{:fr}1.- L’Unité Ruandaise Œuvre des Banyiginya

 Le Ruanda actuel, cette entité poli-tique qui se déploie sur trente kilomètres carrés et qui s’appuie sur trois côtés à des frontières naturelles, lacs, chaîne de montagnes, large vallée marécageuse, ne se présente pas historiquement com-me un fruit de génération spontanée, c’est une oeuvre artificielle,  ses ouvriers ce sont les Batutsi et en première ligne la dynastie des Banyiginya, tous gens issus de l’autre hémisphère.

Des actions extérieures ont favorisé l’exécution de cette tâche imposante : isolement montagneux, unité de langue et de culture, morcellement politique antérieur, richesse en bovins des nouveaux venus. Mais tous ces facteurs fussent restés stériles s’ils n’avaient pas été montés et exploités par d’habiles ingénieurs. La construction de cet édifice politique s’est poursuivie laborieusement pendant un demi-millénaire. Une lignée d’architectes s’est rencontrée qui a dirigé les travaux avec logique, sans faiblesses ni repentirs. On ne voudrait pas mettre la main au feu que les Banyiginya ont eu dès le début l’intention de ce qu’ils ont accompli. Il y aurait fallu une intuition, un génie politique, une connaissance de la région qui sans doute passaient leurs moyens et leurs possibilités. Mais ce que l’on ne peut pas méconnaître, c’est l’esprit de continuité dans l’entreprise, qui se manifeste d’un règne à l’autre , c’est un dynamisme, qui ne s’accorde de relâches que pour rebondir ensuite avec une énergie renouvelée.

Cette réussite du Ruanda a son pendant tout à. côté en Urundi. Mais ce sont là deux cas exceptionnels dans la contrée. Tout autour des essais analogues, tentés par des races soeurs, sont restés à l’état d’ébauches. Un tableau comparatif des besognes des uns et des autres fera ressortir la singularité des deux performances et la virtuosité des exécuteurs.

2. La Singularité De Cette Création Politique, Comparée Aux Autres Etablissements Hamites.

De fait, d’autres familles hamites ont franchi l’équa-teur en même temps que les Batutsi. Le nom générique qu’on leur donne à toutes est celui de Bahi ma, Bahuma, Bahéma. La contrée d’où elles provenaient — Tora, Bunyoro, Ankolé — porte encore le nom de Buhima. Leur aire d’expansion des rives orientales du lac Albert aux rives méridionales du lac Victoria-Nyanza, était, au dire du P. Césard, peuplée, cl e tri- bus homogènes, dites bayiru dans l’Ankolé, parentes des bahutu, parlant une même langue, le ruhima, nuancée d’un pays à l’autre par des variantes simplement dialectales. L’invasion avait été conduite par un conquérant à demi légendaire, nommé Ruhinda, dont on retrouve la trace jusque chez les Bajinja, et dont les fils, dits Bahinda, tel Kabambo en Uswi, se seraient partagé l’empire. Or, de tout ce mouvement migrateur, dont les récits épiques mènent grand bruit, qu’est-il .résulté comme Créations politiques ? La contrée inondée par le flot des pasteurs est restée dans le même état de compartimentage et d’émiettement que devant. La terré des Bahaya, per exemple, comprise entre la basse Kagera et le. lac Victoria, qui forma le district de Bukoba, ne présente qu’un agrégat de sept petites principautés, .dont la plus spadieuse est le Karagwé. Plus au sud l’Uswi, l’Uha, l’Ujinja et à l’ouest de la Kagera, dans l’actuel Ruanda, le, Ndorwa, le Kisaka, le Bugéséra, n’ont pas dépassé, ou à peine, les dimensions des antiques états cantons autochtones. Les pasteurs de bovins s’y sont superposés aux cultivateurs , des dynasties d’eugéniques se sont substituées aux familles régnantes indigènes, mais le pays n’y a pas gagné en uni-té et puissance politique. L’état de morcellement a persisté. Cette stérilité relative fait ressortir avec éclat la performance du Ruanda et de l’Urundi.

