{:fr}Durant la période coloniale, l’enseignement supérieur n’était représenté au Rwanda que par le grand séminaire de Nyakibanda et une très éphémère faculté d’agronomie à Butare. Bien entendu, les étudiants rwandais avaient accès aux universités congolaises, et en 1960 à celle ouverte à Bujumbura et destinée initialement aux deux pays. Les possibilités de poursuivre des études en Europe devinrent aussi plus nombreuses.

Quand, après son indépendance, le Rwanda s’est trouvé dans une situation de relatif isolement, la mise sur pied d’un enseignement supérieur national fut ressentie comme une nécessité. C’était l’époque aussi où la plupart des pays d’Afrique cherchaient à avoir leur université à eux, ne fut-ce que pour des raisons de prestige, et où les grands projets d’établissements multinationaux durent l’un après l’autre être abandonnés, alors que du point de vue de la rentabilité c’était la seule solution viable ; mais la balkanisation de l’Afrique ne lui était pas favorable.

L’Université Nationale du Rwanda (UNR)

En 1962, après avoir frappé à beaucoup de portes, le président Kayibanda, admirateur du Père Lebret, dominicain français fondateur d’Economie et Humanisme,réussit à intéresser à ce projet l’ordre des Frères Prêcheurs, déjà implanté au Rwanda, et leur province canadienne accepta de contribuer à la fondation d’une université nationale. Le R. P. Crépeau entreprit les démarches exploratoires. Une convention fut signée, et le 3 novembre 1963 la nouvelle institution ouvrit ses portes sous le nom d’Université Nationale du Rwanda. A cette occasion le président de la République déclara :

“La culture que nous voulons pour notre peuple doit être une culture qui ne soit pas entachée de paternalisme, mais qui soit une culture authentiquement rwandaise, africaine, internationale, démocratique et inscrite dans une perspective chrétienne. Elle sera rwandaise si on tient compte des valeurs individuelles, interpersonnelles, sociales, socio-économiques des habitants du pays… Il faut que les étudiants sortent convaincus qu’on se cultive non seulement pour soi, mais principalement pour les autres. Il faudra que ceux et celles qui auront été formés à l’Université Nationale se reconfondent en quelque façon à la masse de leur peuple pour ne faire qu’un avec cette masse, et lui communiquent les bienfaits qu’ils auront reçus… Pas plus qu’une personne humaine ne peut être libre sans cerveau, je ne puis imaginer un pays autonome sans son université.”

Pour installer l’Université, les Dominicains se servirent de l’ancienne école pour enfants belges tenue par les Soeurs Blanches sur la colline de Ruhande, qui devint ainsi la “colline inspirée” du pays. Ils se refusèrent à faire de l’établissement une université catholique à la manière de Lovanium, comme l’aurait souhaité le président Kayibanda. Elle fut simplement déclarée non confessionnelle, mais “d’inspiration chrétienne”, une mention qui devait disparaître rapidement. La loi du 12 mai 1964 qui la régissait précisait qu’elle était fondée conjointement par le gouvernement rwandais et la province canadienne de l’ordre des Frères Prêcheurs. Etablissement public, ayant donc sa personnalité juridique propre, elle était dite “nationale” en ce sens qu’elle “a été partiellement fondée, est officiellement reconnue, largement patronnée et financée par l’Etat, et vise à la promotion culturelle, scientifique et humaine du peuple du Rwanda, au service duquel elle se consacre” (art. 3). Recteur et vice-recteur étaient nommés par le gouvernement, et le ministère était représenté au Conseil Universitaire, organe suprême de décision. Cependant, conformément au modèle nord-américain, l’UNR jouissait d’une large autonomie et liberté académique. Sa devise, Illuminatio et salus populi, tirée du psautier, s’imposa au fondateur et premier recteur, le R. P. Georges Henri Lévesque, éminent sociologue et économiste, alors qu’il lisait le bréviaire.

