Charmes employés spécialement par les jeunes filles.

Igihuta (plante, de guhuta : accélérer). La jeune fille exprime le suc des feuilles de cette plante entre ses mains et le mélange à du lait provenant d’une vache isugi (n’ayant jamais perdu de veau) dans un pot isugi (n’ayant aucune fêlure) qu’elle place à son chevet. Durant la nuit, la jeune fille se couche entre deux jeunes garçons ; elle doit alors rêver d’un homme pour être épousée, faute de quoi elle croira mourir sans être mariée.

Akarabukirwa (plante, de kurabukwa : être aperçu). La jeune fille place une branche de cet arbuste sous son oreiller s’imaginant que les jeunes gens, dès qu’ils l’apercevront, la demanderont en mariage.

Ibango (fragment de pirogue fabriquée en bois d’umusumba : qui surpasse tout). Ce fragment est porté par la jeune fille en guise d’amulette en disant : « Ceci est l’umusuniba; je surpasse toutes les jeunes filles et je serai la première à trouver un mari ; on l’appelle umusumba, mais moi je l’intitule kirangamirwa (qui est contemplée), et je serai admirée par les jeunes gens qui désirent m’épouser ».

Igisange (perle, de gusanga : trouver). La jeune fille porte au cou un talisman composé d’une perle igisange et d’une racine d’umukunde (de gukunda : aimer), en disant : « Ceci est l’umukunde ; les jeunes gens m’aimeront et voudront m’épouser ; ceci est l’igisange, les jeunes gens se précipiteront vers moi pour me demander en mariage ».

Ikibonobono (ricin, de kubona : voir). La jeune fille en porte une graine au cou afin de « voir » un mari.

Ingurukizi (plante, de kuguruka : voler). La jeune fille en porte un fragment afin que les jeunes gens « volent » vers elle.

Inkongobotsi (plante, à fleurs blanches, de gukongoboka : arriver à l’improviste). La jeune fille en coupe les fleurs et les jette au feu, en disant : « Ceci est l’inkongobotsi ; que les jeunes gens viennent me prendre pour fiancée à l’improviste ». Il est à noter qu’une femme répudiée agit de même afin de trouver un nouvel époux.

Inyabarasanya (plante, de kurasana : décocher une flèche). La jeune fille en porte un fragment afin que les jeunes gens se la disputent.

Ipesa (bouton de veston, encore intitulé ibisangwa, de gusanga : venir à la rencontre de). La jeune fille porte un bouton en guise d’amulette croyant dès lors que les jeunes gens viendront vers elle.

Ishikashike (plante, de gushika : attirer à soi). La jeune fille réduit en poudre des feuilles de cette plante qu’elle mélange ensuite à son beurre de toilette dont elle s’enduit, en disant : « Ceci est l’ umushikirwa (ce qui attire) ; c’est le gashik’umutima (qui attire les coeurs) ; j’attirerai les jeunes gens ».

Ivumavuma (plante, de kuvumera : avoir un grand amour). La jeune fille coupe cette plante, puis la touche en disant : « Les jeunes gens m’aimeront tellement qu’ils viendront tous me demander en mariage ».

Rulira (plante, de kurira : pleurer). La jeune fille en porte un fragment afin que les jeunes gens la « pleurent ». Les larmes constituent un signe d’amour dans ce pays. Umubazi (plante de kubaririza, s’informer). La jeune fille en porte un fragment afin que les jeunes gens demandent à ses parents de pouvoir l’épouser.

Umubirizi (arbre odoriférant) ;

Umucaca (herbe à stolons) ;

Umuravumba (arbuste à suc amer qui soigne les maux de ventre). Après avoir lié à l’aide d’un stolon d’ umucaca, d’ umubirizi et d’ umuravumba, la jeune fille les jette au feu, puis elle les reprend quand ils s’enflamment, pour les éteindre, en disant : « Ceci est l’umucaca ; les jeunes gens viendront de tous les côtés me demander en mariage ».

Umugombe (plante, de kugomba : devoir). Fournit une amulette que la jeune fille porte en disant : « Les jeunes gens doivent demander ma main ».

Umuhanurankuba (litt. qui attire la foudre). La jeune fille en mélange les feuilles à du petit lait ou à de l’eau ayant servi à nettoyer une baratte, puis elle se retire à l’écart et jette quelques gouttes du liquide obtenu par devant et par devers elle, en disant : « Ceci est l’umuhanurankuba qui est tellement fort qu’il m’attirera un fiancé ». Ensuite elle attend le passage d’un oiseau ; si c’est un grand oiseau, elle aura un mari riche, et si c’est un simple corbeau, son futur sera un pauvre hère. Au lieu de lait, la jeune fille peut employer également sa propre urine. Parfois la jeune fille place le mélange dans un pot en terre cuite et y souffle à l’aide d’un chalumeau: si le liquide produit de l’écume, la fille pousse des cris de joie en disant : « Que les jeunes gens viennent me prendre pour fiancée ».

Umuhe (plante, de guha : donner). Lorsqu’une jeune fille soupçonne qu’elle a été envoûtée dans le but de ne pas trouver de fiancé, elle procède de la manière suivante : elle coupe une branche d’umuhe qu’elle remet à une jeune fille initiée au culte des esprits divinisés imandwa; celle-ci en porte un coup à un taureau occupé à saillir une vache, puis lave l’envoûtée ; ensuite elle la touche à l’aide d’un chalumeau trempé dans de l’eau en invoquant l’esprit tutélaire de RYANGOMBE, en ces termes : «Vous aurez le bonheur d’être fiancée, car tous les membres des clans nobles Banyiginya et Bega songeront à vous demander en mariage ». Lorsque les parents de l’envoûtée, qui sont restés chez eux, voient arriver les deux jeunes filles, ils pou sent des cris de joie et croient que leur enfant sera rapidement mariée ; ils préparent du feu à l’intention de celui qui apportera une belle vache à titre de gage matrimonial. Un autre procédé consiste, pour la jeune fille, à se procurer un plant de courge urwungwane et d’en prélever une feuille intalizi (litt. qui se répand) qu’elle introduit dans sa houppe de cheveux, en disant : « Ceci est le muhe, afin que j’aie plus de chance que les autres jeunes filles de trouver un mari ». Elle touche ensuite l’intarizi en disant : « Les jeunes gens viendront de tous les côtés me demander en mariage, car il n’existe aucune autre jeune fille plus enviable que moi ».

Umuhengeri (lantana sp. à fruits rouges comestibles). Procure un charme que la jeune fille porte afin que les jeunes gens viennent la demander en mariage.

Umuhoko (légumineuse). Fournit une amulette à la jeune fille qui la porte en disant : « Ceci est l’ umuhoko, mais moi je l’intitule umutaraganya (de gutaraganya : se dépêcher), afin que les jeunes gens viennent me demander le plus rapidement possible en mariage, sans même consulter leurs parents ».

Umukunde (plante) (de gukunda : aimer). Fournit un charme pour être aimée.

Umutobotobo (solanée). Procure un charme que la jeune fille porte pour attirer les jeunes gens.

Umucaca (herbe à stolons). Procure une amulette pour attirer les jeunes gens. Umucucu (solanée). Procure une amulette afin que les jeunes gens ne cessent de convoiter la jeune fille qui la porte.

Umwifuzo (plante, litt. celle qu’on désire posséder). Fournit une amulette pour trouver un mari.

