Avec l’arrivée des explorateurs européens au Rwanda, ce pays s’ouvrit effectivement au monde extérieur : l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Afrique. II fut appelé, voire obligé de participer à la civilisation universelle dominée alors par l’Europe et l’Amérique. Le Rwanda qui, jusqu’au règne du mwami Kigeli iv Rwabugili (1853-1895), avait mené ses affaires comme il l’entendait, fut désormais contraint de prendre des voies tracées à partir de l’Europe par le colonisateur allemand jusqu’en 1914, puis par le colonisateur belge (1914-1962).

Si l’entrée effective des Premiers explorateurs au Rwanda a eu plusieurs suites dans ce pays, il faut souligner surtout qu’elle y entraîna Immédiatement, avant même que les populations rwandaises concernées n’en fussent au courant, une réalité encore durable aujourd’hui : la fixation de la frontière politique par des puissances colonisatrices européennes.

En effet, le Rwanda de la fin du XIXème siècle était plus grand que celui qui a été confiné arbitrairement, mais sous l’impulsion de la recherche de la sauvegarde des intérêts des Européens (Allemands, Belges et Anglais), à l’intérieur des limites actuelles : la délimitation inter-coloniale a détaché de ce pays un grand territoire qui s’étendait au-delà de la chaîne des volcans et au-delà des eaux du lac Kivu. Seule la frontière sud et est fut maintenue telle qu’elle était entre le royaume du Rwanda et du Burundi et entre le royaume du Rwanda et le royaume du Karagwe. Il n’y eut pas de changement de frontière entre ces trois royaumes parce que tous les trois tombaient sous la même gouverne coloniale : ils appartenaient au Protectorat allemand d’Afrique orientale. Dans sa politique d’administration indirecte, l’Allemagne respecta les acquis particuliers de chaque entité et maintint globalement les frontières qui s’étaient fixées entre les trois pays.

La frontière du Rwanda avec l’Ouganda

La fixation de la frontière qui sépare le Rwanda de l’ex-possession britannique, l’Ouganda actuelle, présente sur le plan des études de l’histoire de l’expansion coloniale une particularité qu’il convient de souligner : l’absence des rivalités.

Alors qu’ailleurs le tracé des frontières entre les possessions coloniales en Afrique mobilisait plusieurs pays colonisateurs, même ceux qui n’étaient pas directement concernés par la frontière à délimiter entraînait dans plusieurs cas des rivalités entre puissances coloniales, celui de la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda fut ostensiblement marqué par le manque de rivalités et d’interventions de plusieurs puissances coloniales. Les seuls pays intéressés par cette frontière furent la Grande Bretagne et l’Allemagne. Ce sont eux qui se mirent ensemble pour discuter en vue de fixer la ligne séparant l’Ouganda du Rwanda.

L’arrangement germano-britannique du 1er Juillet 1890

La première convention internationale ayant trait à la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda fut le traité anglo-germanique du 1er Juillet 1890 dont l’initiative revint à Bismarck désireux de garder de son côté l’Angleterre et de maintenir la France dans l’isolement diplomatique dans lequel l’avait déjà jeté depuis les années 1872-1873 le « système bismarkien“.

Pour convaincre le Premier ministre britannique Salibury à rester dans l’orbite diplomatique allemand, le chancelier Bismarck proposa de régler les différends coloniaux en Afrique, « où les rivalités entre les compagnies allemande et anglaise s’exaspéraient et où les initiatives de Peters (Carl Peters : allemand né en 1856, est surtout connu par ses voyages en Afrique orientale où il désirait créer une colonie pour son pays.) en Ouganda menaçaient la suprématie britannique dans le bassin du Nil. C’était en automne 1889.

Comme la Grande Bretagne désirait avoir une liaison entre la Rhodésie (Zambie et Zimbabwe actuels) et l’Uganda pour pouvoir construire en territoire colonial britannique le chemin de fer du Cap au Caire, la proposition de Bismarck était venue bien à propos.

Il faut dire, cependant, que le projet du tracé de chemin de fer n’a pas été pris en compte pour déterminer Salisbury à suivre la ligne diplomatique allemande car les Anglais obtinrent le 24 Mai 1890, du roi Léopold II, la promesse de cession d’un corridor pris sur le territoire de l’Etat Indépendant du Congo et sur lequel devait donc passer le chemin de fer Cap-Caire. Le Premier Ministre Britannique fut convaincu par la recherche de l’abandon des prétentions de Carls Peters sur l’Uganda et l’obtention de la reconnaissance d’une sphère d’influence britannique dans le bassin du Nil.

