La Médecine Indigène A u Ruanda V
{:fr}ENGOURDISSEMENT
Qui a la jambe engourdie frappe du poing une pierre de l’âtre en disant :
Va ku muntu Quitte l’homme
Jya ku giti Va sur le bois..
En dehors de la maison, c’est une personne qui n’a pas dormi avec le patient qui peut le débarrasser de son engourdissement, en le touchant, puis en touchant le sol et en prononçant les mêmes paroles.
EPILEPSIE
Comme amulette, porter dans un petit sac en tissu végétal les os d’un rat crevé dans la hutte.
ETERNUEMENT
Ce réflexe bruyant procure à son auteur, de la part de ses voisins, des expressions de bienveillants souhaits.
Ureze ! Que les augures te soient favorables !
La politesse veut qu’il réponde :
Twese ! Nous tous
Entre gens du peuple, on dira :
Urakire ! Que tu prospères !
La règle est de répondre :
Twese ! Nous tous !
FÉCONDITÉ (CONCEPTIONS INDIGÈNES SUR LA)
Fonder un foyer, s’assurer une descendance, tel est le souci de tout Ruandais. Que ne ferait-il pour y aboutir ?
Dès les premières manifestations de la puberté, la jeune fille est soumise à diverses épreuves qui lui font prendre conscience du rôle de vase de la conception qu’elle est appelée à assumer. Dorénavant, les relations sexuelles lui seront strictement interdites jusqu’au mariage. Le temps est fini pour elle de jouer à mari et femme avec les petits garçons, comme le font couramment les enfants peu vêtus qui gardent le bétail sur la colline. Maintenant, sous l’influence de sa mère, elle va commencer son initiation à la vie matrimoniale.
Quant au garçon, aucune cérémonie de transition ne marque sa sortie de l’enfance. Cependant, le sentiment de l’avenir de la famille s’implante en lui et devient l’idée-force qui le domine. La possession de la vache, tant désirée, n’est pas étrangère à cette préoccupation, car elle est l’objet principal de la dot offerte par le prétendant aux parents de la fiancée.
Pendant les préliminaires du mariage, l’esprit de l’ancêtre paternel est consulté pour obtenir son acquiescement à l’union projetée. Lors des cérémonies des épousailles, le père du garçon présente les fiancés à l’ancêtre et les prie d’assurer la fécondité au foyer qui se fonde. Il invoque :
« Voici l ’enfant que je t ’ai dédié, il va épouser la femme que tu agrées, sois leur propice afin qu’ils enfantent et qu’ils prospèrent… »
Avec sérieux, il jette dans l’âtre des graines d’éleusine qui crépitent, traduisant ainsi l’assentiment de l’aïeul, toujours respecté comme maître de céans Nyirigicumbi… Au reste, tout le rituel du moment sera empreint de cette idée : placer sous d’heureux auspices, la continuité de la descendance.
Les indigènes ne conçoivent pas le processus de l’ovulation tel qu’il se produit effectivement ; il n’y a rien d’étonnant à cela. Les idées sont partagées à ce sujet.
Des anciens nous ont expliqué que la semence génératrice ou imbuto, issue de l’élément masculin, se dirige à la rencontre d’un oeuf pour la fécondation. D’après eux, la femme serait capable d’avoir autant d’enfants que le nombre d’oeufs qu’elle détient.
Pour d’autres, la semence génératrice est issue de l’homme seulement. Le rôle de la femme serait ici semblable à celui de la terre dans laquelle on a déposé la graine.
Lorsqu’une union reste sans enfant, on dit qu’il n’y a pas concordance de nature des époux = ntibahuje.
La femme stérile est rejetée, méprisée. Une union sans enfant sera rompue tôt ou tard. Afin de parer à cette conjoncture, si les époux ont quand même de l’affection l’un pour l’autre et souhaitent rester unis, ou si de gros intérêts entrent en ligne de compte, ils essaieront leur chance en allant réclamer les services d’une spécialiste de la conception, ou encore en prenant part à la cérémonie ukubandwa qui est le culte rendu à Ryangombe,chef des esprits supérieurs. Ryangombeétait un chasseurde renom qu’un hermaphrodite vainquit par ses maléfices et qui est devenu, pour ses fidèles, leur intercesseur auprès de Dieu = Im ana.