Urukuta (herbe, de gukutiriza : courtiser). La jeune fille noue un brin de cette herbe à son gros orteil afin que les jeunes gens lui fassent leur cour en vue de l’épouser.

Urutamyi rw’urusasanure (fibre de papyrus). Fournit une amulette que la jeune fille porte autour du cou et sur laquelle elle tire ensuite afin qu’elle se brise, ce qui signifie que désormais elle sera rapidement fiancée.

Urweso (vase en terre). La jeune fille urine dans un vase puis prend en mains deux chalumeaux, l’un troué et l’autre bouché ; ce dernier est censé servir à changer les idées des ennemis qui s’opposent au mariage de la fille, et celui qui est troué présage l’avenir et révèle ceux qui nourrissent le désir de l’épouser ; quant au vase contenant l’urine, il est déposé sur le foyer de ménage et la jeune fille souffle dedans en disant : « Ce chalumeau est débouché ; j ‘attends un fiancé avec patience ; son chemin est ouvert », puis en s’adressant au chalumeau bouché, elle dit : « Que ceux qui s’opposent à mon mariage soient confondus ».

Charmes employés contre les maladies.

La meilleure amulette contre les maladies est la perle rouge isheshi portée sur le ventre.

Amacinya (dysenteries). On fait porter au malade un bout d’entraille et un morceau de peau de léopard, dépouilles que l’on a préalablement passées au-dessus d’un feu. Le morceau d’entrailles est porté soit au cou, soit sur le ventre. Parfois l’on fait chauffer de l’eau contenant ce lambeau, eau que l’on fait boire ensuite au malade. Une autre méthode consiste à recueillir sur un van des copeaux de bois de l’icumya (litt. qui fait sécher) et de jeter ceux-ci sur la hutte du malade tout en lui faisant porter un fragment d’ icumya monté sur une fine ficelle ubuhivu. On croit que le port d’un os de rhinocéros guérit également les maladies précitées. La grenouille posséderait la même propriété : il faut la placer dans une sacoche en peau de vache que l’on porte sur le ventre à l’aide d’une tige d’ ikiziranyenzi (litt. celle qui repousse les cafards, s.-e. les mauvais sorts, les esprits malfaisants qui hantent le sol) coupée d’un seul coup de faucille. Ou bien on bat les fesses du malade à l’aide d’une branche d’ umuzibaziba (ficus spontané, de kuziba : boucher), que l’on suspend ensuite au-dessus du foyer pour qu’elle s’y dessèche, ce qui devrait entraîner la fin de la maladie.

Ibinyoro (pian). Constituent des amulettes : Le port d’une aile de corbeau igikona ;

Le port sous l’aisselle d’un bout de brancard funèbre umuhezayo ; Le placenta d’une chienne ; Une boule de bouse de vache renfermant un ergot de coq ;

Le port sous l’aisselle, à l’aide d’une corde de ficus umutaba, d’un intango (ébauche d’une vannerie) ;

Le port de l’urutete (panier en roseau) ou de l’ umucundura (plante à fibre) ;

Prendre les tiques d’un chien mâle et en répandre le sang sur les plaies du pianique. On agit avec des tiques de chienne à l’égard des femmes malades. Le guérisseur opère à l’entrée de l’enclos en tournant le dos au patient.

Les tiques sont tenues sur un nerf ; le guérisseur invoque les esprits divinisés de KAGORO, RYANGOMBE, BINEGO, NYABIRUNGU, etc., et il ajoute péremptoirement que le pian quittera à jamais le malade si celui-ci rentre dans sa hutte sans tourner la tête ; Le port d’un fragment de bois brûlé de nuit au cours d’un incendie de hutte ; Un os de singe inguge (cynocéphale) ;

Le port d’une corne contenant un morceau de brancard funèbre umuhezayo et un lambeau de peau d’hyène, la corne étant obturée à l’aide de terre rouge provenant d’une termitière ;

Le pianique fait bouillir des grains (impengeri) de sorgho de telle façon qu’ils reviennent constamment à la surface du récipient, afin que, par analogie, le pian active son apparition généralisée sur son corps.

lbyanyuma (pian tertiaire).

Porter un morceau de rectum ou de testicule d’un taureau ; Porter une corne de chèvre contenant un placenta de chienne qui vient de mettre bas pour la première fois ;

Porter sur le ventre un morceau de poumon de gazelle enveloppé dans un bout de tissu de ficus umutaba ; Porter un os de corbeau ou de singe ;

La belle-mère du pianique se place derrière sa hutte avec un Mutwa, et demande à son gendre : « Qui te soigne, mon fils ? » et le Mutwa répond : «Je suis Mutwa du mwami et je ne le cache pas », puis d’adressant au malade il ajoute : « Je te guéris du pian secondaire ; n’en ressens plus les effets ».

Porter au ventre ou au cou un os, notamment l’auriculaire, du squelette d’un Mutwa ; Porter l’igubwe, caillou roulé se trouvant au bord des eaux.

Amacumu (plaie du pian tertiaire à plusieurs pertuis). On recourt au port d’une racine de sorgho trouvée dans un champ abandonné, ou d’un fragment d’arbuste épineux igicumucumu (d’icumu: la lance), porté au cou à l’aide d’une corde de ficus umutabataba.

Amakonyora (douleurs rhumatoïdes dues au pian). L’on porte au genou ou à la jambe soit une tête d’hirondelle intashya séchée, soit un os de lièvre, de milan ou de fourmilier. Si l’on parvient à attraper une hirondelle vivante, on lui fait boire de force du sang sortant des plaies du malade, et on laisse alors s’envoler l’oiseau qui est censé emporter la maladie avec lui. On croit guérir le malade en lui faisant respirer la fumée d’un 03 provenant du squelette d’un Mutwa, que l’on fait ensuite porter au patient en guise d’amulette. Le liquide provenant de l’œuf de l’inkurakura (du gukura: grandir) versé sur un roseau pointu que l’on fait porter au malade, constitue un talisman remarquable.

Amagara (prolapsus rectal). Le bois d’igubyo (paronyme de la purge magique isubyo) fournit une amulette qui doit être prélevée par un membre de la secte religieuse des imandwa qui la coupe à l’aide de son glaive inkota. L’imandwa introduit d’abord l’amulette dans l’anus du malade, puis la lui fait porter sur le ventre. L’umuhezayo (bois d’un brancard ayant servi à transporter un mort) soigne également l’amagara. Il en est de même de la coquille d’escargot et du placenta d’une chienne.

Amahumane (toutes affections de l’épiderme dues à l’ensorcellement). On frotte une branche d’igubyo sur une pierre meulière ingasire, puis on la trempe dans de l’eau que le malade boit ; il porte ensuite la branche au cou ou sous les aisselles. On croit pouvoir guérir en portant sous le bras une branche d’umukura. Ou bien on plonge dans de l’eau un fragment de tige de papyrus umulunzo, en plaçant le tout dans la main gauche d’abord, puis on boit l’eau dans le creux de la main droite ; enfin le malade porte le fragment précité en guise de charme. Une autre méthode consiste à piler des feuilles d’umugombe (de kugomba : devoir) et d’umusororo, puis d’y mêler du kaolin : le patient doit s’enduire du mélange de grand matin tandis qu’il est à jeun. Amakore (hygroma). On fait porter au cou par le malade, un bout de bâton qui fut la propriété d’un enfant unique.