Comme en Mars 1890, Bismarck quittait la chancellerie de l’Empire allemand et était remplacé par le Général Von Caprivi peu attiré par l’expansion coloniale de son pays, la Grande Bretagne, pour l’amener à signer le traité, lui offrit l’île d’Heligoland :

« Les travaux de percement du canal de Kiel avaient commencé. La flotte allemande pourrait donc passer de la Baltique dans la mer du Nord, sans quitter le territoire national. Mais le débouché du canal se trouvait à portée des canons anglais de Heligoland. L’acquisition de cet îlot revêtait une grande importance pour l’Allemagne (…). Le général Von Caprivi qui succéda au chancelier de fer (…) signa le traité dont les douze articles liquidaient le contentieux germano-britannique de l’époque et présageait une entente durable entre les deux puissances».

Ce sont là les causes du traité anglo-germanique qui fut signé à Berlin le 1er Juillet 1890, pour l’Allemagne, par le général d’infanterie Von Caprivi, chancelier de l’Empire et le conseiller de légation, le Dr Krauel ; pour la Grande Bretagne, par l’envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de sa Majesté britannique, Sir Edward Baldwin Malet et le chef de la Section africaine du Département des Affaires Etrangères, Sir Henry Percy Anderson.

Ce traité qui, pour la première fois, amputa le Rwanda de son district d’au-delà des volcans fut le résultat d’un impérialisme que deux grandes puissances européennes voulaient absolument exercer : l’Allemagne cherchait à maintenir sa suprématie en Europe et dominer toutes les autres nations européennes, l’Angleterre cherchait à exercer sa suprématie sur le Haut-Nil, ce qui lui permettait d’être la première puissance colonisatrice européenne en Afrique. Donc la frontière entre l’Uganda et le Rwanda est le résultat de deux impérialismes qui voulaient s’exercer, un en Europe, un autre en Afrique.

Si on pousse la critique plus à fond, on peut conclure que c’est surtout l’impérialisme britannique qui, conscient de ce qu’il voulait avoir en Afrique, a fait perdre au Rwanda son district d’au-delà des volcans. En effet, l’Angleterre exigea que les « Monts Mfoumbiro », qu’elle pensait engorger des richesses en matières premières fussent inclus dans son territoire de l’Uganda. Pourtant, ce que Stanley prenait en Mars 1876 comme « Monts Mfoumbiro » étaient bel et bien les hautes montagnes du Rwanda car, de l’endroit où il se trouvait, il ne pouvait pas voir quelques silhouettes montagneuses de ce qui s’appelle réellement le Bufumbira qui est par ailleurs une région de moyenne altitude.

On attendit quinze ans pour s’apercevoir que les « Monts Mfoumbiro », n’existaient pas. Mais, c’était déjà trop tard : la frontière avait été tracée.

Voici le libellé de la partie de l’article I du traité de 1890 qui intéresse le Rwanda :

« Article I. – Dans l’Est Africain, la sphère dans laquelle l’exercice de l’influence est réservé à l’Allemagne est bornée :

Au nord, par une ligne qui, commençant sur la côte à la rive nord de l’embouchure de la rivière Umbe, se dirige directement sur le lac Jipe ; de là, longe la rive orientale, contourne la rive septentrionale de ce lac et traverse la rivière Lume ; après quoi la ligne passe à mi-chemin entre les territoire de Taveita et de Chagga, contourne la base septentrionale de la chaîne du Kilimandjaro, et de là se dirige droit vers le point de la rive orientale du lac Victoria-Nyanza que coupe le premier parallèle, la ligne suit ledit parallèle jusqu’à la frontière de l’Etat Indépendant du Congo où elle se termine. Mont M’fumbiro :

Il est néanmoins entendu que, à l’ouest du lac, la sphère ne comprend pas le Mont Mfoumbiro ; s’il est démontré que ce mont est situé au sud du parallèle choisi, la ligne sera infléchie de manière à le laisser en dehors, mais elle reviendra cependant de manière à se terminer au point désigné ci- dessus ».

Arrangement germano-britannique du 19 Mai 1909

 Après la signature du traité de Berlin du 1er Juillet 1890, les deux pays signataires envoyèrent des spécialistes membres des commissions mixtes chargées de fixer sur le terrain la frontière entre la possession coloniale britannique et l’Est-Africain allemand. Il fut constaté qu’à propos des « Monts Mfumbiro » une grosse erreur s’était glissé car en réalité, ces ‘Monts » n’existent pas. La Grande Bretagne et l’Allemagne furent alors emmenées à revoir le traité du 1er Juillet 1890 qu’elles remplacèrent par l’arrangement du 19 Mai 1909.