Je me souviens d’avoir été frappé par l’expression d’émotion intense qu’exprimait la physionomie d’une femme venue supplier le prêtre qui incarnait le dieu.
Elle était agenouillée et battait des mains en criant sa requête :
Ryangombe, mp’abana ! Ryangombe, donne-moi des enfants !
Entre deux sortes de grognements bouche fermée faisant penser au meuglement de la vache ou umuvumero,en un langage à demi-articulé, la réponse se fit immédiate :
Ndabaguhaye, wa mwere wanjye! Je te les donne, ô mon élue !
Et sans se relever la femme se saisit promptement d’un chalumeau qui trempait dans l’amphore de Ryangomb e = intango ya Ryangombe, et aspira quelques gorgées d’un jus capiteux…
Nous avons souvent entendu, la nuit surtout, célébrer cet office. Il donne prétexte à une abondante consommation de bières fermentées de sorgho et de bananes. Il s’ensuit des scènes de débauche qui facilitent l’exaucement recherché.
La naissance d’une fille réjouit la mère par l’espoir d’être entourée d’affection et aidée dans ses travaux, mais quoiqu’elle puisse sembler profitable à tous en considération des revenus que le mariage procurera aux parents, on jugera que la famille n’est pas complète s’il ne naît pas d’enfants de l’autre sexe.
On préfère de beaucoup un garçon à une fille, parce que la succession se transmet de mâle en mâle, tant pour les biens que pour le culte domestique des trépassés = ukuterekera. Ce culte tient une place importante dans la vie des indigènes, car les morts étant censés avoir les mêmes besoins que les vivants, il ne peut être question de les négliger sans encourir leur vengeance.
Le père aura d’autres raisons de se réjouir de la naissance d’un fils qui lui apportera son assistance pour la garde du gros et du petit bétail, pour les corvées coutumières et divers travaux qui ne peuvent être confiés à l’élément féminin, sous peine d’enfreindre de sérieux
tabous.
Pour faciliter la conception, voici les divers procédés d’une praticienne de la région du Bufundu, de qui nous tenons les révélations.
Moudre des graines de nkurimwonga, encore appelée gisâyûra et gisâbo. Mélanger la farine à du lait d’une vache isugi, c’est-à-dire qui n’a pas perdu de veau, cette qualité la rendant favorable au principe de vie qu’il s’agit d’éveiller. De plus, nkurimwonga pourrait signifier « je retire du néant » et de «l’abîme ». Gusâyûra signifie retirer un homme ou une bête qui a glissé dans le bourbier et gisâbo désigne une baratte.
Pendant que la consultante avale un peu du mélange, la magicienne prononce:
Ave ku bugumba, abyare ! Qu’elle sorte de stérilité, qu’elle enfante !
Le restant de la préparation est versé dans le vagin après la menstruation.
Autre méthode.
Mélanger de l’urine de taurillon nouveau-né qu’on appelle imana ou providence pour la circonstance, à de la farine de nkurimwonga. Jeter dedans une coquille
de Cyprea = isimbi qui est un objet correspondant aux attributs du genre féminin : tels que paniers, marmites, aiguille, grossesse. L’élixir est avalé avec un rien de pâte de sorgho pour en augmenter l’efficience.
Ou bien :
Triturer ensemble deux plantes :
1) Igifashi (Cyathula globulifera). Elle ressemble à la bardane et tient son nom de la faculté que possèdent ses capitules de retenir, saisir, gufata.
2) Umusununu (Crassocephalum picridifolium).
Exprimer le jus et le boire. La propriété de la bardane retiendra et conservera la semence génératrice, tandis que la couleur du souci appellera la formation du sang.
L’une ou l’autre de ces préparations est prise dans un petit pot à panse renflée = urwabya : lui aussi doit être isugi, c’est-à-dire sans brèche ni fêlure.
Pendant le traitement, une lance dite de Binego (Binego : rappelle le personnage de ce nom, fils de Ryangombe ,cerbère chargé par son père au séjour des Imandwa sur le volcan éteint Muhabura de trier les élus et les damnés. Il précipite ceux-ci dans les profondeurs du cratère toujours fumant Nyiragongo que nous pouvons observer de Kisenyi au bord du lac Kivu.) est fichée en terre, sans doute pour influencer le sexe de l’enfant à naître.
