Des Missionnaires Qui Ont Façonné L’Eglise Du Rwanda
Son Excellence Monseigneur André Perraudin ne fait partie de la liste car dans le passé nous avons eu le temps de parler de lui
Son Excellence Monseigneur Jean-Joseph HIRTH (1900-1922)
Né en Alsace en 1854, ordonné prêtre en 1878, ordonné évêque le 25 mai 1890 au Bukumbi à Kamoga ; il est évêque de Thèveste et Vicaire Apostolique du Victoria-Nyanza.
En 1894, le Vicariat apostolique du Victoria-Nyanza est divisé en deux, Monseigneur Hirth devient Vicaire Apostolique du Vicariat Nyanza méridional dont, en 1900, le Rwanda fait partie.
Monseigneur Hirth conduisit lui-même la première caravane missionnaire pour le Rwanda. Il partit fin 1899 de Katoki (Tanganyika) passa par le Burundi: Muyaga où ils fêtèrent la Noël, Mugera-Usumbura, Shangi, Nyanza où ils arrivèrent le 2 février 1900. Les membres de cette première caravane étaient, outre Monseigneur Hirth, les Pères Alphonse BRARD (Terebura), Paul BARTHELEMY (Bayiteremi) et le Frère ANSELME (Furere), plus 12 chrétiens baganda destinés à devenir catéchistes et 150 porteurs.
Le 8 février 1900 la caravane s’installe à Issavi (Save). Monseigneur Hirth eut juridiction sur le Rwanda jusqu’en 1922, date à laquelle fut créé le Vicariat Apostolique du Rwanda. Entre-temps en 1912 fut créé le Vicariat Apostolique du Kivu, le premier du nom, qui comprenait le Rwanda, le Burundi et le Buha. Le Vicariat Apostolique du Kivu fut confié à Monseigneur Hirth. C’est Monseigneur Hirth qui fonda la congrégation des Benebikira. La première Mwenebikira, Mama Yohana, fit ses vœux le 25 mars 1919.
Deux ans auparavant en 1917, Monseigneur Hirth avait ordonné les deux premiers prêtres rwandais : Donat REBERAHO et Balthazar GAFUKU. Monseigneur Hirth démissionna en 1921. Suite à cette démission, le Vicariat du Kivu se partagea en deux pour donner le Vicariat apostolique du Rwanda et le Vicariat Apostolique du Burundi (25 avril 1922). Monseigneur Hirth prit sa retraite au grand séminaire de Kabgayi où il mourut le 6 janvier 1931.
La plus grande œuvre de sa vie fut la formation des prêtres rwandais : dès 1903, il avait recruté des séminaristes.
Son Excellence Monseigneur Léon CLASSE (1922-1945)
Né à Metz le 28 janvier 1874, il est à Paris à partir de l’âge de 6 ans. Il fit ses études au séminaire d’Issy-les-Moulineaux et entra chez les Pères Blancs en automne 1896 ; ordonné prêtre le 31 mars 1900, il arriva aussitôt au Rwanda le 21 mars 1901.
En 1907, il est nommé, par Monseigneur Hirth, Vicaire Délégué pour le Rwanda. A partir du 12 décembre 1912, il remplit cette charge pour le Rwanda et le Burundi, quand fut créé le Vicariat Apostolique du Kivu qui réunissait sous la même houlette ces deux pays.
Le 28 mai 1922, à Anvers, Monseigneur Classe fut ordonné évêque par le Cardinal Mercier.
En septembre, Monseigneur Classe regagna le Rwanda : il arriva à Kabgayi le 6 septembre où il fut accueilli par Monseigneur Hirth.
Il y avait à ce moment-là au Rwanda 10 postes missionnaires (Save, Zaza, Nyundo, Rwaza, Mibirizi, Kabgayi, Rulindo, Murunda, Kansi et Rwamagana), 35 missionnaires Pères Blancs, 5 prêtres rwandais (Donat Reberaho, Balthazar Gafuku, Joseph Bugondo, Jovite Matabaro et Isidore Semigabo); 20886 néophytes, 4915 catéchumènes. Le 19 novembre, on put reprendre le poste de Kigali, fermé deux ans auparavant, faute de personnel.
Des événements importants marquèrent l’épiscopat de Monseigneur Classe :
—la rétrocession du Gisaka au Rwanda en janvier 1924.
—l’éviction du roi MUSINGA le 12 novembre 1931 et la proclamation du nouveau roi Mutara III Rudahigwa le 16 novembre 1931.
—le baptême de Mutara le 17 octobre 1943.
Une des principales préoccupations de Monseigneur Classe fut la formation des élites de l’époque.
Monseigneur Classe mourut à Usumbura le 31 janvier 1945. Il avait obtenu auparavant un coadjuteur en la personne de Monseigneur Déprimoz, ordonné évêque le 19 mars 1943 par Monseigneur Dellepiane, Délégué Apostolique.
