{:fr}PACTE DU SANG (RITE DU)

Quoique ce sujet relève plutôt du domaine de la sociologie, nous croyons néanmoins intéressant d’en faire ici mention.

On l’appelle ukunywana ou le breuvage mutuel. Ceux qui désirent conclure ce pacte choisissent d’abord leurs témoins particuliers et, parmi eux, celui qui prononcera la formule rituelle = ugutongera.

 

Au jour convenu, ils se réunissent chez l ’un ou l ’autre des pactisants. A l’aide d’un rasoir, le premier officiant fait deux ou trois incisions au côté droit du bas-ventre de son client. Il recueille le sang sur une feuille d’érythrine corail qui est l ’arbre gardien des traditions. Il y incorpore un peu de farine de sorgho, puis il fait absorberle mélange par les deux partenaires.

Tandis que sur le plat de sa main il aiguise le rasoir,il formule :

Ndabateranije.                                 Je vous unis.

Umwe aramuka ahemukiye undi,    Si l’un a causé du tort à l’autre,

Cyangwa agahemukira uwo            

bav’ind’ imwe,                                  Ou bien à quelqu’un de sa parenté,

Cyangwa inshuti ye,                        Ou bien à son ami.

Igihango kikamwicha !                     Le serment le tuera !

 Il montre le rasoir et continue :

 Iki ni Kinywa,                                  Ceci est le serment.

Uramutse uhemukiye munywanyi

wawe,                                              Si tu as fait tort à ton frère de sang,

Kinywa ikagaruka ku rubyaro

RwaweLe serment se retournera contre ta progéniture,

No ku matungo,    Et contre tes biens,

No ku ntyaka,      Et contre tes récoltes.

Urahinga ntuweza,Si tu cultives, tu ne moissonneras pas,

Urahaha nturonka,Si tu entreprends, tu ne réussiras pas.

Uramutse uhemukiye Kinywa,Si tu manques aux engagements,

Ikakubungereza hose…Il te fera errer partout en vagabond

 

Le second officiant reprend ces paroles pour son compte et reproduit les gestes. L a formule imprécatoire peut varier. On entend dire, par exemple, ceci:

« Toi, fils de tel et tel, tu as fait le pacte de sang avec un tel, fils d’un tel.S’il lui arrive malheur et que tu ne l’aides pas, que le serment te tue…Si tu le livres à son ennemi, si tu lui refuses gîte et nourriture, que le serment te tue…»

 

Enfin, les frères de sang participent plus intimement au rituel. Ils se couchent l ’un à côté de l ’autre dans la même natte. Cela signifie, qu’en voyage, ils coucheront ensemble, s’entraideront et se soigneront mutuellement en cas de maladie. Enfin, qu’ils pourront à l ’occasion user réciproquement des faveurs de leurs femmes.

 

Puis, celui des deux qui n’est pas chez lui, arrache un peu de paille de la hutte et la jette dans le feu en disant :

Niba naje i wawe,                   Si je viens chez toi,

Kandi simpagusanze,    Et que je ne t ’y trouve pas,

Nkiyotera inkwi zawe.   Si je me chauffe avec ton bois,

Nkakunywera akayoga,Si je bois de ta bière,

Igihango ntikikanyiche ! Que le breuvage ne me fasse aucun mal,

Kuko mba ntashatse gukutwikira inzu Car je n’aurai pas voulu brûler ta hutte,

No kukwibira akayoga kawe... Ni voler ta bière…

 

L ’autre fera de même à sa première visite chez son ami. Finalement, ils font des cadeaux à leurs témoins : houes, perles, etc. Ils se promettent des dons réciproques : vaches, houes, selon leur état de fortune. Ils quittent alors la natte sur laquelle ils étaient assis durant la cérémonie.

En principe, ce pacte est inviolable. Il est interdit de jurer en vain en son nom. Les frères de sang se doivent dévouement et fidélité jusqu’à la mort par crainte superstitieuse du serment. Celui qui se montrerait ingrat vis-à-vis de l ’autre serait tenu de réparer le tort avec surplus, sous peine de devoir le payer de sa vie. Le parjure verrait son ventre enfler démesurément.

PALUDISME

Le premier accès de paludisme est considéré comme fort dangereux ; les guérisseurs le reconnaissent aux frissons, température élevée, embarras gastrique, céphalée, etc. On l ’appelle amaseke ; le terme amabuye = les pierres, lui est parfois substitué.

 

Le plus souvent, le malade, en proie aux nausées, ne désire rien ; on ne le contrarie pas. Il ne prend ni remède, ni boissons jusqu’au lendemain, c’est ce qui explique les urines foncées et fait dire que le malade émet du sang, alors que les cas d’hémoglobinurie semblent rares au Ruanda. Le mieux, croit-on, serait alors de lui administrer un remède qui lui nettoierait l ’organisme et «rôtirait », kwokêra le mal qui siège surtout dans le ventre. L ’idée du feu est ici encore voisine de celle du feu au sens propre du mot.

 

On a recours au piment urusenda ; on peut le préparer de deux façons :

1) Faire macérer deux gousses séchées dans une demi-tasse d’eau. Détremper, écraser, presser, filtrer dans quelques herbes fines et donner à boire le matin;

2) Ajouter au liquide susdit de l’eau qui bout, pour préparer une bouillie légère de sorgho ; en donner une tasse le matin.

Plus tard, dans la journée, administrer une composition plus compliquée dont voici la formule :

1 feuille d’aloès igikakarubamba ;

1 poignée de feuilles d’akanyamapfundo (encore appelée rutenderi) ;

1 poignée de feuilles de wambuba (Irigeron sumatrensis);

1 poignée de feuilles de igishikashike (Guizotia scabra) ;

1 forte poignée de feuilles d’umuhengeri (Lantana salvifolia) ;

2 carottes de la grosseur du doigt de nyiramuko.