Deux particularités se constatent dans le texte du 19 Mai 1909. D’une part, bon gré malgré que les « Monts Mifumbiro » étaient désormais considérés comme inexistants, la frontière tracée entre la colonie britannique et le Rwanda ne fut pas en concordance avec les limites politiques que connaissaient réellement les royaumes de la région avant l’intrusion coloniale. La Grande Bretagne parvint à imposer quelques données du relief comme devant servir de référence dans le tracé de la frontière. Elle prit comme repère essentiel de départ pour le tracé, le sommet des volcans ; ce qui réduisait encore davantage le territoire Rwandais et étendait vers le sud la possession britannique de l’Uganda. D’autre part, le traité parle de la ligne séparant l’Etat Indépendant du Congo de l’Est-Africain allemand ; ce qui ne devait pas être fait à l’absence des belges et qui entraînera plus tard la tenue de la conférence tripartite : Belgique, Angleterre et Allemagne en 1910 à Bruxelles.

On pense que pour pouvoir convaincre son partenaire allemand du bien fondé de la frontière basée sur les limites naturelles, la Grande Bretagne aurait pris un point sur le lac Kivu qu’elle relia avec un autre point pris sur le volcan Nyiragongo. Ces deux repères naturels auraient servir d’argument qui détermina l’Allemagne à accepter comme frontière entre sa possession et celle de l’Angleterre une ligne qui suit le sommet des volcans.

Voici le contenu des articles du traité du 19 Mai 1909 qui intéressent la frontière Rwando-Ugandaise :

« 1. – La frontière à établir conformément à cet arrangement commence au point le plus méridional du Cap Limboga sur le lac Kivu et se dirige de là en ligne droite sur le point culminant du Kirunga-Tsa-Nyiragongo. On se tiendra si possible à cette ligne lorsqu’elle sera marquée sur le terrain, mais on pourra s’en écarter légèrement, jusqu’à distance d’un kilomètre dans l’un et l’autre sens pour se conformer aux conditions locales.

2.- Du point culminant du Kirunga-Tsha-Nyiragongo en ligne droite au point culminant du Gissi en traversant le col qui sépare les deux pics ; de là en ligne droite au point culminant de Ngundo ; de là en ligne droite au point culminant du sommet nord de Heru ; de là en ligne droite jusqu’au point culminant du Karissimbi.

3.- Du point culminant du Karissimbi en ligne droite au point culminant du Vissoke (Kissassa) ; de là, la ligne suit la crête de partage Mashiga jusqu’au point culminant du Sabyino.

Du point culminant du mont Sabyino (Sabinio), la frontière suit la crête de partage par le sommet le plus élevé du Mgahinja jusqu’au point culminant du Muhavura.

4.- A partir du sommet le plus élevé du Muhavura, la frontière suivra autant que possible la ligne indiquée sur la carte jusqu’au point le plus élevé de la hauteur située immédiatement au Sud-Ouest de l’endroit appelé Bihanga sur la carte. Des déviations pourront être apportées à cette ligne pour des raisons locales, mais elles ne pourront en aucun cas s’étendre au nord au-delà de 1°20 de latitude sud, et au sud au-delà d’une ligne droite reliant les deux points extrêmes de cette partie de la frontière.

5.- A partir du point le plus élevé de la hauteur au sud-ouest de Bihanga, la frontière se dirigera en droite ligne vers l’arbre que l’on aperçoit distinctement sur la carte à l’extrémité sud-ouest des monts Vugamba ; de là le long de la ligne de partage des monts Vugamba vers un point situé exactement à l’ouest (astronomique) du confluent des ruisseaux Vigaga et Mugera et ensuite directement vers ce confluent.

6.- Du confluent des ruisseaux Vigaga et Mugera, la frontière suit le thalweg du Kiruruma jusqu’à son embouchure dans le golfe Gweru ; de là, elle est formée par la ligne portée sur la carte jusqu’à l’embouchure du ruisseau Karamander.

7.- De l’embouchure du Karamander, la frontière remonte le thalweg de ce ruisseau jusqu’à la crête de la ligne de partage, de là, en ligne directe jusqu’au thalweg de l’affluent du Tsharagondo indiqué au sud-est du mont Bulema, et suit cet affluent en aval jusqu’à son embouchure dans le Tsharagondo ; de là, elle se dirige en ligne droite jusqu’au point le plus élevé du Muyebe.

8.- A partir du point le plus élevé du Muyebe, la frontière suit autant que possible une ligne droite dans la direction du point où le ruisseau Mfumba (Lulenge), (Kakitumba), se détourne vers le nord, c’est-à-dire se réunit au Luboraga dans le voisinage de l’intersection du 1°20′ latitude sud et des 30°20′ longitude est.

 

La frontière devra suivre le thalweg du Mfumba ou de ses affluents, pour autant que les déviations qui en résulteront de la ligne droite ne dépasseront pas cinq kilomètres de chaque côté. Aux endroits, ou conformément à ce qui précède, la frontière ne pourra suivre le thalweg, il y aura lieu de rechercher d’autres frontières naturelles.

9.- Entre le confluent du Mfumba et du Luboraga, et le point le plus élevé du Nyerubanga (1697 m), on cherchera une frontière naturelle se rapprochant autant que possible d’une ligne droite tirée entre les deux points extrêmes.