Les statistiques à la mort de Monseigneur Classe donnent les chiffres suivants : 320050 baptisés, 53624 catéchumènes. Sur 51 chefs : 48 sont catholiques, 1 est protestant, 2 sont « païens » (« animistes »). Sur 643 sous-chefs : 579 sont catholiques, 39 sont protestants, 25 « païens ».
Son Excellence Monseigneur Laurent DEPRIMOZ (1943 — 1945 — 1962)
Monseigneur Déprimoz naquit le 13 juin 1884 à Chindreux dans l’archidiocèse de Chambéry en Savoie, sur les bords du lac du Bourget. Il était le cousin de Monseigneur Thévenoud, Vicaire Apostolique de Ouagadougou. Il fit ses études secondaires au collège de Rumilly; à l’âge de 17 ans, en 1901, il entra au séminaire de philosophie des Pères Blancs à Binson, puis il suivit la filière classique : noviciat à Maison-Carrée et la théologie à Carthage.
Le 29 juin 1908, il fut ordonné prêtre à Carthage puis nommé pour la Mission de l’Unyanyembe dont le Burundi faisait alors partie; son évêque était Mgr Gerboin. Le Père Déprimoz arriva à Tabora le 10 septembre 1908. En 1909, il fut envoyé à Buhonga au Burundi. Le 12 décembre 1912, le Burundi et l’Uha furent détachés du Vicariat apostolique de l’Unyanyembe pour former, avec le Rwanda, le Vicariat apostolique du Kivu, le premier du nom dont Mgr Hirth devint le titulaire.
En 1913, le Père Déprimoz est à Kanyinya d’où le Père Classe le prit et l’emmena à Kabgayi pour en faire un professeur puis le supérieur du petit séminaire. Le Père Déprimoz arriva à Kabgayi le 28 novembre 1915; le 26 novembre 1919 il est nommé supérieur du petit séminaire. En 1927 le P. Déprimoz, tout en restant supérieur du Petit Séminaire, est nommé inspecteur des écoles du Vicariat apostolique.
Le 1er octobre 1930, déchargé du supériorat du petit séminaire, il est nommé Vicaire Délégué de Monseigneur Classe. Le 8 septembre 1932, il est affecté comme supérieur au grand séminaire « intervicarial » de Kabgayi, confié à la Société des Pères Blancs. La date officielle de l’érection de ce séminaire est celle du 9 avril 1932. Le 9 juillet 1936, le séminaire est transféré officiellement à Nyakibanda et le Père Déprimoz est confirmé dans sa charge de recteur.
Un télégramme officiel de Monseigneur Dellepiane communique, le 15 janvier 1943, la nomination du Père Déprimoz comme Coadjuteur de Monseigneur Classe.
Le 19 mars 1943, Monseigneur Déprimoz est ordonné évêque par Monseigneur Dellepiane, -Délégué Apostolique au Congo et au Rwanda-Burundi. La plus grande œuvre de Monseigneur Laurent Déprimoz fut celle de la réorganisation du catéchuménat qui prit forme au cours du synode de 1950. L’année 1950 marqua aussi le jubilé d’or de l’Église catholique au Rwanda.
Le 14 février 1952, le Vicariat apostolique du Rwanda est scindé en deux : le Vicariat apostolique de Kabgayi que Monseigneur Déprimoz continuera de diriger et le Vicariat apostolique de Nyundo confié à Monseigneur Aloys Bigirumwami, lui-même ordonné évêque par Monseigneur Déprimoz le 1er juin 1952, fête de la Pentecôte. C’est sous la juridiction de Monseigneur Déprimoz que les Bayozefiti et les Benebikira élisent leur supérieur (e) général (e) dans leurs propres rangs : ils étaient auparavant dirigés par les Pères Blancs et les Sœurs Blanches. L’élection du Frère LAURENT eut lieu le 11 janvier 1953; celle de Mama TEREZA le lendemain, 12 janvier 1953. Deux dates historiques à retenir.
Monseigneur Déprimoz fut un ardent promoteur de la presse catholique : le KINYAMATEKA parvint à un tirage jamais vu de 22000 exemplaires; son premier numéro était sorti le 1er septembre 1933 grâce au Père Antoine Goubau. Le périodique HOBE pour les jeunes écoliers atteignait 15000 exemplaires ; son premier numéro date de Noël 1954. L’AMI atteignait 2000 exemplaires; il avait été voulu par le Père Pierre Boutry pour les anciens élèves des séminaires; il cessera de paraître en 1955 et deviendra Temps Nouveaux d’Afrique. Une revue, KURERERA IMANA, fut fondée pour les enseignants, elle tirait jusqu’à 3000 exemplaires.