Un décret-loi de 1976 accentua l’emprise de l’Etat. La disposition selon laquelle nul ne peut se voir refuser l’accès à l’Université en raison de sa race, de sa nationalité, de sa couleur, de sa religion, de son sexe, de son origine sociale, de sa langue ou de ses opinions philosophiques ou politiques à moins qu’elles ne soient contraires à la Constitution”,qui figurait dans la loi de 1964, disparut bizarrement des textes ultérieurs. Par contre, on introduisit en 1976 un article selon lequel les personnels enseignants devaient éviter toute activité pouvant porter préjudice au renom de l’Université “dans leur vie professionnelle comme dans leur vie privée.”

L’Université débuta en 1963 avec une cinquantaine d’étudiants répartis dans les facultés de médecine, de lettres et de sciences sociales. Les sciences vinrent s’y ajouter en 1964. Les Dominicains auraient souhaité la création d’une sorte d’école normale supérieure regroupant les étudiants de lettres et de sciences afin de leur donner une formation plus spécifiquement orientée vers le professorat, mais on leur demanda d’organiser des facultés sur un modèle classique. Il fut périodiquement question d’une faculté de sciences de l’éducation, mais elle ne verra le jour que bien plus tard, les étudiants ne se sentant nullement attirés par les carrières de l’enseignement. Des programmes de droit, de génie civil et d’agronomie firent leur apparition en 1972 et 1973.

En 1969, une Ecole Supérieure de “Sciences Infirmières” dirigée par des Soeurs Dominicaines canadiennes fut affiliée à l’Université sans que son statut ait été pleinement approuvé par le gouvernement : de conception nord-américaine, essentiellement orientée vers le nursing, elle n’est jamais apparue comme véritablement adaptée aux conditions locales et son existence fut éphémère : en effet, les auxiliaires médicaux rwandais devaient être habitués à prendre des initiatives en dehors de la présence d’un médecin et de ce fait être formés au diagnostic et à la thérapie.

On assigna aussi à l’Université la mission de s’occuper du recyclage des cadres de la fonction publique, mais cela ne s’est jamais traduit significativement dans les faits.

Dès le début, de réelles ambiguïtés ont pesé sur 1a fondation universitaire rwandaise. Par son statut même, son organisation et son style, elle formait au sein de l’Education Nationale une entité à part, mal reliée au reste, mal intégrée dans une politique d’ensemble. Elle faisait trop souvent figure d’enclave étrangère, régie par des critères insuffisamment repensés par rapport à la situation locale et au marché du travail. Le pays n’y était que faiblement impliqué au plan financier. A mesure qu’elle se développait, les sources de financement devinrent plus hétérogènes et menacèrent gravement son unité, car en assumant la charge de telle faculté ou de tel programme, les aides étrangères avaient en général tendance à vouloir les organiser à leur manière, imposer leurs critères et rester maîtres de leurs budgets. Dans la philosophie sous-jacente de fait à l’institution (et non dans le discours), les tendances à l’intellectualisme et à l’individualisme semblent avoir prédominé.

Dès le début, les Dominicains furent soutenus par une aide officielle canadienne qui, au fil des années, bon gré, mal gré, allait les relayer totalement : j’ai moi-même remplacé au pied levé le dernier religieux, le R. P. Gilles-Marius Dion, professeur de philosophie, en 1974.

En 1966-1967, une crise éclata à la Faculté de Médecine dirigée par le Dr Vanderick, due à l’insuffisance des moyens budgétaires pour installer des laboratoires et organiser un hôpital universitaire digne de ce nom. Ce fut alors l’Université de Gand qui se chargea de réorganiser les études, et à compter de cette date celles-ci ne furent plus intégrées que nominalement à l’UNR. La Faculté des Lettres devint toujours davantage l’affaire de la Coopération française, aussi bien pour le personnel que pour le budget. Sciences, agronomie et sciences sociales restaient dévolues aux Canadiens. Le programme de génie civil fut lié à Gand, celui de droit à Anvers. Le Service Universitaire de Coopération Outre-Mer (SUCO), un organisme de volontaires canadiens, intervenait pour les sciences infirmières. L’enseignement de l’anglais était assuré par des professeurs venant de Grande-Bretagne et des USA. On vit même des mathématiciennes russes. Etc. Au milieu de tout cela, les professeurs rwandais, largement minoritaires, ne bénéficiaient pas d’un statut satisfaisant qui les intégrât dans la fonction publique au même titre que les autres enseignants. Manifestement l’UNR n’était pas encore devenue leur affaire.