10.- Du point le plus élevé du Nyerubanga, la frontière va en ligne droite jusqu’au point le plus élevé du mont Katusu (1767 m) ; de là, en droite ligne à l’intersection du 1°15′ latitude sud et du thalweg du fleuve Kagera.

11.- De l’intersection du Kagera et du 1°15′ latitude sud, la frontière suit le thalweg de ce fleuve en amont jusqu’au point situé exactement à l’ouest du poteau frontière B II sur le versant septentrional du mont Katoma».

La convention du 14 Mai 1910 entre l’Angleterre et l’Allemagne

Le 19 Mai 1909, l’Allemagne et l’Angleterre, en établissant la frontière entre le Rwanda et l’Uganda, avaient débordé le cadre de ces deux seuls pays et avaient touché une partie de la frontière entre le Rwanda et l’Etat Indépendant du Congo d’une part, et une partie de la frontière entre l’Uganda et ‘Etat Indépendant du Congo d’autre part. Ce geste provoqua une rencontre des représentants des trois puissances coloniales ayant des possessions dans l’Afrique des Grands lacs. Cette rencontre qui eut lieu à Bruxelles dès le 8 Février 1910 avait pour but « de régler d’une manière définitive la question de leurs frontières communes dans cette partie de l’Afrique. Elle aboutit, le 14 Mai 1910, à trois conventions différentes :

– La convention belgo-germanique, concernant la frontière entre le Congo et l’Est Africain Allemand ;

– La convention belgo-britannique, concernant la frontière entre le Congo et l’Uganda;

– La convention germano-britannique, concernant la frontière entre l’Est Africain Allemand et l’Uganda.

C’est cette dernière convention qui a été suivie pour fixer la frontière qui sépare aujourd’hui la République de l’Uganda de la République Rwandaise. Le texte de cette convention, en ce qui concerne le Rwanda et l’Uganda, intéresse l’historien à double titre.

Premièrement, la convention du 14 Mai 1910, ne modifie pas beaucoup la ligne qui a été indiquée par le traité germano-britannique du 19 Mai 1909 sauf que le 14 Mai 1910, les signataires ont eu, plus que leurs prédécesseurs, le souci de la précision :

« – Ce qui suit est la description de la frontière établie :

La frontière commence au point le plus élevé du Sabyino (Sabinio), de là; elle suit la ligne de partage des eaux en passant par le point le plus élevé du Ngahinga jusqu’au point le plus élevé du Muhavura.

Du point le plus élevé du Muhavura, la frontirèe suit l’éperon MulemuIe -Mussongo dans la direction nord-est jusqu’au point (X) marqué sur la carte et de là, en une ligne courbe, comme l’indique la carte, jusqu’à la ligne de partage des eaux marquée (Y) sur la carte, de là jusqu’au sommet de la colline (Z) ; de là jusqu’au sommet sud de la chaîne Wugamba, de là, le long de la crête de cette chaîne jusqu’à un point situé exactement vers l’ouest (vrai) du confluent des rivières Vigaga et Mugera et de là jusqu’au confluent de ces deux rivières.

Du confluent des rivières Vigaga et Mugera, la frontière suit le thalweg de la rivière Vigaga jusqu’à la source de celle-ci. De la source de la rivière Vigaga, la frontière continue en ligne droite jusqu’au point (B) sur la carte, situé à 4 kilomètres au nord-ouest de la colline Gwassa.

Du point (B), la frontière suit une ligne droite de 14,5 kilomètres dans un angle de 63° à l’est du nord jusqu’à un point (C) ; de là, une ligne droite de 16 kilomètres dans un angle de 56° à l’est du nord jusqu’à un point (D) et de là, une ligne droite de 12 kilomètres dans un angle de 46° à l’est jusqu’à un point (F).

La section entre les points (D) et (F) est décrite dans la supposition que le point (D) coïncide avec la source sud-ouest de la rivière Chizinga (Kissinga). S’il était constaté que cette hypothèse ne se confirme pas, la frontière suivra une ligne droite du point (F) jusqu’à la dite source.

En traçant la frontière le long des 3 lignes droites susdites, entre le point (B) et le point (F), les membres de la commission désignée pour la démarcation de la frontière ont qualité pour s’écarter des lignes droites pour faire coïncider la frontière avec les limites naturelles, là oit la chose est possible. La déviation ne peut toutefois être supérieure à 5 kilomètres des deux côtés des lignes droites et ni la superficie totale du territoire britannique, ni la superficie totale du territoire allemand ne pourront être diminuées de ce fait.

De la source de la rivière Chizinga (Kissinga), la frontière suit le thalweg de la rivière Chizing a (Kissing a) jusqu’à son confluent avec la rivière Kachwamba-Kakitumba.