C’est à la demande de Monseigneur Déprimoz que vinrent au Rwanda les Frères Maristes et les Frères des Écoles Chrétiennes, les Pères Salésiens puis les Sœurs Auxiliatrices : c’était pour y développer l’enseignement secondaire jusque-là monopolisé pour ainsi dire par les Frères de la Charité de Butare et de Zaza sans compter évidemment les séminaires. Il faut signaler aussi l’arrivée au Rwanda des Carmélites le 6 décembre 1952.
Le 18 janvier 1955, Monseigneur Déprimoz eut un grave accident, une fracture du col du fémur. Il est condamné à l’immobilité et malgré tous les soins prodigués, il demeura fortement handicapé, à tel point qu’il présenta sa démission au Saint-Père. Celle-ci fut acceptée le 21 avril 1955. La nouvelle fut rendue publique par Monseigneur Déprimoz lui-même le 3 juin 1955. En même temps il communiquait la nomination du Père Arthur Dejemeppe comme Provicaire.
Le 16 décembre 1955, Monseigneur Déprimoz fut transporté en Belgique où il subit plusieurs opérations mais sans grand succès : son séjour en Belgique dura jusqu’en janvier 1958: sa dernière opération, la sixième, eut lieu le
5 septembre 1957. Après un temps de convalescence, surtout chez les Sœurs Bernardines, il regagna, par bateau, Léopoldville puis par avion Bujumbura. Le 7 février, il était de nouveau au Rwanda, sa terre de prédilection. Il demeura à Kabgayi jusqu’à la célébration de son jubilé d’or sacerdotal le 29 juin 1958. Après un bref passage à Nyundo, il alla s’installer à Butare (Astrida alors) pour la dernière étape de sa longue vie, étape active remplie du ministère sacerdotal : confessions, confirmations, conférences religieuses. Il suit attentivement et dans la douleur les événements qui bouleversent le pays : décès du Mwami Mutara le 25 juillet 1959, troubles de novembre 1959. Il se réjouit de l’érection de la hiérarchie le 10 novembre 1959 ainsi que l’érection du diocèse d’Astrida (Butare) et de l’ordination épiscopale de Monseigneur Jean-Baptiste Gahamanyi le 6 janvier 1962.
Le 26 mars 1962, Monseigneur Déprimoz est à l’hôpital d’Astrida pour soigner une hémorragie interne. Il y reçoit le sacrement des malades de ma main.
Monseigneur Déprimoz est décédé à l’hôpital d’Astrida le 5 avril 1962 à 3 h 30 du matin. Il avait 78 ans d’âge, 54 ans de prêtrise et 19 ans d’épiscopat. Dans le Trait d’union’ du diocèse, j’ai écrit une lettre pour rappeler très brièvement son parcours apostolique. J’ai présidé aussi ses funérailles, mais mon homélie de ce jour-là n’a pas été écrite. Monseigneur Déprimoz repose maintenant dans le chœur de la cathédrale de Kabgayi, aux côtés de Monseigneur Hirth et de Monseigneur Classe ainsi que de Monseigneur Thaddée Nsengiyumva assassiné à Gakurazo le 5 juin 1994. Lors de sa visite à Kabgayi, Sa Sainteté le Pape Jean- Paul II a prié avec beaucoup d’émotion sur les tombes des premiers évêques du Rwanda. C’était le 8 septembre 1990.
Le Révérend Père Arthur DEJEMEPPE
Dans le Trait d’union de juin 1955, il y a une très belle lettre du Père Dejemeppe à Monseigneur Déprimoz :
« Pour tous les chrétiens du Rwanda Vous restez l’Évêque bâtisseur qui a laissé dans son sillage églises, écoles, couvents, hôpitaux. Ces pierres, ces briques perpétueront votre souvenir.
Mais cette foi que des centaines de milliers de chrétiens et catéchumènes possèdent en ce moment sera le plus brillant fleuron de la couronne de gloire que la Vierge, Reine du Rwanda, posera sur votre front, le jour, lointain encore, où Vous entrerez dans la Maison du Père. »
Le Père Dejemeppe tint également à adresser une longue lettre à ses confrères ainsi qu’aux religieux et religieuses pour leur rappeler leurs principaux devoirs et les encourager à ne pas ralentir leur zèle durant la vacance du siège épiscopal. Il insista tout particulièrement sur le devoir de la fidélité à donner le cours de religion dans les écoles. Dans une autre lettre, il annonça le départ en Belgique de Monseigneur Déprimoz qu’il assura de nos prières pour sa guérison.
Le 6 janvier 1956,1e R.P. Dejemeppe prononce un discours de bienvenue à Kabgayi à l’adresse du nouveau Vicaire Apostolique que je suis. Très chaleureux.
Le 2 février enfin, il envoie une circulaire à tous les prêtres, religieux et religieuses pour leur annoncer la date de mon ordination épiscopale par Monseigneur Bigirumwami, fixée au 25 mars 1956 à Kabgayi. Il leur demande aussi un cadeau pour le nouvel évêque : des vases sacrés pour les églises pauvres.
