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  1. Les Institutions Sanitaires Privées : L’Assistance Charitable Des Missions.

 En même temps qu’une bataille pleinement victorieuse contre le fléau de la famine, la Belgique mène le combat sur le terrain médical contre les épidémies et les endémies, la variole, le typhus exanthématique, la méningite cérébro-spinale, la fièvre récurrente, le paludisme, la syphilis, la tuberculose, le pian, la lèpre, les ulcères tropicaux. Ici encore l’Etat conjugue son action avec celle des sociétés privées, missions, entreprises coloniales, exploitations minières, mais, il en assume de plus en plus la part principale et il dirige le mouvement.

Dans ce domaine comme dans ceux de l’Enseignement et de l’Agriculture, il a eu l’Eglise pour devancière. Les pionniers de la thérapeutique scientifique furent les missionnaires. Les Allemands n’avaient institué aucun médecin en titre dans le pays : les majors de l’armée résidaient Ujiji, à Bukoba, puis à Usumbura, à dix et vingt jours de marche des postes européens du Ruanda. La vaccination jennérienne fit à peine son apparition de leur temps en l’une ou l’autre localité.

Tout voyageur, aventurier, soldat, missionnaire, qui affronte ces climats meurtriers de la zone tropicale doit être quelque peu clerc en médecine. Les explorateurs allemands étaient en majeure partie, semble-t-il, docteurs en médecine : Emin Pacha, Stuhlmann, Kandt. Les aspirants de la Société des Missionnaires d’Afrique suivaient, au cours de leur formation à Maison-Carrée, des leçons que leur donnait un professeur de la Faculté de médecine d’Alger. Ils se munissaient pour leur usage personnel et pour leur ministère de charité d’une trousse de chirurgie, d’une collection de daviers, d’une boite d’apothicaire bien garnie, d’un livre de médecine pratique tropicale. Dans toutes les stations, dès leur fondation, une infirmerie est ouverte, dénommé dispensaire de mission, ou un Père distribue des médicaments, prodigue les injections, arrache les dents, incise les abcès et le reste. Au début les missionnaires ne disposaient que de vingt-cinq grammes de quinine à trois pour un an : l’usage de cet indispensable fébrifuge, préventif et curatif, n’a pu se généraliser que dans les vingt dernières années. Lorsque les Sœurs Blanches apparurent, elles furent accueillies partout avec enthousiasme, parce que précédées d’une réputation de maternelles guérisseuses. Ce furent elles qui dans les stations se chargèrent du soin des femmes, des parturientes, des bébés, de la goutte de lait, de la desservance du dispensaire. Un bon nombre d’entre elles, comme aussi certains Pères, étaient diplômées. Aujourd’hui c’est à l’École de Médecine tropicale d’Anvers, et encore aux Universités de Louvain et de Lille, que les missionnaires catholiques des deux sexes font un stage préparatoire.

Le Ruanda ne connut de médecins résidents que pendant la grande guerre. Les Allemands, outre leurs ambulances régimentaires, ouvrirent un hôpital militaire à la station protestante de Rubengera. Les belges, le major Declercq notamment, dès 1917, installèrent le leur à Kigali, sommairement d’abord dans des maisons de commerçants européens, à leur usage et pour celui des indigènes. Ici et là les médecins étaient des Majors de l’armée, qui, par office, réservaient le meilleur de leurs soins à la troupe. Le service de l’Hygiène publique ne commence guère à s’organiser définitivement qu’en 1920 : à cette date le Territoire inscrivait à son budget de dépense un crédit de 1.500.000 francs à sa destination.

