1. TERRITOIRE DE GITARAMA

Ce jugement examine trois affaires nettement distinctes mais ayant entre elles un lien de cause à effet et qui furent à l’origine des événements de novembre.

Entre le 15 octobre et le 1″ novembre 1959 aux sous-chefferies de Gitovu et Buzirayoni, chefferie Ndiza, le sous-chef tutsi NKUSI menace de mort de nombreuses personnes si elles continuent à faire partie du mouvement politique hutu Aprosoma. Il annonce aussi la guerre prochaine et la mort des leaders et des membres du parti Aprosoma. Rencontrant un groupe de Hutu; il leur dit:

Je sais que vous êtes Aprosoma, sachez que votre gros patron (le sous-chef et leader hutu MBONYUMUTWAsera un de ces jours tué, vous aurez des nouvelles, il n’y a rien à faire, nous le tuerons.

Le Conseil de guerre conclut:

A première vue on pourrait croire que ces bruits alarmistes étaient vrais puisqu’effectivement le 3 novembre commençait dans le Ruanda une insurrection que l’on peut qualifier de guerre civile. Cependant c’est précisément par la diffusion de tels bruits que l’émeute s’est déclenchée spontanément dans le Ndiza sans qu’elle ne soit créée ni voulue par ceux qui ont dû la subir. Il est certain que ces nouvelles fausses n’avaient pas d’autre but que d’intimider le parti adverse dans ses membres craintifs et naïfs, de façon à les dominer ou aussi à les pousser à commettre des actes irrémédiables. Il apparaît que ce prévenu porte, dans le déroulement des faits futurs qui vont ensanglanter le pays, une des plus lourdes responsabilités. Certes, lorsqu’il dit qu’il n’aurait pas été assez sot pour agir comme on l’accuse, il donne lui-même à son attitude criminelle l’épithète exacte et qui correspond à son caractère hautain et vaniteux.

Le premier novembre 1959 à Bukomero, sous-chefferie Saruheshyi, chefferie Marangara, le sous-chef hutu MBONYUMUTWA fut dépassé par de jeunes tutsi et finalement accosté par deux d’entre eux qui le saluèrent, lui serrèrent même la main et engagèrent avec lui une conversation. A un moment donné, l’un de ceux-ci déclara qu’on parlait de lui dans la région et, lorsque MBONYUMUTWA demanda des éclaircissements, son interlocuteur le gifla. MBONYUMUTWA voulut se défendre mais d’autres jeunes Tutsi surgirent et se mirent à le frapper, lui portant des coups de poings et des gifles par derrière. Finalement, suite à un croc en jambe, il tomba mais parvint cependant à fuir et à distancer ses adversaires.

Sur tout son chemin il rencontra des indigènes qui s’inquiétaient de son sort, ayant été alertés par sa femme qui l’avait quitté lors de la bagarre. En effet MBONYUMUTWA était très connu et aimé dans la région, parce qu’il était sous-chef mais surtout sous-chef d’ethnie hutu. La nouvelle de son agression s’était répandue dans toute la région comme une traînée de poudre et avait suscité parmi les Hutu, très nombreux au Marangara, une très forte indignation. Ce grave incident allait survolter le Marangara et le Ndiza et être l’une des causes immédiates les plus graves de l’insurrection.

Le 3 novembre 1959 à Nyabikenke, vers 7 heures du matin, le chef du Ndiza qui avait convoqué le conseil de sa chefferie se rendit au bureau de la chefferie afin de donner les ordres nécessaires. Il entendit des appels sur les collines disant aux gens de venir chez le chef et annonçant que le sous-chef MBONYUMUTWA avait été attaqué. Le chef se rendit compte que la situation devenait tendue et décida de rentrer chez lui. Peu après il vit arriver devant sa maison une foule d’une centaine d’indigènes. Deux leaders locaux du parti Parmehutu se détachèrent de la foule et parlementèrent avec le chef. Ces deux délégués lui demandèrent des comptes et lui reprochèrent de ne pas avoir assuré leur sécurité et surtout, comme il l’avait promis, celle du sous-chef MBONYUMUTWA.