Pour le reste, durant l’intérim, le travail apostolique se poursuivit sans heurts. Le Provicaire expédia, comme on dit, les affaires courantes. Toutefois, au mois d’août 1955, il décida la fondation de la paroisse Mushishiro avec les Pères René Duchamps, Jules Quanonne et le Frère François d’Assise ; fondation également de la paroisse de Rutongo avec les Pères Gérard Duijvenstijn et Pierre Cattin en janvier 1956.
Il faudrait aussi mentionner les premiers missionnaires, les premiers prêtres rwandais, les premiers catéchistes, les premiers religieux, les premières religieuses.
—Les premiers missionnaires Pères Blancs : les Pères Alphonse Brard et Paul Barthélémy, le Frère Anselme, avec le premier catéchiste ugandais Abdoni, installés à Save le 8 février 1900.
Les premiers prêtres rwandais
—Les deux premiers prêtres rwandais : Balthazar Gafuku et Donat Reberaho ordonnés le 7 octobre 1917.
—La première Sœur rwandaise : Mama Yohanna qui fit ses premiers vœux le 25 mars 1919.
—Le premier Frère rwandais : le Frère Oswald qui fit ses premiers vœux en 1916, mais mourut le 20 octobre 1926 sans avoir été suivi. Il est bon de rappeler que c’est Mgr Classe qui fit aboutir le projet de fondation des Bayozefiti (Frères Joséphites) en 1929. Ce projet avait été initié en 1912 par Mgr Hirth.
Concernant l’Abbé Balthazar Gafuku :
« Né sous le règne de Rwabugiri probablement vers 1890, il avait été tout jeune laissé pour mort et on l’avait jeté au marais. C’est là que providentiellement, les missionnaires le recueillirent. Ils en firent un élève de leurs écoles. Il suivit le catéchuménat à Zaza, mais reçut le baptême à la mission de Mibirizi au début de janvier 1904 on l’appela Balthazar, du nom d’un des rois mages. En 1904, avec plusieurs autres jeunes gens, il fut envoyé au petit séminaire de Ihangiro qui se déplaça plus tard à Rubya, en Tanzanie ; en 1912 il revint au Rwanda et fit son grand séminaire à Kabgayi.
C’est là qu’il fut ordonné prêtre le 7 octobre 1917 en même temps que son confrère Donat Reberaho, de Save. Vicaire à Kabgayi jusqu’en 1920, puis, à Murunda, le premier poste confié entièrement au clergé local. En 1926, à la mort de son supérieur l’Abbé Reberaho, ce poste fut provisoirement supprimé et l’Abbé Balthazar revint à Kabgayi. En 1941, il fut nommé à Mugombwa où il resta jusqu’à sa mort ; il y célébra son jubilé d’argent en 1942 et celui de 40 ans en 1957. Il passa donc 18 années de sa vie sacerdotale à Mugombwa. Non seulement il fit du bien spirituellement, mais sa charité le poussait à soigner certaines maladies contre lesquelles il possédait des remèdes vraiment efficaces. Il aimait beaucoup son pays et sa langue. Il écrivit plusieurs brochures fort intéressantes et en particulier une grammaire kinyarwanda. »
Victime d’une hémorragie cérébrale le 14 avril, il vécut encore 2 mois dans un coma profond. Il rendit son âme à Dieu le dimanche 14 juin 1959.
L’abbé Balthazar Gafuku est le premier-né dans le sacerdoce rwandais, un pionnier s’il en fut jamais, un témoin héroïque de la grâce au cœur du Rwanda.
Balthazar Gafuku a partagé avec l’Abbé Donat Reberaho l’honneur d’être le premier prêtre rwandais. Il fut un prêtre admirable considéré par ses chrétiens de Murunda comme un authentique saint. Il fut, lui, le premier curé rwandais, curé fondateur précisément de cette paroisse de Murunda perdue sur les flancs Ouest de la Crête Congo-Nil. L’Abbé Reberaho repose au cimetière de Kabgayi.
Oui, ces deux premiers-nés — les jumeaux — du sacerdoce catholique au Rwanda, ont merveilleusement mérité de l’Église et du pays.
Voici encore les noms de prêtres rwandais de la première heure, On pense par exemple à Monsieur l’Abbé Jovite Matabaro qui chaque année faisait parvenir au grand séminaire un don de 3000 F pour aider à l’entretien et à la formation de ses jeunes frères ; à l’abbé Thomas Bazarusanga, spécialiste dans la science des serpents ; l’Abbé Gallican Bushishi qui souvent, racontait des prophéties d’anciens Rwandais relatives aux événements des années 1959 et suivantes, etc.
Les premiers missionnaires
Le Père Alphonse Brard, Français, venait de l’Ouganda où il avait « missionné » 10 ans durant ; arrivé au Rwanda en 1900 avec Monseigneur Hirth, le Père Barthélémy, et le F. Anselme, il fut le fondateur et le premier supérieur de la première mission, Save, au Sud du pays. En 1905 il quitta le Rwanda et se fit chartreux à Lucques en Toscane où il est décédé en 1917.