Amasazi (ganglions lymphatiques engorgés). On emploie à cet effet la purge magique isubyo et l’on fait porter au malade un os du héron serpentaire uruyongoyongo après l’avoir soumis à l’action purificatrice du feu. On fait respirer au patient la fumée du champignon igifufumo. Un fragment de l’arbre igishwati coupé au clair de lune constitue une amulette précieuse. On a encore recours à une amulette tirée de l’arbuste inyango portée au cou ou à la jambe ; à la racine de l’euphorbe à suc laiteux umuyenzi coupée à minuit au troisième coup de houe, cette racine devant être portée au ventre par le malade, deux jours après avoir été coupée ; au port de la liane parasitant le ficus uruheta (de guheta : plier), à l’insecte gasaho (le petit sac) qui est censé porter des poils de tous les animaux. L’on croit encore pouvoir guérir les ganglions malades en leur appliquant un mélange de terre provenant de l’intérieur et du seuil de la hutte. Enfin après avoir fait renifler au malade la fumée d’un lambeau de peau de lion passé au-dessus du feu, on le lui fait porter.

Amaseke (fièvre malarienne). On donne à mâcher au malade des feuilles de kamenamaseke (litt. qui brise l’amaseke) et on lui en fait porter une racine.

Amashamba (oreillons). Porter des fruits d’intobotobo et s’enduire les tempes de suie afin que les passants, en riant du malade ainsi affublé, emportent sa maladie.

Amashereka (douleur des seins, litt. lait de femme). La femme qui vient de perdre son nouveau-né et dont les seins sont douloureux, s’entoure la poitrine d’un stolon d’umucaca, herbe qui doit avoir poussé soit à l’intérieur de la hutte, soit au travers d’un sentier. On emploie également des fibres du raphia ubuhivu.

Amaso (conjonctivite, litt. les yeux). Appliquer sur les yeux malades de la fiente de lézard umuserebanya.

Porter, enveloppé dans une feuille de bananier, un bout de bois prélevé à l’entrée de la hutte et préalablement trempé dans de la fiente de lézard ; toucher l’œil du bout de la queue de la vache qui est rentrée la première au kraal ; suspendre dans la hutte au-dessus du foyer, quatre morceaux de tige de sorgho préalablement introduits dans de la bouse de vache et qui ont touché l’œil malade ;

Porter au cou une herbe tombée du nid d’un merle inyombya ;

Toucher les yeux à l’aide d’une plume de queue de coq ;

Porter la ceinture de sa grand-mère ;

Eparpiller à l’aide d’un bâton ou d’herbes, des excréments humains en disant : «Je m’abstiens d’en manger aujourd’hui, mais demain j’en mangerai »; faire toucher l’œil malade par l’auriculaire d’un meurtrier ;

Les gousses d’isonga (gusonga : pratiquer l’euthanasie), sont battues par la mère devant les yeux malades de son enfant : les graines tombent à terre ; pour obtenir la guérison il faut que l’une d’elles germe. On les frappe aussi sur la poitrine de l’enfant atteint de pneumonie afin de chasser cette maladie. Enduire l’oeil malade du sang d’un inconnu ;

Porter sur soi la queue d’un bouc qui avait une tache blanche à la tête ; porter un paquet contenant des graines d’umuko (arbre sous lequel se pratique le culte aux esprits divinisés imandwa) ;

Tremper dans les excréments d’un inconnu, un brin d’herbe umutsina et le passer sur l’œil malade.

Porter au cou un morceau de queue d’un bélier blanc ayant préalablement été mise au contact d’un tendon de taurillon.

Amenyo (maux de dents, litt. dents). Prélever un os d’ imperergyi (daman), le déposer en un endroit caché durant deux jours, l’enlever lors du crépuscule du second jour, l’asperger d’ imvura idahita (eau de pluie diluvienne), boire celle-ci et placer les éléments précédents à l’intérieur de la hutte, en disant : « Comme je vous place dans cette hutte, ainsi s’en ira mon mal de dent ». Si la malade est mère d’un enfant, elle appelle celui-ci et lui dit : « Félicite-moi ; je suis complètement guérie ; j’ai relégué mes douleurs dans un coin de la hutte » ;

Porter au cou ou à la tête une dent de porc-épic ikinyogote.

Le ngingwijana (la plante aux cent nœuds ; loi d’analogie : que les dents se serrent régulièrement comme les noeuds du ngingwijana) est employé contre les dents qui poussent à contretemps.

Le nkurimzvonga (étymologie : celle qui retire de l’abîme) est employé contre les dents qui poussent à contre-temps. (Employé également pour favoriser la fécondité).

L’umubanzabanze (étymologie : accorder des cadeaux d’une façon répétée) procure une amulette que l’on porte au cou contre les maux de dents. L’akamaramahano (étymologie : la purificatrice par excellence) est employé contre les dents qui poussent à contretemps.

L’akanyamapfundo (étymologie : celle aux nombreux noeuds ; loi d’analogie ; que les dents se serrent régulièrement comme les nœuds de l’akanyamapfundo) est employé contre les dents qui poussent à contretemps.

Amerwe (eczéma de l’oreille). Porter au cou sur une ficelle en fibre sèche de bananier, un morceau de foie de chèvre préalablement passé au-dessus du feu et dont on a fait respirer la fumée au malade ;

Gahenya (ectropion). Porter au cou un os d’ifumberi (gazelle) préalablement séché au soleil ; porter sur soi une fleur d’umuko (érythrine) ; porter un morceau de queue de mouton et des fleurs d’umuko ; porter au front une vertèbre provenant de la queue du putois agasamunyiga.

Gufureka (polypes). Porter un éclat de calebasse brisée alors qu’elle contenait de l’eau.

Guhitwa (diarrhée). Faire porter un coussinet d’herbes tressées, préalablement mis au contact de fourmis noires; porter un fragment de branche d’inkumbabulima (de gukumba : enlever les détritus).

Guhuma (myopie prononcée, cécité). Il faut en placer une branche à l’endroit où une chienne a mis bas et l’y laisser jusqu’à ce que les chiots aient vu clair ; à ce moment, la branche sera portée par le myope en guise d’amulette. On a également recours au charme en fer umudende, espèce de clochette.

Gukomereka (blessures, litt. seblesser). Celui qui a été blessé par une écharde de bois qu’il ne parvient pas à enlever prend un jeune tronc de bananier dont il coupe la tête qu’il remplace par une greffe d’ururira (pleurer) ; le surlendemain, lorsque la greffe bourgeonnera, on l’enlèvera et on l’appliquera à l’endroit blessé.

lbeja (enflure des doigts). S’étant procuré un poumon de gazelle, le père se rend dans la bananeraie avec son fils aîné et là ils passent sur le feu, le poumon en question dont ils enfument les doigts enflés, puis ils l’y appliquent.

lbere (sein). La femme portera sur son sein malade le pis d’une chèvre noire qui aura été immolée d’un seul coup de couteau. Ou bien elle suspendra au-dessus du foyer de la hutte un bengali ifundi jusqu’à dessication complète, y prélèvera un os qu’elle portera au cou ; elle peut également porter un os ou une mamelle de porcépic. Après avoir passé au-dessus du feu un poil de pubis d’homme, le mettre au contact du sein malade. Fournissent des amulettes pour la guérison du sein : l’igume, espèce de caillou bien poli que l’on rencontre au bord des lacs et des ruisseaux, ainsi que l’arbre igubyo.

