1. Les quatre Ministères, dont il vient d’être question au long du paragraphe précédent, exercent leurs activités partie à l’intérieur, partie à l’extérieur du Rwanda. D’autres au contraire développent leurs activités à l’intérieur, faisant fructifier l’apport que drainent de l’extérieur ceux qui y déploient le service correspondant à leurs attributions et au premier chef le Ministère de la Coopération Internationale. Qu’il suffise donc de donner ici la nomenclature de l’ensemble de ces Ministères qui oeuvrent à l’intérieur, sans y insister outre mesure, car, comme nous l’avons rappelé plus haut (n0 813) il ne s’agit pas d’institutions rivées A. l’Histoire du Rwanda ; n’importe quel lecteur du niveau requis sait d’avance de quoi il est question.

1° Du Ministère de l’Intérieur et des Affaires Judiciaires, géré actuellement par son Exc. M.André Sebatware, il a été longuement question (n0 796-800) sauf à propos de son 2ème Département, celui des Affaires Judiciaires. Disons brièvement que le pouvoir judiciaire est exercé par 75 tribunaux de Canton, dont la juridiction respective s’étend en général sur 2 Communes. Au-dessus d’eux 10 tribunaux de première instance, puis une Cour d’appel et au sommet la Cour Suprême (comprenant 5 sections) qui statue sur les pourvois en cassation (cfr Jeune Afrique 1972, p. 403).

2°Le Ministère de la Garde Nationale et de la Police est dirigé actuellement par son Exc. M. le Colonel Juvénal Habyarimana. Non seulement il centralise tous les Services préposés à la sécurité publique, mais encore il a été chargé du Service Civique de la Jeunesse qui n’a suivi aucun enseignement et qui se trouve privée d’ emploi rémunéré. Grâce à l’Ecole des Officiers à Kigali, à celle des Sous-Officiers à Butare, et à celle de la Police à Ruhengeri, sans parler de la formation spéciale à l’étranger, la Garde Nationale et la Police à l’heure actuelle, disposent déjà de cadres à peu près complètement Rwandais. Il n’y a pas de doute que dans un avenir très proche la présence des quelques techniciens-instructeurs étrangers sera superflu.

3°Le Ministère de la Santé Publique, actuellement dirigé par Son Exc. M. ThéodoreSindikubwabo, n’a pas besoin d’être autrement présenté. Notons que le Ministre de ce Département est Docteur en Médecine, sorti de l’Université Nationale du Rwanda.

4° Le Ministère de la Famille et Développement Communautaire, actuellement géré par son fixe. M.A. Shiramaka, est chargé de promouvoir l’Action sociale Féminine, l’Animation rurale, l’Alphabétisation, le Logement, les problèmes démographiques et familiaux, Crédit pour l’amélioration de l’habitat rural, le Développement des Coopératives et des Mutualités, et enfin la Sécurité

sociale et la Main-d’oeuvre. Cfr l’Historique et statistiques dans Rwanda Carrefour d’Afrique, n° 115-116 p. 12-15.

Notons, une fois de plus, que le terme Famille, dans la dénomination du Ministère, correspond à Foyer en Culture Africano-Rwandaise (cfr n° 794).

5° Le Ministère des Travaux Publics et Energie est actuellement dirigé par Son Exc. M. F. Nshunguyinka. Ses attributions se répartissent entre les Services des Bâtiments Civils, de l’Energie (électrification du pays) du Service des Ponts et Chaussées, du Service de l’Urbanisme. Il exerce la tutelle sur les deux parastataux : la Régideso (Régie des eaux) et Rebar (Régie des Bâtiments du Rwanda).

6°Le Ministère de l’Agriculture et Elevage est dirigé actuellement par Son Exc. M.P.D. Nkezabera. En ce qui concerne le 1er  Département, notons brièvement que, en 1963, les Cultures de consommation occupaient 463.560 Ha avec 1.621.978 tonnes de production : et en 1971, 675.764 Ha et 2.679.768 tonnes de production ; soit une augmentation de 54% en superficie et 65% en production. Dans le même laps de temps (1963-1971), les Cultures d’exportation (café, thé, pyrèthre, coton, quinquina, canne à sucre, légumes) la superficie en Ha est respectivement de 19.865 et 35.780 tandis que la production est respectivement de 10.428 et 24.705 tonnes ; soit une augmentation de 80% en superficie et de 136% en production.

7°Le Ministère des Finances, actuellement dirigé par SonExc. M. F. Nzanana, comprend le Service du Budget-Contrôle, de la Comptabilité et de l’Ordonnancement, des Impôts et enfin des Douanes. Le Ministre exerce en plus la tutelle sur 3 Services parastataux : l’Imprimerie Nationale du Rwanda, la Caisse d’Epargne du Rwanda et la Banque Nationale du Rwanda.

8° Avant d’en arriver aux Secrétariats d’Etat, signalons qu’il existe deux Ministres délégués à la Présidence : Son Exc. le Capitaine J.B. Seyanga, chargé de la Coordination des Affaires Politiques et Administratives, et Son Exc. M. D. Gashonga, chargé de la Coordination des Affaires Economiques, Techniques et Financières.Objectivement parlant, bien qu’on ne l’entende pas dire explicitement, les deux Ministres, en raison autant de leurs attributions que du Chef de l’Etat qu’ils assistent constamment, lui étant étroitement associés, constituent en fait une espèce de Super-ministres, munis probablement du pouvoir de contrôle sur leurs Collègues.

  1. L’Equipe Ministérielle actuelle se complète par trois Secrétariats d’Etat, dont le plus récemment créé date du mois de février 1972.

1°) Il s’agit d’abord de celui de la Fonction Publique, dirigé par Son Exc. M. G. Nyilibakwe ; il est chargé, entre autres, d’organiser, pour les Départements Ministériels, le recrutement des agents nécessaires, de tenir le dossier des fonctionnaires de l’Administration Publique, prendre en charge le Bureau des Traitements du personnel, etc.

2°Le Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports a été confié à Son Exc. M. le Capitaine Bizimana. Il doit veiller à l’encadrement, à l’éducation et à la formation des Jeunes, filles et garçons entre 10 et 25 ans, célibataires, non intégrés dans l’enseignement scolaire régulier et n’ayant pas d’emploi rémunéré, (peut-être repris du Ministère de la Garde Nationale. Il ne s’agit donc pas de promouvoir uniquement les Sports et l’Athlétisme dans un cadre restreint de sélection, mais bien de prendre en mains globalement toute la Jeunesse du pays, l’initier également à la Culture traditionnelle, au folklore rwandais.

Un Plan Quinquennal a été établi, prévoyant, entre autres, la formation de 181 encadreurs de la Jeunesse, dont 141 dans les Communes et 40 dans les Centres Urbains, la construction d’un Stade National, d’un Institut d’éducation physique et de Sport, ainsi que du premier Palais des Sports au Rwanda pour diverses représentations. Ces plans en perspective, même dans le cadre d’un Plan Quinquennal, ne sont évidemment pas encore matière de l’Histoire ; mais en parler de la sorte constitue une incitation à leur réalisation. Les Historiens, en 1977, devraient constater que le Secrétariat d’Etat a été fidèle à ses résolutions.

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