J’ai eu l’occasion, lors de mes visites à Luca, d’aller en pèlerinage et de prier sur sa tombe. J’ai prié aussi sur la tombe du
Le P. Barthélémy à la Mission de Nyundo dont il fut le fondateur le 25 avril 1901. Auparavant, le P. Barthélémy avait fondé le poste de Zaza dans le Gisaka : c’était le 1er novembre 1900.
Son Excellence Monseigneur Laurent Déprimoz, a commencé son apostolat au Rwanda en 1915, après avoir œuvré 7 ans au Burundi. La majeure partie de sa vie missionnaire fut consacrée à l’œuvre des séminaires à Kabgayi d’abord, puis à Nyakibanda où, en 1936, il inaugura les nouveaux locaux (le nouvel emplacement). On peut bien affirmer qu’avec le Père Max Donders, Mgr Déprimoz fut un pionnier de la formation des prêtres rwandais, le P. Donders de 1919 à 1932 avec une brève interruption de 1921 à 1924, Mgr Déprimoz pratiquement de 1932 à 1943 avec simultanément quelques autres ministères.
Le Père Lecoindre restera dans l’histoire du Rwanda comme fondateur de la mission de Kabgayi. Il fut vraiment l’homme de la situation. Arrivé au Rwanda en 1902, il y travaille durant 30 années. Retourné en France pour raison de santé, il s’y dépensa encore comme propagandiste quêteur durant 25 ans. Il est décédé à Tassy le 16 septembre 1960.
Les Pères Paul Lody et François Martin étaient à Kabgayi. Tous les deux, après avoir travaillé quelques années dans les missions, furent affectés à l’œuvre du séminaire : ils en furent vraiment les piliers. Le Père Lody avait même été, entre 1907 et 1910, professeur au séminaire de Rubya en Tanzanie, séminaire que fréquentèrent les tout premiers prêtres rwandais. Le Père Lody consacre trente ans de sa vie missionnaire au séminaire de Kabgayi qu’il marqua profondément de son empreinte. Sa bonté surtout était légendaire. Le Père Martin rejoignit le Père Lody au séminaire en 1930. Il y fut fidèle un quart de siècle, c’était un passionné de la vocation sacerdotale : chaque départ de séminariste était pour lui un crève-cœur.
Avec les Pères Lody et Martin, il faut mentionner le Père Jean-Marie Durand: le Père Martin et le P. Durand étaient ensemble à Rulindo au moment de la fondation de cette mission. Ils formèrent une génération de chrétiens convaincus et solides. Rulindo en est demeurée fortement marquée et les anciens ont conservé de leurs pères dans la foi un souvenir fait de vénération et de fierté. »
Mais le Père Durand est tout particulièrement connu pour son livre sur les plantes médicinales du Rwanda, livre qu’il mit en pratique en soignant lui-même beaucoup de malades.
Une mention tout à fait spéciale doit être faite du Père Peter Schumacher arrivé au Rwanda en 1907 du temps de la colonie allemande, interlocuteur quasi officiel de Monseigneur le Vicaire Apostolique avec le Docteur Kandt, le Résident de Kigali. Vraiment avec lui on rejoint les origines.
Arrivé en 1907 — ensemble avec le Père Lody — il travailla d’abord à Kabgayi, qui était encore une mission en fondation. Là, ainsi qu’à Nyundo où il passa également quelque temps, il fut d’une aide très précieuse pour Monseigneur dans ses relations parfois délicates avec le gouvernement allemand et en particulier avec le Dr Kandt. Par sa simplicité et la facilité qu’il avait de s’entendre avec tout le monde, il fut un intermédiaire sans égal, qui n’avait d’ailleurs que le souci de l’Église dans tous ses travaux. Ce fut alors tout indiqué qu’on le nomma à Kigali, près du Résident.
Il n’y restera pourtant pas longtemps. Quand les Allemands quittèrent le pays, le Père Schumacher descendit à Save et leur donna même un pas de conduite jusqu’à Kanyinya pour rentrer ensuite au pays. Ce fut à Nyanza qu’il rencontra les premiers Belges qui le rassurèrent et lui garantissaient la plus complète liberté dans son apostolat.
Le Père Schumacher regagna Kabgayi, poste où il reviendra encore tant de fois, à des moments très divers de la vie, mais toujours avec une certaine prédilection.
Vers 1918 on le trouve à Rwaza, où il organisa la mission méthodiquement et installa pour la première fois les « bakuru b’inama ». Ce faisant, il n’avait pas seulement un but d’apostolat mais également le souci du bien-être de ses chrétiens. En effet déjà en ce moment il avait compris tous les avantages que le café pourrait rendre au pays et de concert avec Monsieur Leclerc, il lançait dans sa mission la première campagne café. Les missions partout d’ailleurs suivirent cet exemple et on admirera bientôt les caféiers du P. Knoll à Mibirizi et ceux dans le «gikari », l’enclos de la mission de Save.