L’umuhire (guha : donner — guhirwa : être dans le bonheur) est une amulette portée au cou de la femme afin d’avoir plus de lait ou de le faire revenir. L’umuzibura (kuzibura : désobturer) est un charme porté sur la poitrine pour désobturer les canaux lactifères.

Ibibyimba (abcès, furoncles, etc., litt. gonflement). Porter un os de corbeau, des excréments d’hippopotame ou de putois ; Porter contre l’abcès apparu sous l’aisselle, un bout de peau de loutre préalablement passée au-dessus du feu ;

Enterrer dans un champ, un héron gris uruyongoyongo jusqu’à décomposition complète, en prélever un os à la patte, le couper en deux ou trois morceaux que l’on passe au-dessus du feu, en parlant à l’abcès par interversion : « Va-t-en, quitte l’os (en réalité l’homme) et prends l’homme (c’est-à-dire l’os) ». Puis les morceaux d’os sont portés sur la partie douloureuse afin qu’ils en retirent le mal. On peut également appliquer sur l’abcès un lambeau de peau de lion préalablement passé au dessus du feu, en disant ces mots : « Sors, sors », à l’adresse de l’abcès. La chenille senyamiganda constitue un talisman efficace porté au cou, ainsi que l’application sur l’abcès de l’aubergine spontanée non comestible igitoborwa. Ainsi qu’avec l’os d’uruyongoyongo, l’on peut opérer la même mise en scène avec le bois de l’arbuste umwungo, que le patient revêtira par la suite, de grand matin, se trouvant à jeun.

Ibicurane (rhume de cerveau). Se moucher dans une feuille de chardon igitovu et la suspendre au-dessus du foyer jusqu’à dessication complète : le rhume « séchera » en même temps. S’il s’agit d’un enfant enrhumé, lui faire porter au cou des bouts de chalumeau. Porter au cou un bout de bois odoriférant d’umubirizi passé dans un fruit d’umutobo préalablement exposé en un endroit où une femme accoucha.

Ibikanu (torticolis). Porter une liane d’umuhenya ou un nerf d’éléphant.

Ibimeme (mycose des orteils et blessures de la plante des pieds). Après avoir brûlé légèrement une patte de perdrix, l’appliquer à l’endroit malade ; l’on escompte, outre la guérison, pouvoir se déplacer aussi rapidement qu’une perdrix.

Ibisebe (plaies).

Porter à la jambe malade deux morceaux de bois d’inzinga (de kuzinga : plier) et d’umuhashya (guhashya : éloigner) enchevêtrés dans une liane umukura-gicuku (celle qui pousse durant la nuit) ;

Porter sur le membre blessé une boule de bois inzira burema (exempte d’irrégularité) provenant d’une région éloignée ; Porter sur la plaie un bout de bois d’umuganashya (porte-bonheur) retenu par une triple tresse ; Porter sur la blessure un bout de tissu ayant été revêtu par la grand-mère ou par une femme arrivée à la ménopause, ou une herbe urukerakenja (urticacée), ou un nerf de chèvre, ou encore une queue de caméléon ; faire contourner la plaie par une chenille nyawihina (guhina : plier) pour supprimer le mal ;

Porter un placenta de chienne sur la plaie, un bout de bois provenant d’une chaise abandonnée, une petite branche ishari ou un fragment d’umuhashya (arbre ayant servi à suspendre un chien crevé), un lambeau de peau de lion, une branche d’umuganashya (porte-bonheur), une fleur d’umumare (finissez-le), un fragment d’urusenge (étagère servant à supporter les bananes qui mûrissent dans une hutte) déposé dans un bout de jupe en peau de vache ayant appartenu à une femme arrivée à la ménopause, et d’abord jeté par terre en disant : « Nous jetons la plaie du malade et non sa santé »; on peut remplacer l’urusenge par un bout de bois igikomanizo, provenant de l’entrée de la hutte, ou un fragment de brancard funèbre umuhezayo ;

Porter des graines d’inganigani, des fragments inyenya, provenant d’un bambou, un morceau d’umuzibaziba coupé de nuit sans être vu de personne, des excréments de léopard, des coquilles d’escargot, le mille-pattes umukondo w’inyana ou la chenille umuhinya placés dans un morceau de peau.

Ibishyute (furoncle).

Porter au cou sur un nerf, une racine de la solanée igitoborwa ; Porter sous l’aisselle une griffe de léopard emballée dans un tissu de ficus umutaba ;

Faire couler le pus du furoncle sur un fagot de bois de chauffage et déposer celui-ci à l’extérieur de la hutte afin qu’en l’emportant, on enlève également le mal ; Porter une fleur d’igishikashike (gushika : tirer de force).

Ifumbi (maladie indéterminée). Porter un talisman d’igicuncu prélevé par un membre de la secte des imandwa représentant l’esprit de BINEGO. Il en détache une racine d’un seul coup de son glaive inkota, en disant ces mots : «Je te coupe moi, BINEGO, fils de KAJUMBA ». L’imandwa fait porter le talisman après avoir menacé le malade de lui asséner un coup de glaive à la tête.

Le port d’un crâne de bengali mâle ifundi soigne l’homme, celui de bengali femelle soigne la femme.

Porter sur le ventre, un crâne de putois agasamunyiga retenu par une corde d’arc. I gicuri (épilepsie).

Porter au cou un os de chauve-souris ;

Porter dans un sachet, un tissu de ficus umutaba, un os de rat que l’on a d’abord laissé se décomposer dans la hutte.

Igihuba (mal de tête). Porter à la ceinture une branche d’umumenamabuye (celle qui casse les pierres).

Igishega (ulcère phagédénique de la jambe). Porter à la jambe un morceau bien sec de peau de la loutre inzibyi (kuziba : fermer).

Igishishi (acné). Promener l’umushishi w’umuhitira (épi vide de sorgho) sur la tête d’une jeune fille atteinte d’acné en ordonnant à celui-ci de partir (employé également contre la conjonctivite).

Ikigozi (rhumatisme musculaire). S’entourer la poitrine d’une corde qui servit à pendre un chien crevé (ceux-ci ne sont jamais enterrés au Ruanda-Urundi) ; Faire aspirer au malade la fumée d’une écaille de python que l’on passe au feu, puis la lui faire porter.

Ikiragi (mutisme). On place dans de l’eau un grelot de chien de chasse qui n’a pas encore été employé, on fait boire cette eau à l’infirme, et on fait sonner le grelot à ses oreilles ; il le porte ensuite attaché à la ceinture qui servit à sa mère ou à sa sœur après un accouchement.

Ikiraramyi (vomissements). Porter au cou un morceau d’épiderme prélevé à la plante du pied de l’oncle maternel ; Faire cuire dans de l’eau qu’on fait ensuite boire au patient le crabe ingaru, puis le lui faire porter.

Ikirungurira (aigreurs stomacales). Porter au cou, une gousse de haricot vert uruteja enveloppée dans un morceau de tissu de ficus umutaba ;

Porter au cou un bout de bâton umunyagahiri. Ikirashi (anthrax). Porter- . au bras, un fruit mûr d’igitoborwa (solanée) dans lequel on place deux petits morceaux de papyrus. Ikiryi (verminose).