Le lendemain, dans la hutte conjugale, on prépare une bouillie de farine de grains de sorgho d’une seule espèce, avec de l’urine de taurillon nouveau-né, car une naissance gémellaire ne serait pas la bienvenue au sens strict du mot. La femme la mange vers neuf heures, soit au moment où le soleil monte et chauffe. Pour renforcer l’action des ingrédients, elle tient de la main droite la lance et la coquille blanche. La praticienne formule :
Abaruke nk’isimbi ku giti ! Qu’elle s’ouvre comme l ’isimbi sur l ’arbre ! (Isimbi : c’est le nom donné à une coquille de mer (cauris) du genre Cyprea: elle est de couleur blanche. Les indigènes croient qu’elle provient d’un fruit quitombe des arbres croissant sur le mont Karisimbi.En effet, lorsqu’après la pluie le sommet neigeux du mont se découvre, ne levoit-on pas recouvert d’un manteau blanc d’amasimbi ? La hutte portative de l’Umwâmi M u s i n g a appelée ikitabashwa ou l’inexpugnable,était coiffée de ces coquilles et les milliers d’anneaux en fibres végétalesque la reine portait aux jambes en étaient sertis.Sa provenance présumée et sa couleur blanche en font un objet très appréciéen magie.)
Un rapprochement a lieu incontinent. La femmeportera le cauris sur le ventre avec un petit bracelet en laiton isheshe, retenu par une lanière de peau de léopard.Voilà pour le foetus.
Des semences de bardanes sont enfermées dans une boulette de bouse de taurillon bénéfique qui s’essaie à saillir ; la femme urine dessus et va la cacher secrètement sous sa couche. Deux jours après sa menstruation,elle la retire et la porte chez la magicienne qui en tire des pronostics. Le nombre de larves trouvées vivantes dans la boulette indique celui des garçons à naître, et les larves mortes, la mort d’autant.
La femme stérile prend, après la menstruation et à la nouvelle lune, des prises de tabac séché et de poudre de racine et d’écorce du Clerodendron — umukuzanyana (de gukuza : faire croître et nyana : génisse).
Celle qui l’est devenue après avoir eu des enfants et qui désire en avoir encore, s’en va, deux jours après sa menstruation et à la nuit tombante, arracher avec
les dents les feuilles de la plante d’amour = umukunde (pois cajan). Elle les mâchonne, en fait une boulette qui passera la nuit dans ses parties intimes. Elle se munit d’un peu de bouse qui lui servira au matin pour envelopper la boulette qu’elle déposera sur la crédence pendant trois jours. Ce temps écoulé, le spécialiste vient observer.
S’il y a présence de vers ou de larves, il y a de ce fait promesse de maternités. S’ils font défaut, la femme cache soigneusement la boulette sous sa propre couche(on sait que la femme dort toujours du côté qui lui est réservé, soit à droite au fond du lit). Le troisième jour,on observe à nouveau. Le nombre de vers trouvés vivants indique celui des enfants à naître et celui des vers morts,qu’autant d’enfants mourront.
La suite se passe comme pour un véritable accouchement.On apporte du lait, de la farine, etc., soit les cadeaux à une accouchée ; on les appelle ibihembo
By’umubyeyi, tout comme pour la période des couches ikiriri qui dure six ou huit jours (jusqu’à la cicatrisation du cordon ombilical) ; le feu de l’âtre, qui figureici comme symbole de la vie, est alimenté nuit et jour.
Si les vers persistent à manquer, la stérilité est considérée comme devant être définitive.
Les cas d’anaphrodisie chez l’homme sont traités de curieuse façon (cf. sous la rubrique : Impuissance).
Essayons maintenant de décrire le procédé mis en oeuvre pour modifier la conception, car notre spécialiste a la prétention de pouvoir intervertir les sexes
= guhindura imbyaro, lors de conceptions futures. Voici d’abord comment faciliter la conception d’un fœtus masculin.