3.— Mythes Des Batutsi Relatifs A Leur Lieu  D’Origine Et A Leur Première Expansion.

 

Dans ce fleuve puissant de Bahima pasteurs qui submerge les plaines méridionales, ceux qui nous intéressent spécialement se distinguent déjà, ou se distingueront bientôt, sous les noms de Batutsi, de Banyarwanda, de Basindi, de Banyiginya et autres. Vu la direction générale de leur migration, un simple coup d’oeil jeté sur la carte suggère qu’ils ont passé par la trouée du Ndorwa entre la chaîne du l3ufumbira et la vallée de la Kagéra pour se rendre au centre du Ruanda. Ils ont dû nécessairement traverser la zone du Mutara-Mubari et contourner l’immense bourbier du Bubéruka, trouvant d’ailleurs partout sur leur passage une abondance d’eaux et de pâturages, indispensables à la subsistance de leurs troupeaux.

Leurs légendes cosmogoniques, touchant précisément à leur point d’apparition sur la terre, cadrent pleinement avec cette donnée géographique. Il va de soi que, racontant leur genèse, ils se sont donné le beau rôle. Ils sont, comme il sied à des eugéniques, une race de provenance céleste que des circonstances fortuites ont fait descendre au pays d’en-Bas. Ils y ont trouvé un peuple barbare, auquel ils ont apporté civilisation et prospérité, ce par quoi ils ont acquis le droit de les dominer. Ce thème général est traité sur des modes qui varient d’une école à l’autre. Le point où tout le monde s’accorde c’est que l’endroit où l’Adam mututsi tomba des nues, est situé dans le bas pays à gauche de la Kagéra, et que de là sa postérité se porta vers l’ouest, allant de la plaine à la montagne. Voici par exemple la version de Karéra, umucurabwenge de Nyanza, recueillie sous les auspices des autorités belges.

Le père des Batutsi s’appelait Kigwa. C’est au Mubari qu’il « chut », comme son nom l’indique. Il tomba du firmament, où il vivait en compagnie de son père, le “Tonnerre » — Nkuba. — Quand l’éclair brille dans la nuit et que la pluie tombe, c’est son père qui le cherche avec sa torche ‘et sa mère Gasani qui le pleure. Gasani est la mère des Ruandais, d’où l’exclamation : Gasani k’ i Rwanda we!

Quand il retrouva ses sens et se fut remis de sa chu-te, il vit les gens s’égailler, effarés par le teint insolite, de sa peau :ii était blanc, eux noirs. La crainte bannie, les – fuyards s’approchèrent et se nommèrent : c’étaient des Abazigaba, une tribu muhutu , ils ne savaient -rien sinon la divination par la tête : d’où le nom de Abakara qu’ils portaient aussi.

Kigwe fit bon ménage avec eux, ainsi que son frère, tombé comme lui, qui s’appelait Mututsi, héros éponyme des Batutsi, son neveu Serwéga, héros éponyme des Abé-ga, la seconde famille dans l’Etat, son fils qu’il eut de sa soeur et qui lui succède, Kimanuka, le « Célicole », ancêtre de la dynastie royale Abanyiginya.

Serwéga fut un Tubalcaïn : il enseigna aux aborigènes à fondre et à travailler le fer, en suite de quoi ces terricoles substituèrent avantageusement le Métal au bois dans leurs instruments de culture et leurs armes Le grand civilisateur fut Gihanga, dont le nom signifie « Organisateur » ou « Démiurge ». Ce fut un Prométhée : le feu est de son invention. Il est même Jabel de la Genèse, car c’est à lui, ou à sa fille, que l’humanité est redevable de l’art pastoral. Si les cultivateurs ne profitèrent pas, comme ils auraient pu, de sa découverte des bovins et si par là il restèrent dans un état voisin du dénuement, c’est la faute de leurs sorciers Gahu et Gabare, prophètes du kwuagura, rétrogrades et jaloux, qui ,incitèrent Gashubi, -héros éponyme des Baswi, à effaroucher par des cris perçants les ‘ bêtes à cornes venant à eux, si bien qu’épouvantées, elles plongèrent et disparurent à jamais dans le lac, d’où elles avaient surgi. Les Batutsi, plus avisés, retinrent quelques têtes, qui furent à l’origine de leur immense cheptel vivant.