Porter au bras ou au ventre, quelques graines de courge ou une pièce trouée de dix centimes ; Porter sur le ventre un os de chèvre ;

Les femmes enceintes portent des amulettes en herbe uruhasa afin que leur enfant ne naisse pas atteint d’Ascaris ; Faire porter à l’enfant porteur de vers, une racine d’umukeri que l’on a coupée au lever du jour, l’enfant étant complètement nu ;

Faire porter au ventre, un os de bouc par un garçon, un os de chèvre par une fille, ou un placenta de brebis qui a mis bas pour la première fois ;

Porter à la ceinture, un coussinet en écorce de ficus umutaba, empli de fourmis noires ;

Porter sur le ventre un bout de branche de palmier itanda ;

Pour une fille, porter un bout de cordon ombilical de génisse ou un os de poule ; pour un garçon, un cordon de veau ou un os de coq ;

Porter dans une corne ou dans un tissu de ficus umutuba la mue d’un serpent ;

Porter un morceau de racine d’igitoborwa.

Inzoka (vers).

Mettre autour du ventre une ceinture munie d’une perle rouge isheshe, une racine d’ortie ou un bout d’ivoire, un morceau d’ikiziranyenzi ou d’umukeri coupé à l’aide d’un rasoir ; une aubergine et un bout de peau de vache ayant été portée par une vieille femme, sont placés sur un nerf de bœuf, puis remis à un enfant malade qui ferme alors les yeux, tandis que le guérisseur prononce ces mots : «Je jette les vers par terre et non la santé de l’enfant ; mange, mange pour cinq, vide-toi de tes vers sauf de RUGONDO (ver dont l’enfant est censé être porteur dès sa naissance) ;

Porter au ventre une branche d’umwicanzoka (qui tue les vers) ;

Se ceindre d’une racine d’ortie enfumée en tenant d’une main un tison et une grande aiguille dirigés en l’air et de l’autre main les mêmes instruments inclinés vers le sol.

Inzoka (serpent). Pour se mettre à l’abri des morsures de serpent et de leurs conséquences mortelles si elles se produisent quand même, porter sur soi deux petites cornes provenant l’une de l’antilope isba et l’autre de l’isirabo, et contenant les têtes réduites en poudre de serpents incira (cobra), impiri et imbarabara, ainsi que les feuilles desséchées des plantes antidotes aux morsures : umusororo (épineux), ingangabukari (épineux, litt. urine acide), umunyinya (acacia épineux), urugando (syn. d’umugenge : épineux), umusheshe, umugonampiri (litt. qui endort la vipère impiri), umuragaro (de kuragara : tomber).

Ikimoso (pneumonie, umusonga).

Porter sous l’aisselle, une griffe d’antilope ou un bout de bois d’igikomanizo.

Ikimungu (ostéomyélite).

Porter au cou, un morceau desséché d’oreille de loutre ;

Porter un karungu (glaïeul spontané).

Ikirashi (gros abcès).

Porter une coquille d’escargot au cou ;

Porter un morceau de peau de loutre à l’endroit malade ;

Porter un bout de peau de lion en présence d’une femme à laquelle le malade doit dire : « Comment t’appelles-tu », et elle répondra : «Je suis Umubandakazi (fille du clan des BABANDA) ; je suis née sous le règne du roi RWOGERA ; j ‘ai porté malheur au Muhutu et au Mututsi, et maintenant je porte bonheur ; entre dans ma hutte et causons ».

Ikiremba (impuissance sexuelle relative de l’homme). Manger de la viande provenant d’un bouc noir ; en consommer un morceau de la verge et en porter le pénis au cou ; en porter les testicules au ventre, retenus par un nerf d’une vache crevée en mettant bas. Auparavant, la mère de l’impuissant doit percer la verge et les testicules du bouc à l’aide d’une serpe en fer sans manche appartenant à son mari ; ce dernier passe les organes en question à son fils. La cérémonie, par crainte du mauvais œil, est obligatoirement nocturne et s’opère uniquement en famille de peur que les ennemis ne ramassent les restes du « festin » et ne s’en servent pour envoûter à nouveau l’impuissant ;

Porter sur le ventre une verge d’imbaka (chat doré) retenue par un nerf de taureau.

Imbaragasa (puces chiques). Pour les tenir éloignées de la hutte, on y dépose un placenta de chienne. 1m basa (paralysie flasque).

Porter des pelures de bananes indarama (kurarama : regarder en l’air) provenant d’une bananeraie dont le malade n’a jamais bu de bière ;

Porter au cou, l’ergot d’un jeune taureau qui n’a pas encore sailli ;

Porter à la bouche, une banane séchée ayant poussé à l’état isolé sur un bananier ;

Porter au ventre, dans un bout de peau de vache, un os d’impereryi (daman), en disant au mal : « Va-t-en ».

Imisozi (éléphantiasis, litt. collines). Porter à la jambe, un morceau de peau d’éléphant emballé dans un lambeau de peau de chèvre.

Imitezi (blennorragie). Porter sur la cuisse, au coucher du soleil, un pancréas de vache ; Porter un os provenant d’un squelette de Mutwa.

Impengeli (érythème). Porter à l’endroit malade, une branche d’umuhengeri. Impiri (mucosités intestinales).

Mettre sécher durant trois jours une tête de vipère impiri qui sera portée par le malade sur son ventre. Imvune (contusion, entorse, foulure, fracture).

Porter des feuilles d’ umuhengeri à l’endroit malade ;

Porter sur la poitrine une dent d’ingunzu (lycaon) ;

Porter une lanière de ficus umutaba ;

Réparer le membre fracturé sur son ombre projetée.

Imyuna (épitaxis). Déterrer un tibia humain sur lequel le malade saignera ;

Suspendre à l’entrée de la hutte une herbe sur laquelle le malade a saigné.

Indutsi (vomissements d’enfant) (cf. ikiraramyi).

Faire porter un tuyau de pipe ;

Faire vomir l’enfant sur un mélange de branches d’umucundura (plante à fibre) et d’umusororo que l’on suspend ensuite au-dessus du foyer jusqu’à dessication complète ;

Suspendre une grenouille à l’entrée de la hutte ;

Ingonga (gaz intestinaux dus aux verminoses des jeunes enfants). Le guérisseur se rend de bon matin à la recherche d’un chien crevé sur lequel il prélève un os frontal qu’il passe à la ceinture du malade. Inkabya (kyste synovial). Faire porter par le malade un gros paquet en écorce de ficus umutaba contenant cent graines de sorgho, autant d’éleusine et cent petits cailloux ;

Gaver du sang du malade, l’insecte nyabuturi (litt. à l’abdomen gonflé) et le laisser partir, emportant ainsi la maladie ;

Porter une petite racine neuve (kazi gashya). Inkondo (coqueluche).

Faire porter un morceau de gosier de chien. Inkorora (toux).

Faire cuire un poisson à l’eau et boire celle-ci ; Porter sur soi, une arête dudit poisson ;

Boire l’eau dans laquelle on a placé un escargot ;

Porter sur le ventre, un crâne de pigeon.

Intobo (ganglions engorgés). Approcher un tison incandescent en disant : « Sors, sors ».

Intongi (verrues plantaires, palmaires).