Le Père Schumacher était en même temps un homme surnaturel, qui priait beaucoup et faisait prier. De lui sont restées mémorables les longues séances de prières publiques (dans le genre des prières du Vendredi Saint). « Pour les femmes qui ont abandonné leur mari… Pour les enfants qui ne vont plus à l’école… etc. ».
Mais bientôt le Père va rentrer une première fois en Europe et depuis ce moment se manifeste de plus en plus la dernière caractéristique de sa physionomie : le P. Schumacher deviendra un ethnographe de grande renommée. On le voit avec les batwa de la forêt du côté de Nyundo et de Mokoto, il écrit plusieurs articles dans la revue Anthropos. Il obtient son doctorat en ethnographie à Vienne. Il était l’ami du fameux Père Schebesta (qui travailla chez les pygmées de l’Ituri et même chez les primitifs de la Terre de Feu et aux Indes).
Même au point de vue de la géologie du Ruanda, il fut un précurseur. C’est lui qui attira l’attention de géologues sur le caractère essentiellement volcanique de la terre d’ici… En ce moment, le Père Schumacher est arrivé au sommet de son activité scientifique. Il a rassemblé des millions de fiches sur des domaines épars (grâce à son grand ami, l’aveugle Kayijuka). Il lui faut classer maintenant ces documents et se mettre à rédiger. La tranquille maison de Gits en Belgique (depuis 1936) et peu après la deuxième guerre mondiale lui en donneront l’occasion. Néanmoins peu de ses travaux seront publiés et c’est là le drame de sa vie. Le Père Schumacher avait tout écrit en allemand, sa langue maternelle, et, avant la guerre certainement, la langue universelle de l’ethnographie. Deux gros volumes parurent avant 1940 ; les 8 autres resteront peut-être pour toujours dans ses cantines à l’état de fiches. La mentalité avait changé. La collection de Tervuren ne voulait plus éditer des livres en allemand, qui n’intéressaient d’ailleurs qu’un cercle assez restreint de spécialistes.
Pourtant le Père Schumacher ne montrera jamais du découragement. Toujours il gardera son sourire. Il restera inébranlable sous les coups du sort… comme sous les taquineries des confrères.
En 1950, après une absence de 14 ans, il revient au Ruanda, pour se mettre à son dernier travail : un dictionnaire phonétique, le seul édité peut-être de la linguistique africaine. Pendant 14 ans, ce sera son seul souci et il mena à bonne fin ce travail de patience, d’érudition, et de persévérance calme et méthodique.
Quand il a fini son manuscrit, il s’en ira, de son pas droit et ferme, son sourire éternel (et si doux) sur les lèvres. Il donnera encore quelques conférences en Allemagne et puis va s’éteindre dans cette vieille maison de Gits, dont il a été l’habitant le plus illustre en même temps que le plus humble. Cette maison, où il a travaillé tant d’années, où il jouait aux cartes avec les Frères Coadjuteurs, où tout le monde pouvait le taquiner et où tout le monde l’aimait beaucoup.
Le Père Schumacher — « der alte Peter » pour les intimes — fut une belle figure… solide comme le roc, bienveillant et délicat, un peu solennel dans ses manières et pourtant si simple, si « bon-papa ». Estimé des grands (il fut un ami personnel du Roi Albert ainsi que du Roi Léopold), il fut l’ami de tous. Sa haute silhouette et sa démarche (qui avait quelque chose de Charlemagne ou d’un chevalier du Moyen Age), personne ne saura les oublier, comme on n’oubliera jamais ses deux yeux très bons et son cœur qui était d’or.
Le Père Jules Moyse était un missionnaire tout d’une pièce. Aveugle à ce moment – là, on peut dire qu’il vous dévisageait mieux qu’un voyant. Il sut merveilleusement s’organiser grâce surtout à son fidèle compagnon Thaddée ; il fut surtout jusqu’au bout un très fidèle ministre du sacrement de pénitence. Son décès a eu lieu à Rwaza, le 17 mars 1961. Sa tombe est sise près de celle du Père Loupias assassiné en 1910. C’est une immense tombe au fond de laquelle était aménagé une sorte d’abri en rondins de bois, comme une petite chambre où le cercueil a été déposé ; la terre ne devait pas toucher le cercueil. Une figure patriarcale que ce cher Père Moyse.
Avec lui disparaît une des plus anciennes figures du Rwanda, et non des moins connues : aveugle depuis 30 ans, le Père Moyse a voulu être présent au Rwanda et y être utile alors qu’il aurait pu finir tranquillement ses jours dans une maison d’Europe où il aurait été bien soigné.