Civilisateur des autochtones, Gihanga est encore l’Abraham des Batutsi : c’est lui qui est la souche des groupes hamites de l’Urundi, du Bunyabungo, du Gishari, du Muléra, du Ndorwa, du Bugéséra, du Ruanda. Quittant; en effet, sa colline de Mubari, où ses pères s’étaient suc-cédés depuis Kigwa, il se rendit en tournée dans ces di-vers pays, épousa dans chacun une femme, qui engendra le héros éponyme des hamites locaux. Il finit par se fi-xer à Kabuyé au Kibali, où il mourut. Son fils Kanyarwanda transféra son siège à Gasabo au Buganza. C’est de lui, Comme son nom l’indique, que procède le peuple ruandais, et en conséquence que le Ruanda commença à exister.

Il ne faut voir évidemment dans cette histoire généalogique des ancêtres batutsi qu’une composition artificielle, didactique, qui, sous une forme, dont la littérature classique présente maint exemple (1), met en évidence la parenté ethnique des tribus et clans bahima  et le rôle joué par eux auprès des aborigènes. Si les nouveaux ve-nus s’attribuent audacieusement l’invention du feu et du fer, connus bien avant eux, ils sont en revanche les vrais • introducteurs des bovidés. S’ils laissent aux indigènes la divination et la sorcellerie, c’est un témoignage qu’ils ne tiennent pas de tels arts en indiscrète estime. Ce qu’ils soulignent, et ceci a la valeur d’un souvenir traditionnel, c’est que les Bahima séjournèrent assez longuement au

Les dynasties régnantes du Ruanda, de l’Urundi, du Kisaka, du Nkolé, du Karagwé, de l’Uha, etc., entretenaient entre elles des relations de parenté, bien qu’elles se fissent fréquemment la guer-re. Elles s’alliaient par des mariages, se faisaient part de leurs décès, prenaient le deuil à l’annonce d’une mort de prince. Batutsi comme Bahutu avaient le sentiment des liens de sang qui les unissaient d’un pays à l’autre. Mubari, et que le Ruanda proprement dit prit naissance au Buganza, à Gasabo.

Les légendes parallèles relatives aux origines familia7 – les de personnages en vue s’accordent sur le même plaint de départ et le même point d’arrivée. Ainsi les Basinga se donnent pour ancêtre un habitant du Ndcerwa, qui s’appellait Lunukamishyo, c’est-à-dire « l’homme :aux couteaux », parce que, pour se diriger dans le bled, il prenait – le vent en flairant ses couteaux. Il eéloigna de son pays, natal pour fuir la haine d’un certain Gahaya, — ce qui veut dire sans doute qu’il émigra du I3uhaya — et, gui- , dé par un épervier, il se dirigea vers le Mutara. De là ses couteaux le conduisirent au Nduga. C’est toujours le même itinéraire.

 

4. — Gasabo, Berceau De La Dynastie Munyiginya Et Germe De L’Etat RUANDais.