Porter à l’endroit malade, un bout de tige de sorgho provenant de la récolte de l’année précédente et à laquelle le malade n’a pas touché ; Porter au cou une lanière de peau de chat sauvage imbaka ;

Porter sur le ventre une herbe imbatabata (paronyme d’umutabataba, nom liturgique du ficus umuvumu) coupée à l’aide d’une houe neuve ;

La femme enceinte portera autour du ventre, afin d’éviter l’hérédité de l’ulcère à son enfant, des fragments de ficus umutaba déposés dans une ceinture du même ficus et provenant d’une branche que le mari doit avoir coupée d’un seul coup de glaive inkota;

Porter sur l’ulcère un bout de peau de loutre inzibyi; Couper une racine d’arbre ngingojana (aux cents nœuds), y enfoncer deux aiguilles en sens inverses, deux tisons posés de la même manière, et deux bouts de fer placés tout droits ; retirer le tout et faire porter la racine au malade ;

Donner au malade un charme consistant en un bout de branche d’umukuzanyana (gukuza inyana : faire grandir les génisses) et de chalumeau ;

Prendre avec soi, dirigés en haut de la main gauche et en bas de la main droite, deux tisons allumés et deux haches, se diriger vers une érythrine umuko (arbre du culte à RYANGOMBE) ; en mettre une partie du bois à nu, d’un seul coup de hache, et y appliquer le pus de l’ulcère.

Inziku (syphilis chronique). Porter sur le ventre, à l’aide d’un nerf bien tressé, une oreille de chien, des poils de lièvre et une corne d’antilope.

Ise (mycose cutanée). Porter au cou un tesson de cruche ayant contenu de la bière de sorgho et enduit de sang trouvé sur un sentier, mais dont on ignore la provenance.

Isekera (herpès circiné).

Porter sur soi un brin d’herbe uruteja coupé au cours de la journée même ;

Pour vaincre l’herpès, un meurtrier s’approche de la hutte du malade, tandis que ce dernier demeure à l’intérieur, puis il donne des coups de lance à la porte en se vantant de ses forfaits.

Isesemi (nausées). Porter sur soi, dans une feuille de bananier bien sèche, une fourmi que l’on observa occupée à monter et à descendre sur une branche.

Insitare (blessure aux orteils). Toucher la plaie avec un brin d’herbe umutsina.

Mburugu (syphilis primaire).

Porter au ventre une griffe ou une lanière de peau de léopard.

Minigo (panaris).

Porter sur soi des branches d’umusororo et d’isogi (épinard) ; Porter au doigt, un morceau de coeur de putois ;

Porter au bras, un insecte nkaziminigo (litt. serrer fort) emballé dans un bout de tissu de ficus umutaba ;

Porter au doigt, un morceau de queue de mouton ou une racine d’isogi ; Porter au bras, une amulette provenant de l’arbuste umuyogera (d’inzogera : clochette). Kuzingama (rachitisme de l’enfant). Lui faire porter une griffe de gazelle ou une patte de perdrix : il poussera plus vite.

Mugiga (méningite cérébro-spinale). Porter au cou, une liane coupée à l’endroit où une vache a mis bas ; une griffe de léopard ou de fourmilier.

Munda (maux de ventre non définis). Faire porter à l’enfant malade, des pièces trouées de cinq ou de dix centimes et une perle rouge isheshe;

Pour une femme souffrant après accouchement, lui faire ceindre le ventre, d’une liane d’umwishywa par un enfant dont les parents sont encore en vie.

Rubagimpande (rhumatisme articulaire aigu). On chauffe sur une braise incandescente, un os d’imperergyi (daman) que l’on frotte ensuite à l’endroit malade en disant à l’adresse du mal : « Va-t-en », puis le patient porte l’os au bras en guise d’amulette.

Ubuganga (malaria). Faire manger au malade, des haricots réduits en purée dans un tesson de cruche qui n’a jamais été utilisée.

Ubugendakanwa (aphtes, muguet). Brûler partiellement un bout de peau de cochon sauvage et en faire aspirer la fumée au malade qui le portera ensuite ;

Porter un poil de cochon sauvage préalablement passé au-dessus du feu.

Ubuheri (gale).

Porter au cou une coquille d’escargot, un trayon de chèvre, une cartouche ou un bout de bois d’umuharakuku.

S’il s’agit d’un nouveau-né, lui faire porter au cou, un tubercule de colocase.

Ubumuga (infirmité quelconque). Porter un os de corbeau.

Uburagaza (plaies aux organes génitaux provoquées par des maladies vénériennes). Déterrer un crâne de squelette humain dont on prélève la mandibule ; la mettre sécher dans la hutte et y faire percer un trou à l’aide d’une faucille par un étranger ; seules la mère, la tante maternelle ou paternelle du malade pourront lui passer ce talisman autour du ventre.

Uburozi (poison, envoûtement).

Porter au cou, un os de daman imperergyi ou de milan sakabaka.

Ubushita (variole).

Porter à la jambe gauche, une griffe de lion.

Ubushye (brûlure).

Porter au ventre, une ceinture faite d’herbes provenant d’un nid de merle inyombya ;

Passer au-dessus d’un feu, un mélange de poils de lièvre et d’écureuil inkimare ; en enfumer la brûlure et ensuite les porter sous l’aisselle dans un sachet en tissu de ficus umutaba ;

Umugongo (lumbago).

Un jeune enfant fait porter au malade, une arête de poisson ;

Porter sous l’aisselle, un os de patte d’ifundi (bengali), ou une dent de phacochère isatura, une tige de sorgho recourbée, une branche recueillie à l’endroit où une chienne a mis bas, une griffe de milan sakabaka ; Porter au ventre l’une des extrémités pointues d’un arc ;

Un arbuste uruheza (guheza : faire disparaître) est coupé d’un seul coup de glaive par un imandwa représentant l’esprit divinisé de MUGASA, en disant : «Je suis

» NYAMUTABATABA (bourreau) ; je provoque des éboulements de montagne comme un géant », ensuite l’imandwa RYANGOMBE perce un trou dans le bout de bois, afin qu’il puisse être porté par le malade, l’imandwa NYABIRUNGU pousse des cris de joie et c’est au tour de BINEGO de le faire porter à la ceinture du malade.

Prendre deux perles, les jeter dans un buisson intitulé umusagara, en disant : « Revenez le guérir » ; couper un bout de branche de ce buisson et le porter au cou avec l’une des perles en guise d’amulette.

Porter sur soi un bout d’arbuste umunyegenyege (kunyega : ébranler), après avoir uriné dessus et l’avoir enjambé.

Umuhaha (otite).

Appliquer à l’oreille malade, un tubercule de colocase amateke et une plume de coq isake, ensuite y faire couler un mélange du suc de feuilles d’igihenda (guhenda : coûter cher) et d’ikiyundo auquel on ajoute du lait jaune umuhondo provenant d’une vache qui vient de vêler ; si le malade est une fille, on emploie du lait d’un mouton qui a mis bas une femelle ; si c’est un garçon, du lait d’un mouton qui donna un mâle.

Porter une queue de lézard sur laquelle on a pressé de la sève d’ikinetenete (espèce d’agave).

Umukebuko (torticolis). Porter au cou un bout d’ivoire d’éléphant.

Umukerevu (hygroma). Faire agenouiller le malade devant un foyer éteint.