L’initiative privée garda jusqu’à nos jours une avance sur l’action publique. La Church Missionary Society, dont l’activité au Ruanda ne remonte pas au de-là de 1922, s’est signalée par l’ouverture de trois hôpitaux, à Gahini, à Shyira et à Kigeme, avec quatre docteurs en médecine de nationalité anglaise. Les Adventistes ont le leur avec médecin américain à Ngoma sur le lac Kivu. Le Vicariat Apostolique a créé le sien à Kabgayi, ouvert en 1937, pourvu de quarante lits, dont le nombre sera porté prochainement à cent. Une polyclinique est jointe à la clinique, un pavillon spécial pour une maternité complètera sous peu cet ensemble. La direction est assurée par un médecin chirurgien belge assimilé aux fonctionnaires de l’Etat. Le personnel desservant est constitué par deux religieuses diplômées, assistées d’aides-infirmiers indigènes. On peut qualifier d’énorme l’affluence des indigènes de toute classe, de toute confession, qui assiègent quotidiennement ces institutions charitables. Les Sociétés minières entretiennent aussi sur leurs chantiers et dans les camps de recrutement dispensaires et médecins au profit de leurs travailleurs noirs. Au début de 1939, six ou sept hôpitaux et cliniques dus à l’initiative privée, desservis par neuf médecins,deux agents sanitaires et une vingtaine d’infirmières, religieusespour la plupart, collaborent avec deux hôpitaux d’Etat desservis par neuf médecins, quatre agents sanitaires, deux infirmières laïques. Les dispensaires isolés ne sont pas comptés dans ces chiffres.

  1. Les Organismes De L’Hygiène Publique

 Parallèlement aux œuvres de l’initiative privée et en connexion étroite avec elles, la Puissance mandataire a conçu un plan général d’assistance, médicale qui se résume dans les traits suivants.

Au gouvernement central à Usumbura un directeur général de l’Hygiène publique, et, dès 1926, une réserve de produits pharmaceutiques sous la direction d’un docteur en pharmacie, destinée à alimenter tous les postes, même non officiels, du Territoire sous mandat. A Astrida, un Laboratoire de recherches, succédané d’un Institut Pasteur, en activité depuis 1936, auquel sont attachés deux médecins, chargés des examens analytiques et bactériologiques et de la fabrication des vaccins antiméningococciques, anti dysentériques et anti typhiques. Ce laboratoire a son pendant à Kitega pour l’Urundi, en activité depuis 1924.

A chaque chef-lieu de territoire un hôpital rural et une polyclinique, dirigés par un médecin, comprenant de cinquante à cent lits, présidant à une constellation d’une dizaine de dispensaires ruraux, distants les uns les autres d’environ deux ou trois heures de marche, desservis parun assistant médical indigène et visité périodiquement par le médecin du poste central.

Ce programme, en 1939, n’a encore reçu qu’un commencement d’exécution. Il existe deux hôpitaux pour indigènes de cent à cent vingt lits chacun dans des centres urbains, l’un à Kigali ouvert en 1930, l’autre à Astrida construit en 1932. Deux hôpitaux ruraux sont en voie d’achèvement à Nyanza et à Kisenyi. Ruhengeri Rwaza auront prochainement chacun de leur. Quant aux dispensaires ruraux, plusieurs sont déjà bâtis. Le territoire administratif de Nyanza en doit posséder douze, la moitié dans le secteur du sud, l’autre dans le secteur du nord, dont Kabgayi est le chef-lieu. Ils s’ouvriront au fur et à mesure que l’Administration disposera en nombre suffisant d’assistants médicaux indigènes diplômes pour les desservir.

Les hôpitaux et dispensaires de Missions dites nationales se voient ouvrir par l’Etat un crédit qui leur permet de se fournir de médicaments et objets de pansement à la pharmacie centrale d’Usumbura : le surplus de leurs commandes est à leurs frais. Les médecins des Missions non nationales, anglaises et américaines, peuvent être « agréés» par le Gouvernement pour une collaboration au service de l’Hygiène publique, et participent ainsi à des avantages du même ordre.

Pour arriver à faire bénéficier tous les régnicoles du bienfait de l’Hygiène publique, le Gouvernement a institué en 1933 un service de recensement médical, région par région, qui a pour objectif de dépister les cas de maladies endémiques, de les enregistrer et de commencer leur traitement. Ce travail s’accomplit simultanément dans chaque territoire par l’organe de missions itinérantes, se transportant d’un campement à un autre et y faisant un séjour plus ou moins prolongé. Les familles, convoquées par les sous-chefs, se présentent devant le médecin ou l’agent sanitaire, et chacun de ses membres est l’objet d’un examen médical. Le campement fonctionne alors comme un dispensaire rural. Il se rencontre qu’une moyenne de 15% des individus recensés sont l’objet de soins locaux et immédiats.

