Le Rwanda développe ses relations avec l’extérieur. 

1) La Coopération Internationale 

  1. L’avant-dernier paragraphe nous a présenté les institutions dont l’Assemblée Nationale venait de doter le Rwanda au cours de sa 2ème -Session 1962-1963. Le dernier sur les Inyenzi fut, comme au propre sens du terme, un accident, quoique ici grave et regrettable. Celui que nous abordons est en quelque sorte la consolidation de nos institutions intérieures. Cette consolidation est au premier chef l’oeuvre du Gouvernement. Nous eussions été plus complets en signalant, ne fût-ce que dans ses grands traits, la structure, les attributions et l’évolution systématisante des organes du Gouvernement. Mais nous avons jugé que cela n’est pas nécessaire, du fait que les attributions des Ministères ne sont pas une matière spécialement liée à l’Histoire du Rwanda. Celui qui voudrait tout de même être renseigné à ce sujet sera amplement satisfait en Consultant l’Arrêté Présidentiel no 234/01, du 18 déc. 1972, ainsi que Rwanda Carrefour d’Afrique no 115-116 de juin, juillet 1972, édité spécialement pour le 10ème anniversaire de l’Indépendance. Son Rédacteur en Chef, M. Boniface Nyabyenda, y a résumé l’historique de tous les Ministères du Gouvernement Rwandais, en détaillant leurs transformations successives et leurs attributions respectives. C’est ainsi que le Ministère des Affaires Etrangères, de l’époque de l’Indépendance fut dans la suite dénommé Ministère de la Coopération Internationale. Le motif de ce changement nous a été expliqué 19-12-1971 par Son Excellence Monsieur le Président de la République, dans son Allocution aux Diplomates accrédités au Rwanda :

« Pour répondre à la curiosité légitime de certains, il convient de préciser ici le sens que Nous attachons à la dénomination du Ministère de la Coopération Internationale. Ce n’est pas une innovation que Nous avons voulu introduire, ni surtout pas une singulière originalité. La vie internationale, depuis déjà un certain nombre d’années, cherche des solutions aux problèmes communs. Si l’on regarde de près les problèmes, très peu se limitent au cadre géographique d’une nation. Le Rwanda, en ce qui le concerne, a voulu, sans prétention aucune, exprimer au grand jour cette réalité, en appelant « Ministère de la Coopération Internationale » Notre Service chargé d’entretenir ce climat de complémentarité entre les peuples. Diplomatie au sens traditionnel du mot, aide financière, assistance technique, ententes diverses entre Pays, tout cela s’exprime mieux par Coopération plutôt que par affaires étrangères. Nous pensons que dans le monde d’aujourd’hui, il n’y a plus d’affaires étrangères (cfrRwanda Carrefour d’Afrique, no 110, janv. 1972, p. 3).

Des explications analogues pourraient nous être données au sujet de certains autres Départements qui ont été transformés progressivement, soit dans leurs structures, soit dans leurs attributions et dénominations.

  1. A l’époque où nous en sommes, soit au début de janvier 1964, le Ministre des Affaires Etrangères d’alors était M. L. Mpakaniye. L’Assemblée Nationale venait d’entamer sa 3ème Session. Elle allait, pour la toute première fois, procéder à la tarification d’une série de traités, pour lesquels le Chef de l’Etat avait demandé un vote d’urgence. C’était le 24 janv. 1964. Le Ministère introduisit ainsi la séance de l’Assemblée Nationale :

« Depuis l’accession de la République Rwandaise à la souveraineté internationale, elle a signé plusieurs conventions soit avec des Pays étrangers, soit avec des organisations internationales. Aux termes de la Constitution, le Président de la République négocie et conclut tous les traités, accords et conventions, mais certains de ces traités ne sont exécutoires qu’après ratification par l’Assemblée. C’est le cas de le dire des traités d’alliance, ou commerciaux, dont je me propose de vous entretenir aujourd’hui »