Du confluent de la rivière Chizinga (Kissinga) avec la rivière Kachwamba-Kakitumba, la frontière suit le thalweg de la rivière Kachwamba-Kakitumba jusqu’au confluent de la rivière Kachwamba-Kakitumba avec la rivière Kagera.

Du confluent de la rivière Kachwamba-Kakitumba avec la rivière Kagera, la frontière suit le thalweg de la rivière Kagera jusqu’à un point situé sur sa deuxième intersection avec le 1 er degré de latitude sud entre les bornes frontières numéros 26 et 27.

Ensuite la frontière suit la ligne déjà marquée par les bornes placées le long du 1 er degré de latitude sud jusqu’à l’intersection de cette ligne avec la rive du lac Victoria ».

Deuxièmement, la convention du 14 Mai 1910 contient des contradictions entre ce qui est écrit dans le texte et ce qui a été fait sur le terrain. En effet, alors que les délégués de deux puissances colonisatrices déclarent qu’ils « se sont laissé (sic) guider par le principe que les districts appartenant politiquement au Rwanda, continueront si possible, à faire partie du Rwanda, on remarque que cette logique n’a pas été suivie dans les faits. Si elle avait été prise en considération, et étant donné que l’erreur relative aux « Monts Mfumbiro » avait été levée alors que c’est elle qui avait inspiré aux Anglais d’étendre leur possession de l’Uganda vers le sud jusqu’en terre du royaume du Rwanda pour pouvoir englober ces « Monts » qu’ils croyaient très riches, la frontière actuelle entre le Rwanda et l’Uganda se serait située plus au nord et aurait laissé au Rwanda tout le district sur lequel les autorités de ce pays exerçaient effectivement leur pouvoir administratif et politique.

L’exercice de ce pouvoir est un fait incontestable car outre la tradition orale qui reste ferme sur ce sujet, le texte de la convention lui-même reconnaît que le roi du Rwanda avait des représentants administratifs dans cette région qu’on dénomme globalement le Kigezi. Donc la présence politique de l’autorité Rwandaise est indéniable. Les articles 5, 6 et 7 de la convention sont clairs :

«  En proposant cette ligne, les délégués se sont laissés guider par le principe que les districts appartenant politiquement •au Rwanda, continueront, si possible, à faire partie du Rwanda.

1.- S’il apparaissait que le territoire indiqué par a) b) c) d) e) ou une partie de ce territoire, appartient au Rwanda, alors tout le territoire ou le cas échéant la partie précitée de ce territoire retournera à l’Allemagne ; dans ce cas la frontière entre l’Uganda et l’Est Africain allemand sera rectifiée en ce sens que la Grande Bretagne obtiendra une superficie exactement égale à celle qui aura fait retour à l’Allemagne, et située entre la ligne frontière déjà abornée et le thalweg de la rivière Kagera, superficie commençant au point où le thalweg de la rivière Kagera coupe la ligne droite entre les bornes 26 et 27 et s’étendant vers l’est.

2.- S’il apparaissait qu’à la suite de la délimitation décrite ci-dessus, entre le confluent de la rivière Chizinga (Kis singa) avec la rivière Kachwamba-Kakitumba et la source de la rivière Chizinga (Kissinga), des districts sont isolés, que politiquement ils appartiennent au chef Katreia, qui relève du Sultan du Rwanda ou que le chef Katreia a jusqu’à présent exploité économiquement, le chef Katreia et son peuple auront le droit, pendant six mois à partir de l’achèvement de l’abornement sur les lieux, d’aller s’installer, avec tous leurs biens portables en territoire allemand et de récolter, même après l’expiration des six mois, les fruits se trouvant sur les champs au moment de leur départ.

Les autorités britanniques locales et les membres de la commission désignés pour procéder à l’abornement de la frontière recevront des instructions de ne pas encourager la tendance du chef Katreia et de son peuple, s’ils se sentaient portés à aller s’installer en territoire britannique.

Quant aux autres parties de la frontière, les droits des indigènes pour ce qui concerne leur établissement, seront les suivants :

Les habitants des régions de la frontière seront libres d’aller s’installer avec leurs bien portables à l’autre côté de la frontière, pendant six mois à partir de l’achèvement de l’abornement sur les lieux, et de récolter, même après l’expiration des six mois, les fruits se trouvant sur les champs, au moment de leur départ-

Il a été convenu que ces accords, spécialement pour et qui -concerne l’évacuation de stations et postes et l’enlèvement de drapeaux ou autres emblèmes de souveraineté, seront exécutés de telle manière que les indigènes se rendent compte que les relations amicales continuent à exister entre les delà Gouvernements. La décision relative aux détails du transfert solennel de territoire sera prise de commun accord entre les administration locales, qui recevront les instructions voulues aussitôt que possible».