Le clan pasteur et nomade des Banyiginya venant du Karagwé, se serait transféré, dit-on, de Kiramuruzi sous Kiziguro dans le Buganza nord à Gasabo au Buganza sud, où il se serait fixé. De fait, les Banyiginya sont encore ici en proportion plus forte qu’ailleurs et détendent aux environs jusqu’à Rwamagana, dont une bourgade voisine retient le nom de Munyiginya. Un plateau attenant à la butte de Gasabo, appela Rwanda, aurait été le parc et la prairie propres du couple-type des inyambo, les bovins sélectionnés du mwarni,, le taureau Rugira et la vache Ingizi. Ruganzu Bwimba, né  à Gasabo, serait le fondateur de la dynastie munyiginya dans cette même localité. — Umwami wa Mime wimye i-Gasabo ni Ruganzu Bwimba. De Gasabo procéderait l’expansion du Ruanda à la ronde, ainsi que le répète le refrain poulaire : Rwanda rugari rwa Gasaba. –,. « Le Ruanda extension de Gasabo. » Un récit héroïque met sur les lèvres du second Ruganzu, le légendaire Ndori, lorqu’il abreuve son bétail aux fontaines de Muhima, ces mois souvent chantés : « Ruanda de Gasabo, celui de la meuglante, notre patrie. » — Rwanda rwa Gasabo, urwo mvuga-mvumera iwacu. Allusion tout à la fois au berceau de la dynastie et aux bêtes pur-sang dont elles tirait gloire.

 5. Ile -du -Ruanda.

De Gasabo le domaine royal des Banyiginya gagna au nord dans ce quatrilatère  dont nous avons parlé, délimité par le Basé-, un bief de la Nyabaron.ga, le cours de la Nyabugogo et le lac Muhazi, englobant le Bumbogo, le Buliza, le Buyaga, le Busigi, et surtout le Buganza et le Bwanats-hyambgé, qui le débordent. A .clefaut, d’un nom unique on pourrait appeler ce premier état rouandien l’Ile-du-Ruanda », par analogie à l’Ile-de-France, noyau de la Fran-ce, noyau de la France capétienne.

Ce ne sont pas seulement les mythes qui nous ramè-nent ici, et, par exemple, celui de la sépulture- du fabuleux Gihanga à Ruhanga au Buliza, mais encore des souvenirs de proto-histoire, des traditions topographiques et des usages traditionnels. C’est, en effet, dans cette ‘région que se trouvent les mausolées les plus vénérables des bami du Ruanda : Kayenzi, Ruhanga et surtout Rutaré au Buyaga. Les deux derniers bami dont la dépouille bénéficia de rites funéraires, Rwogéra et Rwabugiri, furent transportés. Or, au Ruanda comme en Israël, on pense qu’un défunt doit être « réuni à ses pères » au berceau de la famille. . Ces « pays » ne gardent pas seulement les souvenirs des morts, mais encore des vivants. Les plus anciennes résidences royales, dont on ait conservé la mémoire, celle de Cyilima Rugwé, vainqueur des Banyoro, et celle de son fils, Kigéri Mukobanya, conquérant du Nduga, sont situées traditionnellement, l’une au sommet de la butte de Kigali, appelé Mwu.riré, à 1770 m. d’altitude, marqué aujourd’hui par un bouquet de sycomores, Vautres à Ntora sur la « Grosse colline » — Kisozi, — qui fait face à celle de Nyarugengé, où s’élève la capitale administrative dite Kigali. Ces anciens palais se trouvent ainsi au voisinage de ce parc de Muhiraa, qui perpétue le nom de l’ancêtre éponyme des Bahirna . Une légende locale veut que cette brousse ait été réservée par le mythique Musindi, héros éponyme des Basindi-Banyiginya, qui aurait abreu-ve son bétail à de maigres sources, taries depuis: Ces sources étaient aussi fatidiques que l’Aréthuse des Grecs. Que des envahisseurs ennemis parviennent à y boire, une telle profanation devait attirer les pires calamités sur la nation. « Avant l’arrivée des européens, ajoute le P. Pagès, il était absolument interdit aux indigènes de fouler ce terrain considéré comme sacré, et à plus forte raison d’y couper du bois. » Repaire de bêtes fauves et de reptiles venimeux, -il fut essarté effrontément par l’administration coloniale.