Ce jour-là donc, l’Assemblée Nationale, ratifia pour une durée de 5 ans, 1° la Convention d’Association entre la Communauté Economique Européenne (C.E.E.) et les Etats Africains et Malgache Associés. Le but essentiel de cette Convention est de développer les relations économiques entre les pays associés et d’unir leurs efforts en vue de leur progrès économique, social et culturel. 2° L’Accord relatif aux Produits relevant de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (C.E.C.A.), prévoyant à l’égard de ces Produits le bénéfice de l’élimination totale des droits de douanes et des taxes ayant un effet équivalent à ces droits, compte tenu des dispositions du Traité créant la C.E.C.A. 3° L’Adhésion de la République Rwandaise à la Charte de l’Union Africaine et Malgache. 40 L’Adhésion du Rwanda à la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine, signée à Addis-Abéba le 25 mai 1963. 5° L’Adhésion du Rwanda à la Convention de Vienne sur les Relations Diplomatiques et aux Conventions sur les privilèges et Immunités des Nations-Unies, des Institutions Spécialisées et de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Ainsi le Gouvernement, en y faisant concourir le Parlement, inaugurait-il solennellement sa participation à la vie internationale par le truchement d’Accords multilatéraux, qui seront suivis de tant d’autres semblables et bilatéraux, conclus avec d’etres nations et avec les Organismes Internationaux, en vue de promouvoir le Développement et le prestige du Rwanda.

  1. Nous avons choisi cette toute première ratification comme modèle-type de toutes celles qui l’ont suivie, mais dans le détail desquelles, dans le cadre de notre plan, il n’est pas possible d’entrer. Il va de soi, bien entendu, que les traités, accords et conventions en vue d’obtenir l’assistance technique, l’aide ou prêts financiers, impliquent des relations d’amitié et l’échange d’agents secondant l’action du Ministre comme intermédiaire entre le Rwanda et les pays étrangers. L’indice, en ce sens, des efforts. déployés par le Rwanda peut nous être révélé, jusqu’à un certain point, par la liste des pays avec lesquels il a• établi les relations diplomatiques : Allemagne Fédérale, Angleterre, Autriche, Belgique, Burundi, Canada, Chine Populaire (supplantant Taiwan), Corée du Sud, Danemark, Egypte, Espagne, Etats-Unis d’Amérique, Ethiopie, France, Guinée, Hollande, Hongrie, Israël, Italie, Japon, Luxembourg, Nigéria, Norvège, ONU, Rép. Démocratique du Congo, Roumanie, Saint-Siège, Sénégal, Suède, Suisse, Tanzanie, Tchad, Tchécoslovaquie, Uganda, URSS, Yougslavie et Zaïre. C’est dire que l’actuel Ministre de la Coopération Internationale, Son Exc. M. Augustin Munyaneza, est constamment sur la brèche.

2) L’Information et le Tourisme

  1. Tandis que le Ministère de la Coopération Internationale cultive et renforce les liens d’amitié entre le Rwanda et les autres pays, celui de l’Information et du Tourisme, — actuellement dirigé par Son Exc. M. Froduald Minani, — appuie cette action en faisant mieux connaître le pays hors nos frontières au moyens de la presse et de la radio et en favorisant à l’intérieur le séjour des visiteurs qui viennent reconnaître, d’expérience directe, le charme de notre hospitalité, le paradoxe de notre merveilleux climat pourtant sous l’Equateur et la beauté de nos panoramas. Pour ce faire, le Ministère publie d’abord le Rwanda Carrefour d’Afrique, mensuel tirant à quelques 3500 exemplaires et destinés surtout aux milieux politico-diplomatiques de l’étranger. fi fut un certain temps publié par le Ministère de la Coopération Internationale, mais sous un autre titre ; l’actuel lui a été dans la suite imposé par M. le Président de la République en personne, voulant sans doute en faire un idéal dont la réalisation devrait hanter le Ministère ayant le Toursime dans ses attributions. C’est assurément un Ministère auquel le Rwanda sera redevable de l’affermissement de son Economie, du fait que le Tourisme devra être considéré comme l’un des facteurs les plus déterminants de notre richesse nationale. Ce n’est pas sans raison que notre pays a été, à juste titre, appelé la Suisse de l’Afrique. Si les prophéties, — ou plus simplement les prévisions souhaitées, — pouvaient devenir matière de l’Histoire future, on imaginerait voir ledit Ministère, au rythme des Plans Quinquennaux, avoir comme objectif la réalisation de restaurants et de logements dans les sites stratégiques de nos panoramas enchanteurs.

On verrait alors affluer les touristes et se développer les transports routiers de circuits, sur le modèle de l’actuel Rwanda-Safari. Il n’y aurait pas de doute que l’on assisterait à un essor économique insoupçonnable, grâce à l’invasion des touristes et des devises. Le même Ministère publie, en outre, un autre mensuel en langue rwandaise : imvaho = la Nouvelle authentique, destiné évidemment à l’intérieur. Quant à la Radiodiffusion, elle s’est développée grâce à l’aide technique de l’Allemagne Fédérale ; en plus de ses émissions éducatives, musicales, etc., elle diffuse quotidiennement 5 bulletins en langue rwandaise 4 en Français, 2 en Kiswahili et 1 en Anglais.