Umuliro (fièvre de croissance, litt. feu). Porter sur le ventre un bout de bois qui échappa à l’incendie d’une hutte.

Umusonga (pneumonie).

Faire porter à l’enfant une corne de chèvre ;

Porter au cou attaché à un nerf, une corne de chèvre contenant un morceau de peau de lion, des perles blanches et rouges et du beurre et appliquer une braise incandescente sur ce talisman, en disant à l’adresse du mal : « Va-t-en, va-t-en ».

Porter un os de milan sakabaka, ou un bout de pointe d’ivoire contenant l’oisillon umununi, un bec de moineau igishwi, une racine d’umucundura attachée à une corde de ficus umutaba, et une branche de l’arbuste igiheza après en avoir bu la sève.

Aspirer la fumée de vieilles nattes brûlées.

Le guérisseur part en brousse muni d’une calebasse emplie d’eau et se déshabille après avoir touché de ses vêtements, l’arbuste umutozo (gutoza : habituer à) dont il prend alors quelques feuilles qu’il infuse dans de l’eau ; celle-ci est bue par le malade.

On place le malade dans une hutte qui fait face à une autre et on enlève les deux pointes en bois udusongero qui dépassent les toits des huttes ; un guérisseur monte sur la hutte du patient et verse, à l’intérieur, de l’eau que le malade reçoit en bouche, puis qu’il crache en disant : « Je rejette ma pneumonie ». Le malade reçoit encore quelques gouttes d’eau qu’il avale cette fois en disant : « Que j’avale la santé ». Le guérisseur descend du toit, tenant en main les deux pointes udusongero dont il coupe les extrémités qui seront portées par le malade en guise d’amulettes.

A l’aide d’une lance, opérer un trou dans le toit qui couvre l’entrée de la hutte du malade, puis faire une infusion à l’aide de tige d’igicumucumu (d’icumu : la lance) ; verser cette infusion sur la lance, par le trou pratiqué dans le toit, en disant à l’adresse du mal : « Va-t-en, va-t-en », ainsi la lance icumu, substitut du mal, aura été magiquement vaincue par une autre, en l’occurrence par l’infusion d’igicumu (litt. La grande lance).

 

Porter à la poitrine, un tubercule de colocase ou une patate douce traversée par un brin de chiendent.

Le malade se trouvant seul dans sa hutte, le guérisseur, demeuré à l’extérieur, le touche doucement de la pointe d’une lance et l’asperge de soi-disant médicaments, puis il lui fait porter, en guise d’amulette, un bout de bois de brancard funèbre umuhezayo ;

Porter, emballé dans une feuille sèche de bananier, une souche de palmier qui a été coupée d’un seul coup de machette.

Porter au cou, un morceau de bambou ou une corne contenant un petit serpent inkenganya que l’on rencontre auprès des marais, on un bout de peau de buffle, ou bien porter à l’aisselle, une corde ayant servi à suspendre un chien crevé, ou encore une griffe de gazelle ;

Porter une racine de roseau urubingo coupée en trois morceaux dont le dernier a touché le malade à la poitrine ;

Approcher le malade d’un arbuste umukuro (de gukura : enlever) et le lui faire toucher en disant par inversion au sujet du mal : « Quitte l’arbre (l’homme) et va à l’homme (l’arbre) ».

Porter un lambeau de peau de python ou un bout de côte de lion, un bout de queue d’ikibangu (espèce de salamandre) ;

Deux garçons se suivant par la naissance coupent d’un seul coup de glaive une branche d’ingurukira (de gukira: guérir), et ils en arrachent les feuilles dont ils font une infusion dans un tesson de calebasse qui n’a pas encore servi. Deux lances sont enfoncées l’une près de l’autre dans la hutte ; le malade porte la bouche à l’extrémité de celles-ci ; les enfants versent de l’extérieur, l’infusion le long des lances et le malade boit ce qui lui tombe dans la bouche. Il s’assied ensuite près de l’ingurukira ; on l’enduit du reste de l’infusion et on lui fait porter en guise d’amulette, un bout de bois prélevé sur l’arbuste en question.

Umutima (cœur). Porter une espèce d’éponge umutima w’isi (litt. le cœur de la terre), et faire boire aux enfants cardiaques de l’eau contenue dans un crâne de chien, puis lui faire porter celui-ci. Umutwe (maux de tête).

Porter sur soi, le corps d’un bengali ifundi préalablement passé au-dessus du feu, ou une de panthère urusamagwe, de civette impimbi ou de serval imondo, ou un os de poule qui trempa dans de l’eau durant deux à trois jours, eau qui est bue ensuite par le malade ;

Porter un os temporal dans les cheveux, ou un morceau de plante idoma.

Umuzimire (dysenterie). Porter un brin d’herbe imbatabata, paronyme du ficus umutabataba, signifiant : « Que le malheur ne soit pas », sur un nerf de vache.

Charmes employés pour soigner le gros bétail.

Akanyaga (dermatose). On confectionne au moyen d’herbes un paquet de graines de sorgho que l’on imbibe d’eau mélangée de boue et de beurre ; on brûle le tout et l’on enduit la bête malade des cendres recueillies.

Akuto (diarrhée).

On recouvre la bête malade de chardons igitovu et de feuilles de courge amère umubamba; on lui attache au cou une herbe icyumya (de kwuma : sécher) sur une fibre de ficus umutaba (que le malheur ne soit pas).

Ou bien on pile des pelures de bananes inyamunyu dans de l’eau et on verse le mélange obtenu dans les yeux de la bête malade.

Amafuni (arthrite) . On lie un charme en fer, consistant en une vieille houe agafuni, à l’une des pattes arrière de la vache malade.

Amagara (renversement du vagin).

A l’aide d’un bois qui servit au transport d’un défunt, on touche la bête à neuf reprises en commençant par la queue jusqu’aux cornes, on lie alors le bois aux cornes en disant : « Ainsi que tu ne vois pas tes cornes, tu ne verras plus le renversement de ton vagin ».

Amakore (hygroma).

On coupe en morceaux une branche d’umukore (de gukora : faire, travailler) que l’on attache ensuite au cou de la bête à l’aide d’une corde faite elle-même d’écorce d’umukore qui est une espèce de ficus. Ou bien l’on confie le soin de piler des feuilles d’umukore à une jeune fille du clan des Banyiginya ; elle en fait boire le suc à. la bête, la frotte à l’aide de feuilles d’umukore et lui en attache une touffe au cou. Un autre procédé consiste à faire apporter par un enfant unique, une branche d’umukore qu’il a coupée lui-même ; on en détache la partie inférieure que l’on fait porter à la vache en guise de charme.

Amaso (conjonctivite, litt. les yeux). On enroule le crâne d’un chien dans un tissu d’écorce de ficus umutaba, et le tout est attaché au-dessus des yeux de la vache malade.

Ibihushi (teigne).

On remet une coquille d’escargot au fils ou au neveu du propriétaire du bovin malade ; il doit la poser sur la vache de telle manière qu’elle se trouve au niveau de la teigne, puis on brûle ce coquillage et on en projette les cendres sur le dos de la vache.

Ibisare (coup de corne au pis).

On trait le lait de la vache malade dans une corne d’antilope qu’on place ensuite dans une rigole par où s’écoule habituellement l’urine de vache. Ou bien on prend un petit panier tressé à l’aide de fibres de papyrus, où l’on place de la cendre de ficus, de la ficelle de papyrus et un jet de lait de la vache malade, après quoi on renverse le tout dans la rigole précitée en disant : « Le coup de corne est enlevé ».