La formule ainsi adoptée comportait un inconvénient majeur : chaque aide étrangère avait tendance à s’y créer son fief propre sans que les instances centrales fussent assez fortes pour donner à cet organisme son unité et sa personnalité. Les structures et les contenus de l’enseignement ne semblent pas avoir été conçus en fonction d’une planification nationale, ni à partir d’une analyse serrée des besoins du pays. Le caractère centrifuge des forces en présence, un certain académisme dû à l’absence de liens organiques avec les instances chargées de penser et de promouvoir la croissance économique et culturelle, la difficulté à mettre sur pieds une politique ferme et cohérente capable de drainer et de canaliser tous ces apports hétérogènes qui auraient pu faire sa richesse au lieu d’être pour elle un handicap, ont fait que l’UNR n’a pas donné tous les fruits qu’on pouvait attendre d’une jeune université. On a même entendu un doyen de la branche littéraire plaider (et avec succès) pour l’autonomie de “cet organisme magnifiquement inutile (sic ) qu’est une faculté des lettres…, seule susceptible de sauvegarder les futures élites de ce continent de l’esclavage technique qui durcit le monde occidental.”

L’UNR a mis de longues années pour envisager de poursuivre ses programmes d’études jusqu’au niveau de la licence, donc au-delà d’un baccalauréat acquis dans la plupart des facultés en trois ans. Des effectifs trop faibles venaient fausser tous les calculs de rentabilité. Or s’arrêter à mi-chemin dans le curriculum des études, c’était se condamner à une vision extéro-centrique des choses, du fait qu’il fallait former les étudiants de manière à ce qu’ils fussent en mesure de poursuivre leur chemin à l’étranger, et non en fonction des besoins et des possibilités du pays. Seule la Faculté de Médecine a réussi très tôt à conduire ses étudiants jusqu’au doctorat. Chaque fois que dans les assemblées universitaires on discutait de filières et de programmes apparaissait une forme évidente d’aliénation on n’a pas élaboré les cursus à partir de la description de postes à pourvoir, mais en fonction de ce qui se faisait à Gand, à Montréal ou à Paris, comme si l’égalité de niveau avait exigé l’identité des formations. Ce sont d’ailleurs souvent les étudiants et les autorités rwandaises qui se montraient les plus attachés à cet alignement sur l’extérieur.

La population étudiante a toujours souffert d’un lourd malaise, et l’analyse de contenu de ses organes d’expression tels que Diapason ou La Source est révélatrice à cet égard. Alors qu’avec de petits effectifs les conditions d’étude étaient excellentes, elle avait le sentiment d’être dans une université mineure, simple salle d’attente pour celles d’Europe ou d’Amérique, avec un corps professoral qu’elle considérait souvent comme sous-qualifié, instable, dépourvu d’expérience professionnelle, ignorant ses problèmes, imbu de supériorité.

Il est vrai que les professeurs, en moyenne très jeunes, souvent peu avertis des difficultés qu’ils allaient rencontrer en Afrique, s’étonnaient de ne pas toujours trouver au Rwanda le même niveau à la fin du secondaire que dans leurs pays d’origine, ce qui était inévitable quand il s’agissait par exemple d’expression en français (alors que les acquis culturels proprement rwandais n’étaient que faiblement valorisés), d’où parfois une attitude dépréciative, incompréhensive, inutilement dure et dévalorisante. Au lieu de prendre les étudiants tels qu’ils étaient et au niveau où ils en étaient, certains les jugeaient en fonction de soi-disant standards internationaux que chacun définissait à sa manière.