Ces missions médicales sont parvenues, après cinq années de campagnes à peine interrompues, à atteindre la majeure partie de la population. C’est d’ailleurs un travail de Pénélope, repris méthodiquement et poursuivi avec persévérance.

Les résultats à peu près concordants d’une zone à l’autre ont révélé les proportions suivantes pour les endémies les plus graves : en 1935, sur 620.000 indigènes examinés, 16.000 pianiques, 12.500 ulcéreux, 269 lépreux ;ce qui donne pour l’ensemble de la population un pourcentage de 2,5 pour les premiers, de 2 pour les seconds, de 0,05 pour les derniers. Le pian, maladie chronique de la peau couvrant parfois tout le corps de tumeurs et d’ulcérations, est donc l’affection la plus répandue c’est heureusement celle dont on connaît le mieux le traitement et dont on vient le plus rapidement à bout. Il y a lieu d’espérer que la population indigène en sera dans un avenir peu éloigné totalement libérée. Pour ce travail de recensement et de lutte contre les endémies, les médecins fonctionnaires reçoivent le concours bénévole de leurs collègues de l’assistance libre.

Dans le cas d’une apparition subite en un lieu d’une contagion redoutable, telle que le typhus exanthématique, la population est expulsée d’office de ses habitations rustiques, auxquelles on met le feu après promesse d’indemnisation. Les fiévreux et suspects sont concentrés dans des camps d’hospitalisation. Par ces mesures radicales et expéditives, d’une exécution aisée grâce au concours des autorités indigènes, l’affection morbide est jugulée en quelques semaines.

A l’usage des européens encore peu nombreux, un pavillon d’hospitalisation a été créé avec quatre chambres à Kigali. Un service de radioscopie est organisé à Usumbura. Périodiquement un chirurgien-dentiste fait un séjour au Ruanda soignant indistinctement à leurs frais tous les clients, blancs ou noirs, qui se présentent.

  1. L’Ecole De Préparation Aux Fonctions Publiques A Astrida.

 

C’est dans le but de se donner des auxiliaires formés parmi les indigènes de toute caste pour son oeuvre de rénovation politique, économique, sanitaire, et encore pour acheminer de loin ses pupilles noirs vers un régime d’autonomie administrative, que le Gouvernement mandataire décida de réorganiser en la perfectionnant l’Ecole des Fils de Chefs, fonctionnant depuis une décade à Nyanza, et de la transférer au centre nouvellement créé d’Astrida.

On se souvient qu’en même temps qu’il se démettait en faveur des missionnaires nationaux de la charge de l’Enseignement élémentaire, il faisait des démarches auprès de la congrégation des Frères enseignants de la Charité de Gand pour obtenir qu’ils assumassent la direction de l’Ecole transformée. Un contrat fut signé avec eux le 11 juillet 1929. Certaines circonstances ayant retardé l’achèvement des constructions nécessaires, l’Ecole n’entra en activité que le 20 janvier 1932, début d’année scolaire, l’année scolaire coïncidant ici avec l’année civile.

Les Frères de la Charité de Gand, fondés en 1807 sous le gouvernement impérial de Napoléon Ier par J. Triest, chanoine de Saint-Bavon, qu’on a surnommé le « Vincent de Paul belge », avaient fait leurs preuves à Java, au Transvaal, au Congo Belge, se vouant partout avec succès à la formation des autorités sociales dans les milieux indigènes. Ils acceptèrent d’administrer une institution au Ruanda, étant entendu qu’ils auraient la faculté d’étendre leur oeuvre au -delà des obligations du contact, à leur compte et sous leur responsabilité. Leur nombre s’élèverait à quinze professeurs. Le Territoire construirait les bâtiments essentiels ; ils se chargeraient du reste.