Né à Montebon, commune du Doubs, voisine de la frontière suisse, le 3 juillet 1878, Jules Moyse entra au noviciat des Pères Blancs en septembre 1904. Le 4 septembre 1906 il émettait son serment à Carthage où il recevait le sacerdoce le 8 septembre de l’année suivante.
Il alla tout d’abord à Kagondo (Bukoba), puis à Save en juin 1907, à Zaza en juin 1910. En 1914, il part pour l’Urundi : Muyaga puis Buhonga (1916) le reçoivent. En 1919 il est de nouveau au Rwanda, à Kigali, puis à Rwaza (1922), enfin à Save (1923). De là il part en Europe. Il est nommé à Muramba (1924) et à Save (1926). Cette année 1926 et ce séjour à Save furent dans la vie du P. Moyse un tournant : atteint de la fièvre récurrente, il ne put être soigné de façon énergique et rapide: à ce moment-là les médecins étaient rares dans le pays et les remèdes peu nombreux. En janvier 1928 il fait un bref séjour à Nyamasheke puis part pour l’Europe où on essayera de soigner les conséquences de la maladie : les yeux sont fortement atteints et les médecins consultés lui laissent peu d’espoir de guérison; il fait un séjour à Fort-National (Algérie), à St-Maurice (Suisse) et à Altkirch (France).
C’est alors que le P. Moyse prit la résolution, et demanda aux Supérieurs compétents, la permission de rentrer au Rwanda : il se savait fortement handicapé du côté de la vue mais, à ce moment-là, l’oreille était encore bonne — il pourrait encore prêcher et entendre les confessions ; cela justifiait un retour.
Il est nommé à Rwaza (1933), mission qu’il ne quittera guère. Et là, il organise sa vie progressivement. Il s’intéresse aux plantations d’eucalyptus et de caféiers. Même devenu aveugle, aidé de son fidèle Petro, il connaît tous les arbres de la propriété : l’on sait quelle énergie il mit parfois à défendre ses plantations.
Il se cherche un fidèle serviteur qui l’accompagne dans ses petits déplacements et qui, surtout, lui prodiguera la nourriture spirituelle que ses yeux fermés refusent de lui donner. On ne peut passer sous silence le dévouement de M. Thaddée Ndabagumiye qui depuis 1947 lui prêta fidèlement ses yeux en le mettant au courant des nouvelles locales et en lui faisant sa lecture spirituelle.
Il se met enfin au service de la chrétienté pour le ministère de la confession. Il passait chaque jour de nombreuses heures au confessionnal. S’il pensait que d’autres chrétiens allaient venir requérir son ministère, il ne retournait pas en chambre : il s’asseyait dans le bureau du secrétaire de mission et là il attendait patiemment en égrenant son chapelet qu’on vienne l’appeler. Chaque année, il avait à son actif environ 20000 confessions.
Tant que les oreilles furent bonnes, le P. Moyse était heureux de vivre la vie de communauté et de prendre une part vraiment active à la conversation. La radio qu’il ouvrait avec beaucoup de régularité venait compléter ses informations. Vers la fin de sa vie, la surdité était très avancée et, malgré son appareil, il ne pouvait plus guère prendre part aux conversations et cela lui pesait, on s’en rendait compte.
Visiblement depuis quelque temps, le Père Moyse baissait. Pourtant lui-même avouait qu’il ne se sentait pas malade, bien qu’il se rendît parfaitement compte de son état.
Avant de mourir, il a tenu à remercier la Société des Pères Blancs de l’avoir accueilli dans ses rangs. Sa reconnaissance, il l’adressa également à ses parents, à son « Dayo » (Thaddée), à son infirmière.
Le Père Corneille Smoor est arrivé à la mission de Save en 1902. C’est lui qui, en 1904, fut chargé de conduire les premiers séminaristes du Rwanda au séminaire de Mgr Hirth au lieu-dit « Kigoromola » dans la mission de Kagondo (Bukoba). C’était au mois d’octobre ; en décembre, le séminaire s’installa à Rubya au lieu-dit Ihangiro. De ces 15 premiers séminaristes, trois parvinrent à la prêtrise : les Abbés Donat Reberaho, Balthazar Gafuku et Joseph Bugondo.
Le Père Albert Pagès, arrivé au Rwanda en 1908, auteur de plusieurs ouvrages sur le pays qui l’ont fait surnommer l’« Hérodote du Rwanda». Le Père Pagès mourut à Nyundo en 1951. Il fut remplacé à la tête de la paroisse par M. l’Abbé Aloys Bigirumwami… On parlait dès lors des «premières vêpres » de son futur épiscopat. Le livre le plus célèbre du P. Pagès est intitulé Un royaume hamite au Centre de l’Afrique.