Deux mouvements psychologiques en sens contraire pouvaient alors s’observer chez les étudiants : d’une part l’agacement d’être jugés en fonction de critères étrangers, et d’autre part la crainte d’être soumis à un enseignement au rabais qui ne pût leur assurer l’équivalence des diplômes le jour où ils poursuivraient leurs études en Europe ou en Amérique. Cette crainte engendrait une méfiance paralysante chaque fois qu’il était question de restructurer les programmes dans le sens d’une professionnalisation plus poussée, d’une meilleure adéquation aux besoins du pays ou d’une formation polyvalente. Les étudiants étaient très sensibles au fait que les bacheliers de l’UNR qui allaient poursuivre leurs études dans des universités étrangères à structure rigide étaient souvent obligés de reprendre un ou deux ans.

La manière autoritaire et peut-être arbitraire dont ils avaient au départ été orientés vers telle ou telle Faculté semble y avoir été pour quelque chose dans la façon passive et démotivée dont certains abordaient les études. Venant du Zaïre proche, où les motivations étaient maximales et les conditions de vie minimales, j’ai pu constater combien les mentalités étudiantes étaient différentes d’un pays à l’autre. Comparativement, les universitaires rwandais prenaient des allures de “coqs en pâte” ou d’enfants gâtés. L’atmosphère était de ce fait plutôt terne et peu stimulante.

Les fonctions de recteur de l’UNR, assurées jusqu’en 1971 par le R. P. G. H. Lévesque, furent confiées à cette date à Sylvestre Nsanzimana, précédemment ministre de la Coopération internationale. Une aide importante allouée par l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI) allait permettre d’agrandir sur une vaste échelle le complexe universitaire de Ruhande, avant que cet organisme d’assistance ne se retirât progressivement. Et un second campus était envisagé à Ruhengeri, voire un troisième à Kigali.

Autres établissements d’enseignement supérieur

L’Institut Pédagogique National (IPN), établissement destiné à la formation de professeurs des premières classes du secondaire, dans le style des écoles normales supérieures que l’UNESCO a promues dans la plupart des pays du Tiers-Monde, fut ouvert à Butare, à quelques centaines de mètres de l’UNR, en novembre 1966, selon un plan d’opération de 7 ans soutenu par le PNUD. La durée des études y était de trois ans couronnés par une “agrégation” de l’enseignement secondaire du degré inférieur, à double spécialité. Six sections y coexistaient – lettres modernes, sciences humaines, sciences exactes, sciences naturelles, sciences pédagogiques (1972), techniques et arts ménagers (1974) – et on prévoyait de prolonger certaines, en particulier celle de psychopédagogie, pour atteindre un niveau de licence puisque cette filière n’existait pas à l’UNR.

Cette école supérieure avait l’avantage de poursuivre une finalité professionnelle claire et de pouvoir organiser l’enseignement en fonction de préoccupations pédagogiques capables de donner à l’ensemble son unité et d’insuffler aux étudiants un esprit propre. L’établissement y gagnait incontestablement en réalisme et en cohérence. Il dépendait directement du ministère ; les professeurs rwandais – majoritaires – y étaient fonctionnaires de l’Etat (ce qui fait que dans la pratique ils étaient moins avantagés que ceux de l’Université) ; aucun secteur n’était pris en charge de manière particulière par une assistance étrangère, ce qui n’empêchait pas une coopération efficace avec diverses aides bilatérales et multilatérales ; la formation y était orientée à juste titre vers une certaine polyvalence. Les conditions fort modestes dans lesquelles on y travaillait avaient elles-mêmes valeur éducative dans un pays aussi démuni que le Rwanda. Les missions de formation continue du corps enseignant et de recherche pédagogique appliquée n’ont cependant pu être assumées, de sorte qu’elles passèrent entre les mains du Bureau Pédagogique. Une étroite collaboration des deux instances aurait paru plus que souhaitable.

Si sur le plan financier, ou du point de vue du niveau et des diplômes l’IPN souffrait d’un sentiment d’infériorité par rapport à l’UNR, il avait le grand avantage de ne pas se trouver à la remorque au plan des institutions d’interventions étrangères qui pouvaient être aliénantes et de ne pas se sentir obligé de s’aligner sur ce qui se faisait ailleurs. Au fil des années, son impact sur l’enseignement secondaire est devenu décisif.