3) Commerce, Mines et Industries

  1. Le Ministère du Commerce, Mines et Industries, est actuellement dirigé par Son exc. M. Anastase Makuza. Sur le plan du Commerce Intérieur, citons Rwanda Carrefour d’Afrique : « A la veille de l’Indépendance, le nombre de commerçants était 3000. Dix ans après, le nombre a doublé grâce à la protection des petits commerçants et aux mesures administratives prises par le Ministère du Commerce, en vue de favoriser l’éclosion d’une classe commerciale nationale, laquelle a déjà en main l’exclusivité du commerce dans les Centres de Négoce. Depuis l’Indépendance, le pays est mieux desservi, en moyenne tous les 30 Km on rencontre un Centre de Négoce ou commercial, sans parler des marchés ruraux dans chaque commune… ». L’on doit surtout souligner que le service du Commerce Intérieur est en train de mettre tous les moyens en oeuvre, en vue de créer une Association professionnelle des commerçants rwandais (ASCORI) dont le but est de protéger les commerçants rwandais contre la concurrence déloyale et l’exploitation par le monopole des commerçants étrangers (cfr no 115-116, juin-juillet 1972, p. 25).

Le même Ministère a dans ses attributions les Industries et l’Artisanat. En ce qui concerne les Industries, citons encore une fois Rwanda Carrefour d’Afrique : « A l’aube de l’Indépendance, le secteur industriel était quasi nul, la seule industrie digne de ce nom étant la Bralirwa, brasserie de bières implantée à Gisenyi. Le Rwanda partait donc de zéro. Comme le Plan intérimaire d’urgence mettait un accent particulier sur la valorisation des produits agricoles, le Pays a pu construire : les multiples usines à thé, dont la plus connue est celle de la Mulindi, — les usines de traitement de café ; — [‘usine pilote d’extraction de la pyréthrine, qui vient d’entrer en fonctionnement, est un exemple frappant de l’effort du pays de transformer ses matières sur place. Il y a également d’autres secteurs qui ont connu un développement appréciable et dont l’énumération serait fastidieuse. Citons-en deux cependant :

1) Manumétal et Métalusa sont considérablement agrandis dans les menuiseries métalliques.

2) Sulfo-Rwanda et Rwanda-Paints dans l’industrie chimique ». cfribd no 115-116, p. 27).

A cela il convient d’ajouter Mera qui a pris une part très importante à l’éducation de la masse Rwandaise. Ses postes de radio transistors bon marché mettent les coins les plus reculés de la brousse en communication, non seulement avec le reste du Rwanda, mais encore avec le monde africain des alentours.

Comme on le comprend par la nature même des choses, certaines de ces industries sont essentiellement destinées à ravitailler le Rwanda et, dans la ligne de leurs spécialités, à le dispenser de dépendre uniquement de l’étranger. D’autres au contraire, — c’est spécialement Je cas pour le thé et le café, — tout en satisfaisant aux besoins de l’intérieur, sont essentiellement destinées à produire pour l’exportation. Ce sera le même cas pour les produits de l’Artisanat dont le Ministère est en train d’animer et de promouvoir le perfectionnement des techniques respectives.

  1. Quant aux Sociétés Ministères (dont nous avons souligné plus haut l’apport également sur le plan sociale cfr no 632), aussi bien les trois « grands » (SOMUKI, MINETAIN et GEORWANDA) que les autres, elles sont réglementées désormais par la Loi et l’Arrêté Présidentiel du 27 avril 1971 par lesquels furent annulées les dispositions légales antérieures. Pour en apprécier le volume global de production, empruntons les données fournies par Son Exc. Monsieur Hitayezu, Secrétaire d’Etat au Plan National de Développement, dans son exposé sur la Situation Economique du Rwanda en 1970 : la différence que nous mettons entre parenthèses est par rapport à l’exercice 1969 : Cassitérite : 2.155,6 tonnes (-56) ; Wolfram : 1.004,5 t (+349,9) ; Beryl : 307 t. (+103) ; Colombo Tantalite : 33,9 t. (+10.3). Total 3.501 t. (+ 371.2). (cfrRwanda Carrefour d’Afrique, no 106, juil-septembre 1971, p. 6).

« L’activité des sociétés minières installées au Rwanda peut être appréciée, pour ce qui concerne celles reliées au réseau électrique national, par leur consommation en énergie électri-que (en Kw/h) : SOMUKI : 3.255.750 ; MUSHA : 2.106.000 ; RWINKWAVU : 2.358.000; BUGARAMA : 464.200. (ibd 10).