1) La qualité d’un jeune garçon isugi est reconnue très favorable pour la préparation d’une médication préventive dite « inkuri » qui permettra à une femme n ’ayant eu que des filles de mettre dorénavant des garçons au monde. La spécialiste lui fait couper de nombreuses feuilles de l’arbuste umutozo qu’il froisse vigoureusement. Notons que c’est avec un bois de cette provenance qu’on fabrique les mélangeurs de lait entier caillé.
Au jus qu’il extrait, il ajoute un peu d’eau et le donne à boire à la femme en prononçant avec conviction :
Umuti mvuguta n ’uwa Nyiranaka, La drogue que je froisse, c’est pour une Telle,
Umuhindure ! Qu’elle la modifie !
Umuhe intanga y’umuhungu ! Qu’elle lui suscite un germe masculin !
2) Déposer pour la nuit une plante «modificatrice»= umuhindire dans un mortier à piler le grain. Au matin,piler.
Se procurer du lait d’une vache isugi qui vientd’avoir un taurillon, mais qui a eu déjà une génisse qu’elle a conservée en vie. Apporter ce lait dans un vase en bois qui sert habituellement à boire le lait ; il doit être également isugi, entendons par là vierge et sans dessins. Mélanger le jus de la plante et ajouter des graines pilées de gisâyura ou nkurimwonga : celle qui retire du bourbier ou de l’abîme.
Amener un jeune bélier. Retourner le mortier à piler.Le premier s’appelle isekurume, l’autre isekuru. La femmes’assied dessus. Le pot à lait est tenu entre les pattesdu bélier et lui est présenté dans cette position pour
qu’elle boive le contenu pendant que la praticienne formule :
Ngiy’imana, yabyaye umwana ! Voici le dieu, il a eu un petit !
Regardant la femme, elle continue :
Ndaguhindura, ubyare umuhungu ! Je te modifie, que tu mettes un garçon au monde !
Les époux rentrent chez eux. Une hache est déposée au travers de la couche conjugale pour trancher le cycle de naissance de filles. L’épouse s’assied sur une chaiseet s’appuie sur une lance. Le mari prend place sur lebord du lit, là où l’on grimpe pour aller dormir. Il touche la lance et dit :
Va ku bukobwa ! Sors du cycle féminin !
Un rapport intime a lieu immédiatement.
3) On prépare un mélange de feuilles de gisâyûra avec du lait d’une vache isugi ; on y ajoute une coquille blanche de Cyprea = isimbi. La femme tient d’abord la lance de son mari de la main droite (la droite est estimée).
Puis elle apporte la hache sur l’épaule droite ; enfin, elle met un arc contre son ventre. La lance est ensuite plantée sur le bord du lit où les époux vont s’asseoir. La femme avale la médecine, quatre gorgées de suite ; pour la cinquième, on ajoute des capsules de nkurimwonga dont la forme rappelle celle des attributs du genre masculin. Hache, lance, arc, chaise sont attributs masculins.
Lorsque la famille ne se compose que de garçons, on aime la compléter par des filles. Notre magicienne se fait forte de satisfaire également ses clients. Elle prépare dès lors de l’urine de brebis inyagazi et un peu de boue provenant d’une flaque d’eau akaziba(kuziba : être obstrué, bouché). On ajoute quelques
Graines de momordique umwishwa, plante dont on fait d’habitude les couronnes nuptiales. Elle mélange le tout à du jus de feuilles de umuzibaziba (kuzibaziba : intensif du verbe kuziba : boucher), dans un pot à lait isugi.Les époux emportent le breuvage.
A la maison, un petit panier contenant du pain de sorgho est déposé sur la crédence. La femme tient en mains une corbeille agaseke avec une aiguille uruhundu.Elle mange le pain, boit le mélange et le mari prononce l’inverse de la formule citée plus haut :
Va ku buhungu ! Quitte le cycle masculin !
FIÈVRE RÉCURRENTE
On lui donne le nom des Omithodores qui par leurs piqûres ont causé la maladie : ibibwa.
Le guérisseur MURINDANGABO de Rubengera administre une décoction de fleurs de souci umusununu, une tasse par jour.