Le Père Albert Soubielle arrivé également au Rwanda en 1908. C’est lui qui, en 1910, donna les derniers sacrements au Père Loupias qui venait d’être assassiné dans la région du Murera, au pied des volcans. Le Père Soubielle passa les dernières années de sa vie missionnaire à Nyundo, au petit séminaire ; c’est là qu’il mourut le 11 juin 1973. Mgr Bigirumwami avait pour lui une très grande admiration. C’est le P. Soubielle qui défendait le Vicariat apostolique de Nyundo d’où quelques Pères Blancs voulaient retirer les confrères valables…
Le Père Virgilo Giai-Via, arrivé en 1914, décédé en 1969, un dur s’il en fut pour lui-même, partant en tournée dans sa paroisse avec pour toute nourriture, comme il disait, « un croûton de pain et un morceau de fromage » dans sa besace.
Le Père Pierre Van Heeswijk, arrivé au Rwanda en 1912. Il était connu pour son accueil. Presque tous les cadres de sa paroisse — catéchistes, chefs de communauté — étaient de l’ethnie tutsi, ce qui fit qu’au moment de la révolution populaire de 1959, l’église se vida presque complètement. Le Père Maurice Fellay qui lui succéda après les événements, eut bien de la peine à remonter la pente. Le Père Van Heeswijk est décédé à Kigali, chez les Sœurs Bernardines qui l’avaient accueilli durant sa maladie ; mais sa tombe se trouve à Rwamagana.
Le Père Léon Delmas: arrivé au Rwanda en 1919. Lui aussi a publié plusieurs écrits sur le Rwanda et en particulier sur le Gisaka : ses livres font autorité.
Le Père Hugo Vanneste: le premier missionnaire belge du Rwanda où il arriva en 1919. Il y est décédé le 28 février 1961.
Citons encore les Pères Frans Deneweth, Joseph Chantrain, Émile Gérard, Georges de Meire, Théodore Brutsaert, les deux Pères Van Overschelde, Antoine qui fut longtemps supérieur du séminaire de Kabgayi et le marqua de son empreinte, Gérard, le premier responsable du centre de langue, à Nyanza d’abord puis à Kigali.
À signaler également que le Père Antoine Van Overschelde est l’auteur de la biographie de Monseigneur Classe, intitulée Un audacieux pacifique, Monseigneur Léon Paul Classe, apôtre du Rwanda. Cet ouvrage est très instructif pour l’histoire chrétienne du Rwanda.
Tous ces missionnaires sont arrivés au Rwanda avant 1930. Parmi les arrivés ensuite, il faudrait mentionner beaucoup de noms : en voici seulement quelques-uns :
Le Père Antoine Goubeau, fondateur du Kinyamateka dont le premier numéro, polycopié à 500 exemplaires, parait le 1er septembre 1933. Les deux Pères Klep, Max et Paul, Max qui fut très longtemps économe général à Butare. Le Père Jean Parmentier, constructeur de paroisses : Nyarubuye, Masaka, Ruhuha… et d’églises succursales particulièrement sur le territoire de la paroisse de Kansi où il était curé. Sa tombe se trouve près de l’église de Ruhuha. Le Père Jan Litjens, économe général-fondateur à Ruhengeri. Le Père Maurice Fellay, recteur du grand séminaire de Nyakibanda, provincial de Suisse puis, à son retour au Rwanda, curé de Rwamagana. Il est décédé en Suisse en 1968 : sa tombe se trouve au cimetière de Bagnes. Le Père Louis Pien, fondateur de la TRAFIPRO. Les deux Pères Van Oosterhout, Antoine et Gérard. Antoine fut un des principaux artisans de l’imprimerie de Kabgayi. Le Père Pierre Boutry, secrétaire, chancelier, conservateur du musée de Kabgayi. Le Père Willy Permentier, longtemps responsable au service des écoles missionnaires du Rwanda; longtemps également secrétaire général de la conférence des évêques au Rwanda—Burundi, puis du Rwanda tout seul. Le Père Xavier Seumois, artisan principal du renouveau liturgique et catéchétique.
Il y a lieu de mentionner également les noms de quelques Frères-Coadjuteurs, bâtisseurs d’églises pour la plupart : Herménégilde (Nicolas Klein), Pancrace (J.M. Roothan), Privat (Jakob Brauchle), Adelphe (Alphonse Keiling), Thaddée (Henri Lasschuit), Marie-Louis (Achille Gits), Idesbald (Achille Glas), Gereon (Jacques De Groot), Bertin (Henri Arts), François d’Assise (Jan Van Eggelen), Paul (Marcel Gallo), Christian (Antoon Schoenmakers), Winoc (André Massenhove), Victor Lies, Eusèbe (Joseph Frei), Fernand (Léon Seuret).
Chacun d’eux mériterait sa biographie : tous en tout cas font partie intégrante de la fresque des missionnaires qui ont façonné le Rwanda : on peut bien affirmer qu’ils furent les initiateurs du développement moderne du Rwanda, surtout par les innombrables artisans qu’ils ont formés ; ils ont bien mérité de l’Église et de tour le pays.