  1. Pour le Commerce extérieur, enfin, la première décade du Rwanda Indépendant s’est ressentie de la politique pratiquée par l’Administration Mandat-Tutelle, concernant les voies de communication. L’Administration Belge, en effet, à partir de la dernière Guerre Mondiale, — la Métropole étant sous le régime de l’occupation ennemie, — se vit dans la nécessité d’orienter le Rwanda et le Burundi vers l’Atlantique. Après la fin des hostilités cependant, pour des motifs politiques, cette orientation-trop coûteuse fut maintenue, concurremment avec la route orientale enfin réouverte. Pour les mêmes motifs politiques, le Rwanda ne put jamais avoir la moindre voie de communication avec le Tanganyika Territory d’alors, son voisin immédiat à l’Est. Qu’il s’agit de l’Atlantique ou de l’Océan Indien, cependant, le Rwanda n’avait d’autre voie possible vers l’extérieur que le port de Bujumbura. L’aménagement de ce port, aux frais autant du Rwanda que du Burundi, avait été conçu en fonction des consommateurs des deux pays. Une fois l’Indépendance recouvrée, le Gouvernement du Burundi tenait virtuellement celui du Rwanda à sa merci. Nous avons déjà vu les pro- dromes du futur conflit, lors des accords signés à Addis-Abéba à la veille du recouvrement de l’Indépendance (cfr no 787-788).

Après l’échec de la Conférence de Gisenyi (cfr no 808), le Burundi rompit formellement l’Union Economique avec le Rwanda, auquel il entendait imposer unilatéralement ses conditions. Dès lors le Rwanda adopta la voie du Nord : Kampala-Nairobi-Mombasa. Les leaders du Burundi avaient-ils pensé au tort qu’ils causaient de la sorte au port de Bujumbura ainsi privé de la moitié de son hinterland.? Ceux qui le comprirent furent les firmes commerciales installées déjà à Bujumbura, qui durent transférer au Rwanda une partie de leurs capitaux et de leur équipement au grand avantage du pays dont ils ne voulaient pas perdre le marché. Au demeurant, la voie du Nord où le Rwanda avait orienté le courant de son Eco-nonne, était la moins coûteuse, avec un unique transbordement de Mombasa à Kampala.

  1. Le grand désavantage cependant de cette voie est qu’elle était justement unique ; à deux reprises en 1971 et 1972 le Rwanda en a payé les frais. Il suffit quç se produise un éboulement sur la route unique en Uganda et le système d’approvisionnement tombe en panne au grand dam de l’Economie rwandaise.

Citons encore une fois, à ce propos, un passage de Rwanda Carrefour d’Afrique : « Mais les difficultés récentes » d’approvisionnement qui ont privé le pays, pendant un certain temps, des articles de première nécessité, ont démontré le danger, pour un pays enclavé, de dépendre d’une seule voie de sortie et d’entrée et c’est par voie de conséquence que le Service du Commerce Extérieur a participé activement aux négociations qui ont conduit à l’installation d’un bac sur la Rusumo et étudie actuellement les voies et moyens de développer notre Commerce Extérieur par cet itinéraire, y compris le commerce frontalier avec la Tanzanie, lorsque le pont actuellement en construction sur la Rusumo, sera achevé ». (cfribd. p. 25).

Précisons, à l’intention du lecteur étranger, que la Rusumo(qui n’a d’autre raison d’être au féminin que son correspondant en traduction française) est la majestueuse chute de la rivière Kagera, au coude Sud-orientale du Rwanda, formant la frontière avec la Tanzanie. Une fois que le pont en question sera achevé, le Rwanda sera mis en relation directe avec le port de Dar es sala.am, court-circuitant ainsi avantageusement l’ancienne voie aboutissant à Bujumbura. Peut-être alors le Gouvernement du Burundi, enfin pleinement conscientisé, sera-t-il amener à négocier la réouverture de la voie du Sud qu’il avait lui-même barrée ? Le Rwanda y trouverait son compte, car trois voies valent mieux quedeux, le port de Bujumbura pouvant nous relier au: port de Kalemie (anciennement Albertville) au Zaïre.

4) Les Communications intérieures et internationales

  1. Son Exc. Monsieur Augustin Kamoso gère actuellement le Ministère des Postes, Télécommunications et Transports qui complète, sur un autre plan, certaines activités attribuées aux trois Départements dont il vient d’être question.