Comme ils discutaient, une rumeur s’éleva du côté du bureau de la chefferie et le sous-chef tutsi NKUSI accompagné d’un autre Tutsi se précipitèrent vers la maison du chef, suivis d’une foule d’indigènes en furie. NKusi était déjà blessé au front. Le chef lui ouvrit la porte ainsi qu’à son compagnon et la referma immédiatement derrière eux. A ce moment la foule ne se contint plus et se mit à jeter des pierres, cassant les carreaux des fenêtres et démolissant les portes. L’arrivée du sous-chef NKUS1 avait donc modifié au point de la rendre haineuse l’attitude de cette foule encore calme mais déjà montée. Menaçant encore de mort le sous-chef MBONYUMUTWA et exprimant son mépris à l’égard des Hutu, NKUSI avait à nouveau provoqué les Hutu qui, comme lui, se dirigeaient vers le centre de chefferie. Au surplus, à peine entré, il alla chercher un arc et des flèches et, dans cette attitude menaçante, se présenta à une fenêtre devant la foule mais n’osa tirer, suite à l’interdiction du chef.

A nouveau ce geste de NKUSI prouve combien celui-ci faisait preuve d’une morgue insultante et tout à fait irréfléchie. Les Hutu se mirent alors à réclamer NKUSI et tous ceux qui se trouvaient dans la maison. Devant l’insistance de plus en plus menaçante de la foule, le chef précisa qui était chez lui et déclara qu’il allait les faire sortir. Il rentra et leur apprit qu’ils devaient se résigner à quitter sa maison. Dès qu’ils sortirent les Hutu massacrèrent quatre d’entre eux dont le sous-chef NKUSI qui fut frappé par la foule jusqu’à ce qu’il soit laissé sur place pour mort (Cdg RU, 11/4/60, Président LAMY).

2. Entre le 19 octobre et le 1er novembre 1959 une bande de swahili résidant à Gacurabwenge, chefferie Rukoma, attaque et terrorise toute personne qu’elle pense appartenir au mouvement politique Aprosoma. Ils portent des coups simples à diverses personnes et en menacent verbalement de mort d’autres. Les menaces ont lieu avec ordre d’acheter une carte du mouvement politique Unar (Cdg RU, 11/4/60).

3. Le 4 novembre 1959 en chefferie Ndiza, au cours de pillages et dévastations, une bande de Hutu tue un Tutsi. A cette date c’étaient plutôt les Tutsi qui devaient fuir. Il faut se remettre dans l’ambiance du moment au Nidza qui venait de connaître l’insurrection et où, suite à des menaces et des vexations dont avait été victime un des rares sous-chefs hutu de la région, les Hutu, gens habituellement paisibles et craintifs, se sont tout à coup révoltés en se lançant dans des représailles folles où ils ne se contrôlaient plus et laissaient leur colère se déchaîner (Cdg RU, 25/3/60, Président LAMY).

4. Le 4 novembre 1959 en sous-chefferie Nyabikenke, chefferie Ndiza, quelques Hutu, sous prétexte que « c’était la guerre » s’en prennent à un pauvre Tutsi dont ils incendient la case ainsi que celle de son fils. Le 25 novembre 1959 les mêmes Hutu se représentent chez le même Tutsi et, sans motif, exigent de lui une vache. Comme il refuse, ils le rouent de coups (Cdg RU, 14/3/60, Président GUFFENS).

5 à 8. Des bandes de Hutu dévastent, pillent et incendient des habitations de Tutsi et de Hutu fidèles aux Tutsi:

5.Les 4 et 5 novembre 1959 en sous-chefferie Mbari, chefferie Marangara (Cdg RU, 21/1/60, Président LAMY);

6.Le 7 novembre et déjà dans la nuit du 6 au 7, à Kivumu, chefferie Nduga (Cdg RU, 29/4/60);

7.Le 7 novembre à la sous-chefferie Cyeza, chefferie Rukoma (Cdg RU, 20/5/60);

8.Le 7 novembre à la sous-chefferie Mushishiro, chefferie Marangara (Cdg Ruanda, 9/5/61).