Autre trait. D’après une tradition, ICalinga, le tambou-rin enseigne de la souveraineté, objet de culte comme les aigles romaines, aurait été enlevé au Muhinza. de Busigi, telle jadis la statuette de Pallas aux Troyens; et gardé par les Banyiginya comme trophée de victoire, dès les débuts de l’occupation.

C’est au Bumbogo que se sèment et se recueillent le – sorgho, l’éleusine et l’isogi, sorte d’oseille, qui seront pré-sentés à époques fixes par le chef de là province au mwami, comme préciput de la moisson dans tout le ‘royau-me, et pour lesquels le maître aura fourni la pioche qui doit labourer le sol et la corbeille servant à la récolte. L’offrande faite, des gaudes_ sont pétries avec la farine de ces primeurs, et le mwami inaugure en y goûtant le pain de la nouvelle année. C’est au Buganza que sont élevés les plus beaux spécimens des races bovines, les vaches aux longues cornes, dites inyambo. De là, une fois l’an,  leur troupe est conduite à l’ibgarai, pour être présentée au mwami, premier pasteur du royaume, qui en fait le dénombrement au milieu d’un peuple en liesse. Ces usa-ges traditionnels, qui ont le caractère de fêtes nationales et dont l’objet est de reconnaître dans la personne dg mimerai le seigneur des cultures et le seigneur des trou- . peaux, nous ramènent à cette même « Ile &à Ruanda » comme à leur pays d’origine.

Les conclusions du P. Pagès, qui s’est familiarisé avec tant de récits populaires, concordent avec les précédentes données. « Il faut se rappeler, écrit-il, que le Buganza est, comme le Mutare dans le Ndorwa, le berceau des Batutsi… Les premières étapes et les premières possessions des Ha-mites qui fondèrent le royaume du Ruanda sont le Bugan-za, le Bwanatshyambgé, le Buliza, les plateaux du Busigi et de Luhanga, le Bumbogo, etc… Les Banyiginya, après avoir quitté le Ndorwa, traversèrent le Buganza et vinrent s’établir clans le Bwanatshyambgé. »

6.- La Gestation De L’Etat Mututsi En Son Aire Primitive

Cettepremière période de l’histoire du Ruanda mu-tutsi serait de toutes la plus intéressante à connaî-tre, elle donnerait la clef du développement de ce peuple. Elle est, en raison même de son ancienneté et aussi de son humilité, celle qui a laissé le moins de vestiges dans les mémoires. Comment naquit la dy-nastie munyiginya ? Quel en fut le fondateur ? Comment les pasteurs passèrent-ils d’une vie semi-nomade à la vie sédentaire ? Comment eux, les dominateurs, s’assimilèrent-ils aUx vaincus, adoptant leur langue, leur religion, leurs usages de la vie privée et de la vie publique, sans pour autant abdiquer leur originalité ethnique, sans déchoir de leur rang, sans cesser d’être une aristocratie de for-tune et de sang ? De tout ce processus, capital pour l’ave-nir de l’Etat, nous ne saisissons que le résultat : une as-sociation symbiotique de deux peuples, dans laquelle les profits se balancent chez l’un et chez l’autre, si bien que l’union se cimente de plus en plus avec le temps et que la paix sociale s’affermit dans l’ordre et la subordination. C’est alors, pendant ces siècles obscurs du Ruanda, que se sont établis ces rapports durables, dont nous avons par-lé, de propriétaires à tenanciers, de protecteurs à recom-mandés, de seigneurs à vassaux, de suzerain à tributaires, armature de la société et de l’Etat. C’est ici que sont uti-lisées à plein rendement ces vastes superficies herbeusesséparant les hameaux de cultivateurs, pacagées désormais par les ruminants, et où la terre sera en mesure- de manifester des virtualités jusque-là inemployées, ici que le paysan voit s’élever son niveau d’existence grâce à l’ac-quisition qu’il peut faire des produits des troupeaux, échangés contre son travail et les fruits de ses champs.

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