En vertu du 1er paragraphe de l’article 5 de la convention du 14 Mai 1910, tout le district du Kigezi devait revenir au Rwanda auquel il appartenait politiquement. Malheureusement pour le Rwanda, cela n’a pas été fait ni en vertu de l’alinéa 1, ni en vertu de l’alinéa 2 du même article 5 parce que d’une part, semble-t-il, les Britanniques n’ont pas voulu mettre en cause les traités signés depuis le 1er Juillet 1890 relatifs à la frontière entre leur possession et l’Est Africain Allemand ; parce que d’autre part, l’Allemagne semble n’avoir, pas voulu mener des négociations très poussées car ses préoccupations d’alors étaient axées surtout sur sa suprématie en Europe et il se fait qu’à ce moment elle ne voulait pas voir dans la question coloniale un sujet de discorde avec la Grande Bretagne.

L’Allemagne a préféré donc se tenir à l’élément « si possible » inscrit dans le premier paragraphe de l’article 5 qui lui a servi de prétexte pour ne pas revendiquer avec force ce qui appartenait de fait et de droit au royaume du Rwanda avant la délimitation des zones d’influence inter-coloniales en Afrique.

L’Allemagne n’a pas exploité l’article 5 comme l’auraient fait les Rwandais s’ils n’avaient pas subi ce que plus tard, en 1919, les Allemands subiront eux-mêmes lors des traités de paix d’après la première guerre mondiale : le « diktat ».

Toutefois, les articles 5 et 6 de la convention du 14 Mai 1910 restent toujours d’une importance historique aussi bien pour les Rwandais que pour les Ugandais et même pour tous les peuples ex-colonisés. D’une part, ils se posent sans ambages comme signe évident de la non-considération des acquis et des intérêts des peuples africains lors du dépècement de leur continent par les peuples expansionnistes européens de la fin du XIXème siècle-début XXème. Ils montrent que la colonisation a désuni par des frontières artificielles des populations naguère homogènes qui vivaient les mêmes réalités quotidiennes : parlaient la même langue, avaient la même administration, etc.

D’autre part, ces articles montrent que la colonisation a rattaché parfois des populations n’ayant pas naguère de références communes ; ce qui a créé souvent des traumatismes chez les indigènes qui, ne comprenant pas ce qui s’était passé ou ce à quoi les Européens voulaient aboutir, continuaient à mener la même vie dans la communauté traditionnelle mère bien que par ailleurs ils se vissent contraints de ne plus dépasser des limites fixées et considérées comme désormais la frontière entre deux nations disctinctes, alors qu’en réalité elle coupait en deux un groupe humain partageant l’origine, la langue, l’histoire, etc.

C’est pourquoi dans certains cas le phénomène de la frontière héritée de la colonisation a entraîné, d’une part, la naissance de groupes marginalisés, non intégrés dans leur nouveau pays artificiellement créé par les Européens et qui gardent toujours la nostalgie de leur communauté plus large et plus réaliste d’avant l’arrivée du Blanc. Ce phénomène de la frontière a, d’autre part, déclenché des conflits armés dûs au fait que certains pays devenus indépendants considérant que leurs populations ont été mutilées et que l’indépendance signifie normalement la reconquête totale de ce que la colonisation leur avait fait perdre, notamment l’unité des communautés indigènes qui vivent à cheval sur la frontière et qui n’ont été divisées que par la colonisation.

Même si la charte de l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A.) préconise en son article II, alinéa 3, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation pour éviter des conflits de frontière qui naîtraient ici et là sur le continent africain, les signataires de cette Charte ne devraient pas ignorer qu’en plusieurs endroits la frontière a été tracée arbitrairement et n’a pas toujours ou jamais tenu compte des réalités politiques, administratives et culturelle locales. C’est un fait historique réel.

Pour éviter des heurts, les peuples indépendants d’Afrique doivent envisager rapidement la création d’organisations régionales solides non seulement économiques mais encore et surtout culturelles qui permettront à tous les peuples d’une même entité régionale de se sentir dans une communauté globale au sein de laquelle les frontières politiques actuelles n’empêcheront pas la libre circulation des hommes, des biens et des idées.

En d’autres termes « les frontières entre Etats africains devraient obéir à d’autres principes que la rigidité et l’hostilité.

La frontière du Rwanda avec le Zaïre

Les différents tracés de la frontière du Rwanda avec le Zaïre sont un exemple très parlant de l’absence de la considération des réalisations politiques que les peuples africains ont effectuées avant l’expansion coloniale européenne en Afrique. Ces peuples avaient créé ici et là sur le continent noir, des entités politiques importantes : des empires, tel celui de Samori en Afrique occidentale ou l’empire d’Ethiopie dans la Corne de l’Afrique, des royaumes, tel celui du Wadai, dans le Sahel ou celui du Rwanda en Afrique des Grands Lacs Est-Africains. Donc, « s’agissant de l’histoire interne du continent, il faut souligner la très remarquable vitalité politique qui s’est manifestée, au cours des siècles, par la recherche permanente des meilleures formules de vie commune et de gouvernement.