Contre les complications oculaires qui accompagnent fréquemment la fièvre récurrente africaine, il fait des pointes de feu ou il ventouse dans les environs de l’oeil. Une graine rouge d’érythrine sert d’amulette.
FISTULE
1) Choisir un plant de Setaria pallidifusca=urutumbwe; tirer une tige portant un épi, l’enfoncer dans l’orifice de la fistule, puis la replacer là où on l’a prise et la lier.
Prononcer :
Uko rwuma, De même que l ’herbe sèche,
Nikw inzibyi yuma… Ainsi la fistule se cicatrise…
Se munir d’une calebasse neuve et sans défaut, la remplir d’eau, la déposer au pied d’une plante d’akanyamapfundo,incliner la tige de cette plante jusque dans l’eau, la laisser se redresser. Déraciner la plante et dire :
Inzibyi n’ishiduke, Que la fistule sursaute,
Ive ku muntu. Qu’elle quitte la personne.
A ka n ’akanyamapfundo Ceci est la plante à noeuds,
Kapfundura inzibyi… Qui délie la fistule…
Guérisseur et malade boivent l’eau de l’écuelle, mais le premier crache ensuite de cette eau sur la plaie de son client. La plante est emportée.
2) Faire des incisions en nombre pair sur un arbre. Le malade ne doit pas connaître cet arbre, ni surtout s’en approcher.
Se munir de deux torches, l’une éteinte, l’autre brûlante, les réunir au pied de l’arbre. Dresser la torche brûlante qui est censée être le patient et dire :
Va ku giti, Quitte cet arbre,
Dore umuntu tuguhaye ! Vois l ’homme que nous te donnons !
3) Se procurer des raclures de peau de taurillon, si le malade est un garçon, de peau de vache, s’il s’agit d’une fille. Avec la torche éteinte, que l’on veut faire passer pour le malade, frotter la fistule, emporter les raclures et la torche près de l’arbre, gratter le pus avec un vieux couteau pour en enduire les incisions.
Amulettes : lanières de peau de loutre inzibyi, à défaut, une lanière de peau de chat doré imbaka. Portées par la femme enceinte, ces amulettes protègent le fœtus contre les fistules congénitales.
FOIE (voir ABATS)
FOLIE
On explique que les cas de folie peuvent avoir pour origine une prise de possession par les esprits des trépassés ou un ensorcellement. Dans l’un comme dans l’autre cas, on a recours aux devins et l’on se livre aux mystères du culte dès Imandwa, religion secrète du pays. Nous verrons plus loin comment la possession est traitée.
1) Emploi de Datura stramonium — rwiziringa surnommé umutîbwa : le remède non volé. Cette plante toxique est d’introduction ancienne, elle croît spontanément dans les lieux cultivés. Le guérisseur NTURO de Tare de qui nous tenons ces renseignements en détenait un plant extraordinaire dans un coin de son enclos. Le Datura stramonium sert également comme poison d’épreuve en ordalie et lors des prestations de serments lorsqu’on se lie à un secret.
Écraser les feuilles dans de la bière de bananes ; en donner une demi-tasse vers neuf heures du matin pendant trois ou quatre jours consécutifs. Le malade s’endort jusqu’à vers 4 heures de l’après-midi.
Quand la guérison s’annonce, écraser la plante gasaho, la cuire dans de l’eau, laisser reposer toute la nuit. Aumatin, l’administrer en une fois dans une tasse de lait ;il s’ensuit de la diarrhée et des vomissements. Si la guérison
est incomplète, donner le jus des racines pilées d’umuretezaho et d’umusange (Entada abyssinica).
2) Broyer ensemble des feuilles et des racines d’umuretezaho et d’inyanzi. A boire tiède dans de la bière de sorgho préparée le jour même et encore chaude. Vomissementsabondants. Le malade peut rentrer chez lui.
Les quatre jours suivants, faire cuire des feuilles d‘umuzibaziba (Mitragyne macrophylla). Recouvrir la tête du patient pour inhalation. Apporter le pot encore bouillant et bien couvert. Trouer brusquement le couvercle, le jet de vapeur l’atteint à la figure et le fait tomber presque en syncope ; il transpire abondamment. Le cinquième jour, on verse un peu de ce liquide dans les narines.
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