Le lieu choisi pour cette fondation, fut ce sitede Butare, où l’on avait décidé en 1927 de transférer le siège et les services du gouvernement général du Territoire, le baptisant du nom d’Astridaville en l’honneur de la nouvelle duchesse de Brabant,future reine des Belges. Cette idée fut abandonnée et le gouvernement resta à Usumbura, plus à portée des communications avec le Congo Belge et avec l’Europe, mais l’Ecole garda son emplacement, ce site le rapprochant de l’Urundi, d’où lui venaient par moitié ses internes.

Elle est conçue, à la différence de Nyanza, comme une école spéciale, où l’on entre au concours. Elle s’ouvre à cinquante nouveaux pensionnaires par an, désignés au Ruanda et dans l’Urundi parmi les Meilleurs sujets des écoles centrales de station. Des épreuves écrites permettent avant l’entrée d’éliminer les plus faibles. « Pour éviter l’écueil de la constitution d’un groupe de déclassés, a déclaré le Gouvernement, les admissions à l’internat seront strictement limitées, compte tenu des possibilités d’avenir pour les élèves qui y termineront le cycle de leurs études. » Les admis sont en majorité issus, sans exclusion de principe, des familles de la classe dirigeante. Les parents qui le peuvent, les chefs surtout, versent annuellement pour chacun de leurs enfants une somme forfaitaire de 700 francs, moyennant quoi les étudiants sont nourris, vêtus, blanchis, instruits et pourvus des fournitures scolaires.

L’enseignement comprend un double cycle, l’un de culture générale, correspondant à un enseignement primaire supérieur, s’échelonnant sur quatre années l’autre de formation spéciale, qui dure, selon les sections, un, deux ou trois ans. En sorte que l’écolier, entré à l’âge de treize ou quatorze ans, est parfois majeur lors de sa sortie. La première année du premier cycle est consacrée à une révision des rudiments acquis aux écoles des Missions. Pendant le premier semestre, l’enseignement est donné en kinyarwanda, le kirundi en étant très rapproché ; au second, le français remplace de plus en plus la langue vernaculaire, de telle façon que l’élève sera capable, dès l’année suivante, de suivre un enseignement donné désormais dans la langue de l’Administration.

Le programme des trois années suivantes du même cycle comprend, outre les humanités françaises ainsi que l’histoire et la géographie générales, un enseignement moyen de sciences mathématiques, physiques, chimiques, naturelles, agronomiques, avec exercices pratiques de dessin, de dactylographie, de musique, de sports, d’hygiène. Des examens de fin d’année autorisent l’élimination progressive des insuffisants et des indésirables.

 

Les cours du second cycle préparant immédiatement aux carrières administratives se répartissent entre les cinq sections suivantes : candidats aux fonctions de chefs et sous-chefs, eux-mêmes fils de féodaux pour la plupart batutsi, — secrétaires, dits karani, destinés aux bureaux du service territorial, de la poste, des travaux publics, du service des terres de la douane, — moniteurs agricoles, — assistants vétérinaires, — assistants médicaux. Ces derniers ne sont admis à concourir pour l’obtention de leur diplôme qu’après trois années d’études spéciales, les secrétaires peuvent acquérir le leur au bout d’un an,mais devront faire un stage dans un bureau avant d’être titularisés ; les autres passent leur examen de sortie après deux années d’études

Les étudiants des cinq sections suivent des cours communs de perfectionnement, donnés par les Frères professeurs. Pour leur initiation aux branches de leur spécialité, l’Etat fait appel au concours des fonctionnaires résidant à Astrida. L’Administrateur délégué de la Résidence fait aux futurs chefs un cours de droit coutumier, comparé à la législation belge, ainsi que de droit congolais, et en outre un cours d’histoire du Ruanda et de l’Urundi. Deux médecins, un vétérinaire, un ingénieur agronome enseignent chacun leur partie. Les candidats chefs suivent les cours d’agronomie et de médecine vétérinaire. La pratique accompagne la théorie. Les élèves assistants médicaux font un apprentissage d’infirmiers à l’hôpital urbain sous la direction du médecin traitant. Un jardin d’essai, l’arboretum d’Astrida et une ferme, le tout d’une contenance de quatre cents hectares, servent de champ d’expérience aux futurs assistants agricoles.