Icyashi (furoncle interdigital et fièvre aphteuse). On recherche un individu qui, pas plus que son père ni que son grand-père, n’a jamais possédé de bétail ni bu de lait, et on l’emmène auprès du feu igicaniro où la vache malade se chauffe habituellement : on croit que par sa présence il fera fuir le mal.

Ifumbi (mammite et toute maladie à caractère indéterminé).

On recherche une personne atteinte elle-même d’une maladie non diagnostiquée ifumbi et on attache aux cornes de la vache une amulette que cette personne portait elle-même. Ce charme est constitué par un fragment de l’arbuste uruhombo (de guhomba : rater) ayant une année d’âge et ayant poussé dans la clôture de l’enclos. Ou bien on lie à l’une des pattes arrière de la bête malade un morceau de racine d’ umushabishabi à l’aide d’une corde d’arc.

Igicuri (tournis). Il suffirait de placer les doigts devant les yeux de la bête malade pour qu’elle guérisse.

Igikira (théilériose des veaux).

Si un veau qui tète est atteint de cette maladie, on lui fait boire jusqu’à guérison supposée de l’urine de chèvre à laquelle on mélange une herbe appelée ubushohera, herbe rampante, très amère. Ikibagalira (théilériose des bovins adultes.

On fait porter à la vache un charme se composant d’une tête de caméléon uruvu enroulée dans un bout de tissu de ficus umutaba, en compagnie d’un fragment d’uruburamajyo (de kubura: manquer, amajyo: l’endroit, l’accès), d’un oiseau ishwima (pique-bœuf), de la peau provenant de la mue d’un serpent, d’un caillou de quartz isarabgayi, et de selles d’un jeune chien.

La colocase amateke pilée et rôtie est censée guérir la vache par inhalation de la fumée qu’elle dégage, puis on la lui fait porter.

Les excréments de souris, de rat imbeba ou de lézard umuserebanya soignent également la maladie. Il en est de même de la queue du caméléon uruvu qui doit être coupée d’un coup de faucille.

Imbyukirizi (charbon symptomatique). Pour soigner la vache de cette maladie, on lui fait porter un os d’éléphant inzovu ou d’un putois agasamunyiga ou encore un gros rat inkezi.

Ingonga (verminose).

On fait porter à la vache malade, dans une enveloppe de ficus umutaba, des calculs provenant d’une chèvre ou d’une vache.

Inkulikizi (maladie du sommeil).

On prélève des poils de la queue et du front de la bête malade, que l’on insère entre la soie et la manche d’une faucille ; on croit que la vache guérira ensuite.

Kuramburura (avortement chronique). On prend une poignée d’herbes urguya (litt.qui féconde) que l’on place dans un pot à lait, puis on incise la vache et on la fait saigner dans le pot qui est alors mis à sécher au-dessus du feu ; on espère que dès lors la vache n’avortera plus. Ou bien, on enfonce une pierre dans un trou creusé à l’endroit du kraal où se pratique l’igicaniro, feu du bétail. Lorsque le moment est venu pour la vache de vêler, on déterre la pierre, on est convaincu qu’elle vêlera normalement. On peut encore planter un arbuste umuhote (de guhota : tordre) où s’est arrêté, près du kraal, l’écoulement des urines du troupeau : on croit que la vache n’avortera plus.

Kwimagura (saillie stérile).

On prend de la pâte de sorgho qui a préalablement été mise dans un petit panier et on y ajoute un brin d’herbe igifashi (de gufata : prendre, gufasha : faire prendre), et on enfonce ce talisman dans la vulve de la bête, où il demeurera jusqu’à ce qu’elle vêle.

Lorsqu’une vache a été saillie, on lui fait frotter légèrement la vulve avec le gros orteil par un enfant afin de lui éviter tout avortement. On prend le goulot d’une calebasse dans laquelle on place une amulette ; celle-ci est déposée au-dessus d’une des pierres du foyer jusqu’à ce que la saillie ait manifesté des résultats certains ; à ce moment le charme en question est enlevé de son support.

Nyarutandara (démarche vacillante du train arrière du gros bétail).

On passe une fine ficelle uruhivu autour de chacune des pattes arrière pour obtenir la guérison. Umuhembe (mammite légère).

On revêt la bête malade d’un étui à chalumeaux finement orné de perles. Ubuhumyi (cécité).

On fait porter à la vache sur le front, un fragment d’os provenant d’une chienne qui n’a jamais mis bas ( inkonko ). Le port d’un bout de brancard qui a servi à transporter un défunt peut également guérir de la cécité, pourvu qu’il soit enroulé dans un sachet en tissu de ficus umutaba que l’on suspend au front du bovin. Guérit également de la cécité, un fragment de l’arbre umunzenze préalablement coupé et placé à l’endroit où une chienne a mis bas, à condition de n’utiliser ce charme que lorsque les chiots ont ouvert les yeux. Un morceau de l’arbuste uruhombo (de guhomba : rater) posséderait lui aussi la faculté de guérir les vaches aveugles s’il a été allumé au lever de la lune. Un nid de guêpes enroulé dans un tissu de ficus umutaba périrait la bête qui le porte.

Uburambu (avortement).

Le port d’un morceau de peau de léopard empêche la vache d’avorter. Le cocon intitulé sen yamiganda (gusenya : détruire ; umuganda : les piliers de construction) enveloppé dans une écorce de ficus umutaba porté au front de la vache, l’empêcherait d’avorter. On attend le même effet du port d’un lambeau de peau de léopard et d’une coquille liés ensemble par une corde d’arc. Ou bien on recherche une vache pleine que l’on touche d’une branche d’umukipfu déposée ensuite dans un abreuvoir afin de mettre à l’abri de l’avortement les vaches qui viennent y boire.

Uburenge (fièvre aphteuse).

On prétend guérir les bovins de cette maladie, en déposant dans leur abreuvoir un os de héron et un autre de putois agasamunyiga.

Ubutaka (chardon bactéridien).

On fait respirer à la vache malade la fumée d’une botte d’herbes contenant le crâne d’un putois agasamunyiga, et on donne à boire à la bête la purge magique isubyo, tout lui pratiquant des scarifications dans lesquelles on dépose un médicament intitulé uruhango (de guhanga : créer, susciter, s.-e. la guérison).

L’umuhurura (de guhurura : se précipiter, répondre à l’appel pour la défense, ou pour faire la guerre) est une plante employée magiquement contre le charbon, en la brûlant : sa fumée éloignera la maladie.

L’umucasuka (espèce de cynodon, litt. qui fatigue la houe) est également une plante utilisée magiquement contre le charbon, en la brûlant.

Umuruku (calculs).

On croit guérir la vache de ses concrétions pierreuses en lui faisant respirer la fumée de calculs d’une chèvre exposés au feu, calculs qu’on lui suspend ensuite au cou.

Umusitwe (coccidiose). On guérit la bête malade en lui faisant boire de l’eau salée amakera (de gukera : saler l’eau), après lui avoir fait prendre cette solution, on lui fait brouter l’herbe umukenke qui est censée la guérir, car on croit que cette maladie provient de la mauvaise herbe des marais umunaba (ou umunabi : mauvaise chose).