Dans ce cadre, le royaume du Rwanda s’était constitué en véritable entité étatique ayant des structures de gouvernement solides qui s’exerçaient sur une population plus ou moins homogène, de par surtout son parler, le Kinyarwanda ; le Rwanda avait des frontière connues et facilement repérables. Vers l’Ouest, le royaume du Rwanda comprenait tout le lac Kivu, c’est-à-dire, les eaux et les îles.

Les visées colonialistes du roi des Belges, Léopold II l’ont surpris au moment où il essayait d’annexer fructueusement les territoires habités par les tribus Havu, Andani et Hunde, bref le territoire que Kagame Alexis appelle abusivement Bunyabungo, c’est-à-dire toute la région de l’ouest du lac Kivu et de la rivière Ruzizi. Toujours à l’ouest, mais à partir de la pointe nord du lac Kivu, et au delà des volcans, le royaume du Rwanda avait une frontière stable qui aboutissait sur le lac Rwicanzige, l’actuel lac Edouard. Dans les conventions relatives aux frontières coloniales entre le Rwanda et le Zaïre conclues par les puissances colonisatrices, ces acquis du Rwanda furent ignorés.

 Déclaration de neutralité du 1er  Août 1885

Cette déclaration concernant l’Etat Indépendant du Congo qui venait d’être reconnu par les puissances réunies à la Conférence de Berlin (Novembre 1884 à Février 1885) est celle par laquelle Léopold II, roi des Belges, devenu aussi Chef de ce nouvel Etat, proclama la neutralité de celui-ci et en notifia les frontières aux puissances qui étaient représentées à Berlin.

A l’Est, l’Etat Indépendant du Congo rencontrait le royaume du Rwanda. D’après Léopold II, la frontière entre ces deux Etats devait être ainsi déterminée :

« Le 30ème degré de longitude est de Greenwich jusqu’à la hauteur de 1°20′ de latitude sud ;  une ligne droite menée de l’intersection du 30° de longitude est avec le parallèle de 1°20′ de latitude sud jusqu’à l’extrémité septentrionale du lac Tanganyika».

Avec ce tracé, le Rwanda perdait la totalité de ses acquisitions à l’Ouest du lac Kivu et de la rivière Ruzizi, tout le lac Kivu, toute la chaîne volcanique et toutes les régions sises à l’Ouest de cette chaîne. A l’Est du lac Kivu, le royaume du Rwanda était amputé d’un territoire presque égal à la moitié de sa superficie actuelle : partaient entièrement les préfectures actuelles de Cyangugu, Gikongoro, Kibuye, Gisenyi et Ruhengeri, donc cinq préfectures sur dix. A cela, s’ajoutent les communes actuelles de Rushashi et Musasa dans Kigali, Nyakabanda, Nyabikenke, Bulinga, une partie de Rutobwe, Mushubati, une partie de Mukingi, Masango et une partie de Murama dans Gitarama.

Sur base des notions totalement abstraites : la longitude et la latitude, et sans tenir compte des réalités locales, le Rwanda était ainsi découpé de l’essentiel de son territoire : pratiquement toute la région d’altitude et tout le grenier agricole du pays lui étaient arbitrairement enlevés bien que cela se fit seulement sur les papiers. Cependant, la description du tracé du 1er Août 1885 prévalut longtemps : elle fut répétée le 18 Décembre 1894 dans une déclaration faite par Léopold II, après l’arrangement du 14 Août 1894 conclu entre le roi Léopold II et la République Française et relatif au nouveau tracé de la frontière entre les possessions coloniales françaises et l’Etat Indépendant du Congo (E.I.C.). Elle ne fut modifiée qu’a la conférence de Bruxelles tenue du 8 Février au 14 Mai 1910 et ayant pour objet de régler d’une manière définitive la question des frontières communes entre les colonies de la Grande Bretagne, de l’Allemagne et de la Belgique en Afrique centrale.

Le 14 mai 1910, fut conclue entre la Belgique et l’Allemagne une convention concernant la fixation de la frontière entre le Congo belge et l’Est Africain allemand.

 – Convention belgo-allemande du 14 Mal 1910

Pour ce qui est de la frontière entre le Congo belge et le Rwanda, la convention du 14 Mai 1910, ratifiée à Bruxelles le 27 Juillet 1911, stipule :

« Du lac Tanganyika au lac Kivu :

La frontière abandonnant la ligne médiane du lac Tanganyika s’infléchit pour suivre le thalweg de la branche principale occidentale du delta de la Ruzizi jusqu’à la pointe nord de ce delta.

Elle emprunte ensuite le thalweg de cette rivière jusqu’au point où elle sort du lac Kivu. Aux endroits où la rivière se divise en plusieurs branches, les autorités locales détermineront, aussitôt que possible, la branche principale dont le thalweg formera la frontière.