9 et 10.Le 6 novembre 1959 à Nyabitare, chefferie Marangara, des bandes de Hutu s’en prirent aux Tutsi qu’ils poursuivirent et dont ils dévastèrent et pillèrent les biens:

9.Plusieurs Hutu de la même famille en profitent pour poursuivre et assassiner un Tutsi avec lequel ils ont eu précédemment des palabres de vaches (Cdg Ruanda, 8/11/60);

10.Un chef de bande hutu tue un vieux Tutsi qui accompagnait son fils et n’a pu, comme celui-ci, s’enfuir et échapper aux coups (Cdg Ruanda, 8/11/60).

11. Au cours des événements de novembre 1959 la chefferie Rukoma fut l’objet de deux attaques tutsi.

Le 5 novembre, dans la sous-chefferie Kayenzi, une vingtaine de huttes de Hutu soupçonnés de faire partie du Parmehutu furent incendiées et pillées. Il y eut un mort et 18 blessés au cours de ce raid auquel prirent part non seulement des gens de la sous-chefferie Kayenzi, mais aussi des indigènes venant de trois sous-chefferies limitrophes et dirigés par leurs sous-chefs.

Le 8 novembre, dans la sous-chefferie Cyesha, il y eut plus de 150 propriétés (de une à trois huttes) de Hutu incendiées ou pillées, leurs champs, cultures, bananeraies et caféières dévastés. Dans cette même sous-chefferie il y eut à déplorer la mort de cinq indigènes et plusieurs blessés. Dans la sous-chefferie voisine de Gaseke il y eut plus de vingt propriétés de Hutu incendiées ou pillées, des champs de cultures, caféières et bananeraies détruites et dévastées et l’on dut aussi déplorer un blessé très grave et un blessé moins grave. Le raid du 8 novembre a été l’oeuvre non seulement des gens de ces deux sous-chefferies mais de toutes les sous-chefferies de l’est du Rukoma. Un agent de l’administration qui arriva sur les lieux vers la fin de l’après-midi put constater que les indigènes de ces sous-chefferies (qu’il estima au nombre de six mille) rentraient chez eux, venant du lieu du sinistre, qu’ils étaient tous armés, revêtus des insignes guerriers ibilele (baudrier de feuilles de bananiers) et emportaient des objets pillés.

Alors que l’action du 5 novembre fut de peu d’envergure et eut lieu en réaction immédiate contre une attaque hutu qui s’était produite le même jour, celle du 8 novembre eut une tout autre ampleur. Cette dernière revêt toutes les caractéristiques des faits de guerre: rassemblement matinal de troupes nombreuses dont certains éléments ont dû parcourir 15 kilomètres, constitution de deux colonnes pour l’attaque des sous-chefferies Cyesha et Gaseke, subdivision des deux colonnes avec manoeuvres d’encerclement en tenaille pour chaque sous-chefferie attaquée. Cette opération brillante fut organisée par le chef MFIZI aidé par la plupart de sessous-chefs.

Il importe de rechercher les mobiles qui ont poussé le chef MFIZI à agir avec autant de violence. En effet, depuis 1924, il fut un fidèle serviteur de l’Etat et, depuis 1940, il dirigea à la satisfaction de tous la chefferie du Rukoma. Surtout, dans la dernière quinzaine avant les faits du 8novembre, à plusieurs reprises il fit preuve de modération. Ainsi, dans sa lettre du 27octobre à son Administrateur de territoire, le prévenu signalait des exactions du parti Unar contre les Aprosoma où il intervint personnellement pour défendre ces derniers. Le 6 novembre encore, dans la sous-chefferie Runda, il protégeait un Hutu contre une menace de lynchage, et ce au risque de se faire malmener lui-même, puisque, devant la colère de la foule, il dut même prendre la fuite et abandonner sa voiture. De plus, lors des événements du 5novembre en sous-chefferie Kayenzi, il était le premier à avertir les responsables de l’administration et le 6 à aider le médecin qui venait emporter les blessés.