Les sections spéciales étant entrées en fonction dès l’année scolaire 1937, c’est en 1940 seulement que la Puissance mandataire recevra de l’Ecole, dans toutes les branches, des auxiliaires accomplis, à la cadence d’une trentaine environ pour tout le Territoire du Ruanda-Urundi:

La culture morale et religieuse de cette future élite de la société indigène est, comme bien l’on pense vu la qualité du personnel dirigeant de l’Ecole, l’objet de soins attentifs. L’établissement est pourvu d’une Chapelle construite par l’Institut des Frères ; un Père Blanc de la station d’Astrida remplit les fonctions d’aumônier. La journée commence pour les étudiants par l’assistance à la Messe, le travail des classes débute par une exposition de la doctrine chrétienne. On tient en haut lieu que ces futurs guides de la nation doivent être pour leurs administrés des modèles de probité et de religion. On s’est ému à la Société des Nations du caractère catholique de cette éducation. La Commission permanente des Mandats a souhaité d’être mise à même « d’apprécier dans quelle mesure le fait d’accorder à un ordre religieux déterminé le monopole de l’enseignement dans l’établissement où sont formés notamment les futurs chefs, sous-chefs et le personnel administratif indigènes, est compatible avec l’esprit du Mandat. » la Belgique a répondu : premièrement « qu’en favorisant ou en introduisant l’enseignement religieux dans une école où se forment les dirigeants de la population indigène, » elle a réglé sa politique en accord avec la stipulation de l’article 3 du Mandat ainsi formulé : « Lemandataire accroîtra par tous les moyens en son pouvoir le bien-être matériel et moral et favorisera le progrès social des habitants » ; secondement, que dans la nécessité de faire un choix entre les différentes confessions, elle a dû considérer « quelle était l’importance respective du nombre de leurs adeptes. » Or les statistiques fournies par les confessions elles-mêmes « permettent de voir que les indigènes catholiques en 1934 -représentent 97,13 % de la population chrétienne, en 1935 96,88 %. » D’autre part, ajoutait-elle, « un récent recensement des chefs et sous-chefs indigènes a montré que des 1320 qui sont chrétiens au Ruanda-Urundi 1295 sont catholiques et 25 protestants. » Au demeurant, outre que l’école est facultative, « des mesures ont été prises pour assurer le respect de la liberté de conscience des membres des autres confessions religieuses ».

Ces mesures consistent, premièrement en ce que les enfants pour lesquels les parents refusent l’enseignement du catéchisme catholique, sont dispensés d’assister aux classes où il est donné : deux demandes, ayant été formulées en 1934, il y a été fait choit, le cas ne s’est pas renouvelé depuis. Secondement, « le gouvernement belge a proposé aux missions protestantes la création d’un internat réservé aux enfants de la Religion Réformée, placé sous la direction d’un pasteur protestant, où ces étudiants recevraient, à l’issue des cours suivis à l’école, une éducation et une formation morale conformes aux opinions religieuses de leurs parents. » Cette proposition, exprimée dès 1935, n’avait pas encore eu d’écho en 1939, sans doute parce que le nombre des étudiants de confession non catholique ne comportait pas une telle fondation. L’Ecole de Nyanza se vidait au fur et à mesure que celle d’Astrida qui la remplaçait se pourvoyait de nouveaux cours. Elle fut liquidée prématurément en 1935. « Les élèves, dit le Rapport de 1935, se sont découragés, et ils ont manifesté la volonté de rentrer dans leurs foyers, parce que les places disponibles de secrétaires indigènes et de sous-chefs faisaient défaut. » Le mwami Rudahigwa, qui fut disciple de Nyanza, fait élever à Astrida deux de ses jeunes demi-frères, catéchumènes comme lui. Dans l’état actuel de son fonctionnement, l’Ecole d’Astrida doit être l’orgueil de l’Administration comme une de ses créations les mieux venues et fondant les meilleures espérances.

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