A travers le lac Kivu :

La frontière suit la ligne indiquée sur la carte I ci-jointe. Cette ligne, partant de la Ruzizi, aboutit au nord en un point de la rive situé à égale distance de Goma (poste) et Kissegnies (borna).

Elle laisse à l’ouest notamment les îles Iwinza, Nyamaronga, Kwidjwi et Kitanga qui appartiendront à la Belgique, et à l’est les îles Kikaya, Gombo, Kumenie et Waù Wahu qui appartiendront à l’Allemagne.

Au nord du lac Kivu

La frontière suit d’abord, dans la direction du nord, autant que possible, le méridien du point situé à mi-chemin entre la station belge de Goma et de borna de la station allemande de Kissegnies jusqu’à une distance de 500 mètres au sud du chemin marqué en rouge sur la carte II ci-jointe, allant de Goma, par Bussoro-Iwuwiro-Niakawanda-Buhamba, au col entre le Rukeri et le Hebu. Pour le tracé de ce méridien il y a lieu de tenir compte des établissements indigènes que cette ligne rencontrerait, de telle façon qu’ils restent, autant que possible, en territoire allemand.

A partir de ce point, la frontière se détourne dans la direction du nord-est et court à une distance 500 mètres à l’est du chemin indiqué ci-dessus jusqu’à la hauteur du parallèle de Niakawanda marqué en noir sur la carte H.

Là où le terrain permet d’adopter, pour la frontière, des points de repère naturels, la frontière pourra s’écarter jusqu’à 1000 mètres à l’est du tronçon du chemin précité.

Ce n’est que dans le cas où l’écartement aurait pour effet de séparer des établissements indigènes du territoire allemand que l’éloignement de 500 mètres du dit chemin ne pourra en principe être dépassé.

Au nord de Niakawanda, 1e chemin n’est indiqué sur la carte II ci-annexée que d’une façon approximative, il est entendu que si le chemin s’écarte plus vers l’est que ne 1e montre la carte, la frontière ne pourra dépasser à l’est la plus grande dépression de terrain entre les versants du Niragongo et du Karissimbi indiquée approximativement par une ligne verte sur carte.

Au nord du parallèle de la colline de Bihira la frontière doit être tracée de manière à ce que, se détournant vers l’est et utilisant dans la mesure du possible les accidents du terrain, elle atteigne, en passant à mi-chemin environ entre le Bihira et le Buhamba la pointe nord du Hebu.

La section de frontière décrite ci-dessus à partir de la rive septentrionale du Kivu jusqu’au parallèle passant par le sommet septentrional du Hebu sera fixée et délimitée sur le terrain par une commission mixte d’après les principes établis plus haut.

A partir du sommet du Hebu, la frontière se dirige en ligne droite sur le point culminant du Karissimbi (B arthetemysptze). De la pointe du Karissimbi, la frontière se dirige en ligne droite vers le sommet principal du Sabinio en suivant la crête de la chaîne de petits cratères qui s’étend entre ces deux volcans. Le sommet du Sabinio marque le point de contact des territoires allemand, belge et anglais. Au delà de ce point commence, vers l’est, la frontière anglo-allemande et, vers le nord, la frontière anglo-belge».

Aux termes de cette convention belgo-allemande du 14 Mai 1910, le royaume du Rwanda regagnait, sur papier élaboré en dehors de lui, toute la région sise à l’est du lac Kivu perdue lors de la déclaration de neutralité du 1er Août 1885, mais cette convention confinait définitivement le royaume du Rwanda à l’est du lac Kivu et en deçà de la chaîne des volcans. Ainsi ce pays perdit sur papier et dans les faits, une partie du lac Kivu, y compris l’île Idjwi, toute la région à l’ouest de ce lac et de la rivière Ruzizi ainsi que tout le district se trouvant au delà des volcans jusqu’au lac Rwicanzige (lac Edouard). Point n’est donc besoin de dire que la délimitation de 1910 a enlevé au Congo belge « une superficie d’environ 8.000 km² » en faveur du Rwanda. Il faut plutôt préciser que les pourparlers de Bruxelles de 1910 ont permis au Congo belge de s’étendre jusqu’au lac Kivu et au lac Edouard, de toucher et d’emporter une partie de la région volcanique au détriment du royaume du Rwanda.

 

Toutefois, le débat de savoir qui a gagné et qui a perdu suite au tracé de la frontière coloniale entre les deux pays n’est pas nécessaire ici : le constat général pour toute l’Afrique est que le partage de l’Afrique entre les puissances coloniales européennes a perturbé les frontières précoloniales et a désorganisé des limites qui existaient entre les entités étatiques africaines de l’époque.

 

C’est dans ce cadre que les limites du royaume du Rwanda ont été modifiées au nord et à l’ouest et que ce pays a, par conséquent, été amputé d’une partie de son territoire.