Surtout la visite durant la nuit du 6 au 7 novembre de deux émissaires venant de NYANZA porteurs d’un message signé par KAYIHURA, RWAN-GOMBWA, MUNGALUIURE et RUKEBA donne l’explication psychologique de l’attitude agressive de MFIZI lors de la journée du 8 novembre.

Ces deux émissaires qui se rendirent également chez le chef du Nduga pour donner des ordres similaires déclarèrent que le chef MFIZI devait organiser un raid pour tuer le sous-chef hutu MBONYUMUTWA (premier Président de la République) du Ndiza et qu’à la réception de cet ordre le chef MFIZI leur répondit qu’il y avait encore des troubles dans sa chefferie et qu’il devait d’abord organiser des contre-attaques contre les groupes de Hutu ennemis.

C’est donc dans cette nuit du 6 au 7 novembre, suite à l’ordre émanant de NYANZA, que le prévenu quitta la voie légale et entra, sous d’impérieuses raisons coutumières, dans la voie de l’illégalité et de la vengeance, faisant fi du respect de l’ordre dont il était un des premiers serviteurs en sa qualité de chef (Cdg RU, 11/3/60, Président LAMY).

12. Entre le 5 et 9 novembre la chefferie Nduga connut des attentats provenant tant du côté des Hutu que du côté des Tutsi.

 Le dossier soumis à l’examen du conseil de guerre n’a trait qu’aux actes commis par les Tutsi contre les Hutu des sous-chefferies Mbuye et Musambira. A la colline Mbuye le 6 novembre sept Hutu eurent leurs biens pillés et dévastés et le 7 novembre, lors de nouveaux engagements, deux Hutu trouvèrent la mort. Enfin le lundi 9 novembre ce fut la sous-chefferie voisine de Musambira qui fut l’objet d’actes de pillage et de dévastation portant sur 63 propriétés hutu.

D’autre part il est certain que, dès le 5 novembre, les mêmes lieux ou les environs immédiats connurent également des attaques de Hutu venant soit du Marangara, soit du Nduga, et que celles-ci entraînèrent des destructions, incendies et dévastations de biens appartenant à des Tutsi. Le 7 novembre à Mbuye, sans doute en réaction des attaques tutsi du 6 novembre, il y eut des attaques de Hutu qui devaient venir du Marangara. Il est aussi apparu certain que vinrent du Mayaga des troupes qui, elles, se rangeaient du côté tutsi et venaient les renforcer soit pour la défense du Nduga, soit surtout pour exercer des représailles.

Le Conseil de guerre conclut que…durant ces jours le Nduga a vécu réellement une période d’insurrection et de troubles qu’on peut qualifier de guerre civile puisque des indigènes du même pays se sont entre-déchirés. On peut aussi conclure qu’il y eut actions et réactions constantes sans froide préméditation mais au contraire sous l’empire de la vengeance et l’excitation du moment.

Relevons enfin que, dans la nuit du 6 au 7 novembre le chef du Nduga reçut deux émissaires de l’Ibwami et que ceux-ci, verbalement, lui donnèrent l’ordre d’attaque du Marangara, ordre qu’il n’exécuta pas (Cdg RU, 25/2/60, Président LAMY).