On a souvent regretté la juxtaposition dans une même localité de deux établissements d’enseignement supérieur, aux finalités voisines, sensiblement de même niveau, aux effectifs encore faibles, devant entretenir chacun un corps professoral complet dont la rentabilité était de ce fait largement insuffisante. Mais quand leur fusion fut projetée en 1973, elle se heurta à deux conceptions bien différentes de la formation, et fut finalement remise : trop d’habitudes, d’intérêts et de susceptibilités militaient en faveur du statu quo. Elle n’interviendra qu’en 1981.

En 1971, un essai de Régence technique (Ecole Technique Féminine Supérieure) de 3 ans fut entrepris à Save sous la direction des Soeurs Benebikira, mais ne semble pas avoir donné de résultats concluants : cette section fut intégrée à l’IPN.

L’Ecole d’officiers de Kigali fut ouverte en 1961 en vue de la formation des dirigeants de la Garde Nationale et de la police. Le programme des études s’étendait initialement sur une période de dix-huit mois. Une réforme intervint en 1973 afin d’en faire une Ecole Supérieure Militaire de niveau universitaire, délivrant en quatre ans une licence en sciences humaines et militaires. Cet établissement était réputé pour son régime très strict et la qualité de ses formations. Une école de police était installée à Ruhengeri avec l’aide de la gendarmerie française.

Du côté de l’enseignement supérieur catholique, il faut rappeler l’existence du grand séminaire de Nyakibanda et la création circonstancielle de celui de Nyundo, dont la clientèle fut essentiellement tutsi et qui ferma ses portes de ce fait lors des troubles “ethniques” de 1973. Comme des jeunes gens de plus en plus nombreux accédaient au grand séminaire sans avoir passé par le petit, il fallut aménager ce recrutement demeuré jusque-là marginal : pour recueillir ce qu’autrefois on appelait des “vocations tardives” et ceux qui sortaient de l’école secondaire ordinaire, on fonda deux “séminaires d’aînés“, l’un à Cyanika en 1967, l’autre à Rutongo en 1971. Le séminaire de Nyakibanda, avec ses six ans d’études (sans compter les temps de préparation, de probation et de stage) et son corps professoral hautement qualifié, a exprimé plus d’une fois le souhait d’acquérir le statut de faculté de théologie, éventuellement au sein de l’UNR. Après la baisse des vocations sacerdotales consécutive à l’indépendance, le grand séminaire retrouva au fil des ans un recrutement satisfaisant, entre autres du fait que pour les jeunes Tutsi les possibilités d’emploi dans le secteur public se rétrécissaient : l’entrée dans le clergé procurait considération sociale et un standing de vie relativement élevé ; souvent les études se prolongeaient par la suite en Europe (Rome, Fribourg, etc.). J’ai recueilli plusieurs témoignages de la part de prêtres hutu selon lesquels les professeurs en majorité tutsi ont tout fait pour les décourager de poursuivre leur formation, manifestement dans l’idée de faire en sorte que dans l’Eglise ceux de leur “ethnie” gardent le dessus. Plusieurs conflits ouverts y ont éclaté comme en d’autres communautés religieuses.

L’Institut Catéchétique Africain (ICA) de Butare, fondé en 1962 par la Conférence des Ordinaires du Rwanda et du Burundi pour la formation des professeurs de religion de l’enseignement primaire et secondaire, était à vocation internationale. Les études y étaient d’un an, prolongées par la suite. Il servait aussi au recyclage théologique de nombreux religieux et religieuses.

Signalons enfin les écoles de théologie, en particulier celle de Butare, commune aux Eglises anglicane, presbytérienne et baptiste.

L’enseignement supérieur tel qu’il existait à la fin de la Première République était manifestement trop dispersé et mal coordonné, de sorte que les ressources financières et humaines n’y étaient pas exploitées au maximum, dans un pays qui en était si gravement dépourvu

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