En ce qui concerne les Services Postaux à l’intérieur du Pays, nous emprunterons les informations suivantes à Rwanda Carrefour d’Afrique :

«Avant l’année 1962, le Service des Postes du Rwanda comprenait 3 perceptions : Butare, Gisenyi, Kigali, et 7 sous-perceptions : Gitarama, Nyabisindu, Byumba, Ruhengeri, Cyangugu, Kibuye et Kibungo. Les sous-perceptions dépendaient: directement des perceptions les plus proches et tout le service relevait d’une Direction provinciale des Poste à Bujumbura. En 1962 dès l’accession à. l’Indépendance, une Direction des Postes fut créée à Kigali, cette Direction étant indispensable et vitale pour l’organisation du Service, le contrôle de la comptabilité, la gestion du personnel, les relations avec les administrations étrangères et aussi pour la création et l’applications d’un programme philatélique… En. 1967 une nouvelle sous-perception fut créée à Gikongoro et un nouveau bâtiment poste fut construit à Gitarama. En 1971, 7 sous-perceptions existantes furent élevées au rang de perceptions afin que toutes les Préfectures du pays soient dotées d’un office des Chèques Postaux ».

Le même passage poursuit en signalant qu’une nouvelle sous-perception a été inaugurée au début de la présente année à Rwamagana, et qu’il en sera de même,dans les 5 années à venir pour 13 autres localités importantes notablement éloignées du chef-lieu de la Préfecture.

  1. Non content de transporter la correspondance, le Ministère organisa ensuite les moyens de transport en commun, d’abord par camions aménagés à 15 places, depuis 1962. Dès que le mouvement fut lancé, le Gouvernement acheta 5 autobus à 42 places, puis une quarantaine de 40 à 50 places, les lignes étant choisies de manière à desservir, soit directement, soit par correspondances, tous les chefs-lieux des Préfectures et à partir de celles-ci les localités de l’intérieur les plus fréquentées. Actuellement la ligne Kigali-Butare est desservie deux fois par jour, vu le grand trafic dans la direction des deux villes. Une fois constaté l’intérêt de l’entreprise gouvernementale, des dizaines déjà de transporteurs privés surgirent pour ainsi dire à l’improviste et en intensifièrent le volume. Ils exploitent en général les mêmes lignes que les autobus gouvernementaux, au grand avantage des usagers.

Le réseau téléphonique, d’autre part, se développe d’une année à l’autre, axé sur les centraux automatiques de Kigali, Butare, Cyangugu, Gisenyi et Ruhengeri. Depuis 1970, enfin, fut mis en service la liaison radiotélégraphique entre Kigali et Brazzaville, Kigali-Kinshasa, Kigali-Abidjan, et en 1972 Kigali-Kampala et Kigali-Paris.

  1. Nous terminerons ces indications, fatalement succinctes, par le moyen le plus spectaculaire des communications internationales qu’est le trafic aérien. Citons ce passage de Rwanda Carrefour d’Afrique :« Le 18 octobre 1963, le Gouvernement de la République Rwandaise, soucieux de l’intérêt du Transport aérien comme moyen de liaison efficace entre Nations et Continents, passait avec la Belgique une première Convention visant à doter la capitale du Rwanda d’un aéroport de classe internationale disposant d’équipements modernes de sécurité à la navigation aérienne, afin d’en mieux garantir l’utilisation. Cet aéroport, après avoir franchi tous les stades d’adaptation à tous les types d’avions en usage, est à présent disponible à l’exploitation des turbo-réacteurs 707 qui sont après les 747 (le dernier cri) les meilleurs instruments du transport aérien intercontinental… Outre l’infrastructure et les installations de haute valeur de l’Aéroport de Kigali, 7 autres aérodromes (Kamembe-Butare-Gisenyi-Gabiro-Ruhengeri-Kagitumba et Nemba) qui bénéficient de façon continue de la meilleure attention pour la sécurité du trafic pouvant être exercé, couvrent le pays… La loi du 23 janvier 1971 constitue la réglementation fondamentale qui, dès lors, dirige les instructions de ce service… Afin d’harmoniser les relations aériennes avec les pays tiers, des accords bilatéraux ont déjà été conclus avec : la Belgique (1966), l’East AfricanCommunity (1969), l’Ethiopie (1970), la République du Zaïre (1970), la République Populaire du Congo (1971).

Telle est la quote-part, en conclusion, qu’apporte au service du pays, ce Ministère des Postes, Télécommunications et Transports qui, dans l’espace Rwandais, réglemente la circulation dans le ciel et sur la terre !.