 13 et14. Le 7 novembre 1959 le sous-chef BADEGE qui se trouvait à Nyanza apprit que les membres de l’Aprosoma du Marangara avaient attaqué sa sous-chefferie de Kigoma et avaient détruit sa maison. Il se rendit à l’Ibwami pour annoncer la nouvelle au Mwami qui, fortement alarmé, désigna le sous-chef NKURANGA comme umugaba (chef d’armée) et lui donna l’ordre de se rendreà Kigoma avec une troupe enfin de protéger la sous-chefferie de Kigoma et le sous-chef BADEGE. NKURANGA qui, tant à cause de ses origines nobles que par son caractère, possédait les qualités requises pour être chef d’armée, accepta cette mission avec enthousiasme, prit le commandement de sa troupe et arriva chez BADEGE vers 17 heures mais constata que toute la sous-chefferie était calme et que les biens de BADEGE étaient intacts. Voyant cela, NKURANGA essaya d’entraîner les sous-chefs et les hommes à l’attaque des Aprosoma du Marangara mais, devant leur hésitation, il décida d’aller chercher des ordres à Nyanza auprès du Mwami. Il arriva dans la soirée à l’Ibwami où il ne parvint pas,semble-t-il, à voir le Mwami mais où il prit contact avec KAYIHURA.

NKURANGA revint à Kigoma en compagnie de trois parmi les plus hauts dignitaires de la hiérarchie coutumière: Kayihura qui, en sa qualité de Vice-Président du Conseil du Pays, remplace leMwami lorsque ce dernier est absent et est ainsi le plus haut personnage du Rwanda après celui-ci, KIMENYI qui, en sa qualité de secrétaire du Mwami, apporte, ne fût-ce que par sa présence, un poids énorme dans la discussion et dans les décisions qui peuvent être prises s’il acquiesce à celles-ci et enfin BUTWATWA, membre du Conseil du Pays, commerçant prospère et président de l’Union des classes moyennes du Rwanda, qui ajoute par sa présence à l’autorité et à la solennité de la réunion.

NKURANGA estima qu’il était nécessaire d’aller attaquer les Aprosoma et de les tuer. BUTWATWA suggéra d’aller attaquer KAYIBANDA (Premier Ministre de la République) à Kabgayi;mais cette proposition fut écartée parce que KAYIBANDA était mis sous la protection de la troupe. Le choix tomba enfin sur SINDIBONA et MUNYANDEKWE, sans qu’il soit possible de savoir qui, exactement, formula le premier l’idée de s’en prendre à ces deux moniteurs connus pour leurs idées Aprosoma. Selon leurs propres aveux faits à l’instruction, KIMENYI et NKURANGA s’opposèrent à un avis de KAYIHURA selon lequel il fallait arrêter ces genset les conduire chez le Mwami. Ils estimèrent qu’ainsi le Mwami aurait pu exercer une fois de plus sa clémence. Toujours selon les aveux de KIMENYI, il fallait tuer les leaders Aprosoma pour assurer le succès de l’Unar au Marangara. Cet avis était également celui de BUTWATWA, NKURANGA et KAYIHURA. Enfin KAYIHURA marqua accord à ce que les deux moniteurs soient tués.

NKURANGA rassembla sa troupe forte d’environ quinze cents hommes et composée d’éléments venant de presque toute la chefferie Busanza ainsi que de la chefferie du Mayaga. Pour la plupart ces hommes étaient commandés par leurs sous-chefs respectifs remplissant les fonctions de lieutenants. Cette troupe imposante marcha vers le nord, sous une pluie battante durant une bonne partie de la nuit, et se trouva non loin du but à l’aube du 8 novembre. A ce moment NKURANGA sépara ses troupes en deux groupes qui attaquèrent séparément mais presque à la même heure MUNYANDEKWE à Ntenyo et SINDIBONA à Kirengeri. Les habitations des deux moniteurs furent prises d’assaut et envahies vers 5 heures. MUNYANDEKWE et SINDIBONA furent surpris au lit, pourchassés ou appréhendés et sauvagement tués sous les yeux de leurs proches (Cdg RU, 9/3/60, Président GUFFENS).

La même affaire a donné lieu à un autre jugement du Conseil de guerre: 14.(Cdg Ruanda, 27/9/60).

15. Le 8 novembre 1959 aux collines Kanyariga, Ndago et Mpanda, chefferie Marangara, de nombreuses huttes de Hutu furent incendiées et pillées par une bande de Tutsi (Cdg RU, 8/2/60, Président LAMY). Un condamné par défaut vit sa peine confirmée sur opposition (Cdg Ruanda, 11/10/60).