Écraser fortement le tout à l ’aide de la pierre à simples intosho. Le marc est versé dans une écuelle contenant un peu d’eau. Tordre, mélanger, exprimer le jus. En boire une tasse de temps à autre. Le malade qui supporte mal la fraîcheur de la hutte est étendu deux ou trois heures au soleil.

Le lendemain, on change de remède. Des feuilles de Coleus aromaticus = umuravumba et de Vernonia amygdalina= umubirizi, sont écrasées ensemble ; le jus est mélangé à une bouillie légère de sorgho.

Le jour suivant, si l ’état s’améliore visiblement, on continue le même traitement. Si au contraire la fièvre se maintient et que le malade se sent moins bien, on varie le plus possible. On lui donnera à mâchonner des racines très amères de kamenamaseke (de kumena : briser ; amaseke : la fièvre). Avaler le jus et cracher le résidu.

Les maux de tête seront traités au moyen de jus de Coleus aromaticus versé dans les narines.

Un grand fiévreux sera lavé avec des feuilles d’ikizimyamuriro (de kuzimya : éteindre ; muriro : feu), trempées dans de l ’eau chaude ; il en sera aussi frictionné.

On remédiera à un mauvais état général avec des racines et une grosse tige de Chenopodium = umwisheke, que l ’on placera sous la nuque en sens inverse pour que l ’essence de la plante pénètre dans le corps et aille « fatiguer» et « ébranler » la fièvre, gucyogoza.

En cas de constipation, ce qui est très rare, attendu que les remèdes ont des effets purgatifs, on aura recours aux lavements au jus de tabac macéré avec des feuilles de Cassia didymobotrya = umubagabaga

Après trois ou quatre jours de maladie, afin d’enlever le mauvais sang qui provoque des éblouissements, on fera une application de ventouses scarifiées.

Il arrive que la température ne diminue pas sensiblement; il serait alors, dit-on, dangereux de ventouser le malarien, car il serait impossible d’arrêter l’hémorragie. Dans ce cas, on fera des pointes de feu contre les éblouissements, quoique ce procédé présente également du danger, attendu que la conjugaison de deux feux, température élevée et pointes de feu, pourrait provoquer la mort.

Des troubles, dus en réalité à l’affection malarienne, céphalée, vertiges, sont attribués à un dépôt, dans la tête, de sang corrompu ou amabi, consécutif à l’accès, d’où nécessité d’opérer une saignée, à l ’aide de ventouses scarifiées, à la nuque d’abord, puis au-dessus des tempes et au sinciput si l ’amélioration n’a pas été sensible. Plus les troubles augmentent, plus on scarifie. Nous avons ainsi rencontré des malades dont l ’état avait été rendu des plus critiques par ce procédé ; alors que l’anémie, liée à la destruction des globules rouges par les hématozoaires requiert un traitement reconstituant, c ’est elle qu’on accentue.

On trouve parfois qu’une bonne sudation peut remplacer le ventousage et faire disparaître les vertiges ; on la réalisera ainsi. Dans une bouillie de sorgho non fermenté, on croit qu’il y a quantité d’énergie calorique ; on la donne à boire très chaude.

La diarrhée est souvent exagérée. Pour y remédier, éplucher des bananes de l’espèce intuntu ; les écraser avec un peu d’eau, tordre et faire cuire. Après épaississement, ajouter du lait non cuit trait la veille. On peut aussi employer kazibannyo (de kuziba : obstruer ; innyo : anus). Les feuilles sont froissées, écrasées avec adjonction d’un peu d’eau froide. On en boit une tasse.

Lorsqu’il y a épistaxis, le pronostic s’aggrave. Autres remèdes antimalariens. Feuilles de Vernonia arbustif = umubirizi ; feuilles de Markhamia phaticalix

= umusave ; feuilles de Coleus aromaticus = umuravumba. Leur jus est mélangé à l ’eau et chauffé au soleil.En boire une tasse.

Au jus du « Brise-fièvre » kamenantaseke, de Irigeron sumatrensis = bambuba et de nyiramuko, ajouter celuidu Rumex = igifumbafumba (racine) et un peu de bièrede bananes : vomissements et diarrhée en résultent.

Enfoncer, au fond de la gorge, un tronçon de tige de Tradescantia = uruteja (en guise de vomitif). Après quoi, boire tiède du jus rouge d’ubushohera ou lobélie stérile.

Umunkamba (Clematis hirsuta). Utilisation des racines pilées.

Idôma. Emploi des feuilles ou de la plante entière.

Ubugandu. Racines et feuilles.

Ubushwima. Plante entière.

Umwitsa. Feuilles.

Umuhire. Racines.

Ubuhandanzovu.

Umuchuchu. Intérieur des baies à mélanger à l’umuravumba.

Mukuru. Les Ruandais ont la plus haute opinion de cette asclépiadacée ; la piler avec du piment urusenda.

Racines de nyiramuko, de bambuba, d’umusororo. Au jus, allongé d’eau, ajouter le jus de feuilles d’umuravumba.A prendre avec bouillie de sorgho.

Le jus de momordique umwishwa est exposé au soleil avant l ’emploi. Quant au Bidens pilosa — inyabarasanya,ses feuilles seules sont employées.

La sève rougeâtre de l ’arbre umwîha est mélangée à de l ’eau ou à de la bière. Cet arbre pousse au Karagwe, à la frontière du Kisaka.

Emploi des écorces du Strychnos reticulata = intareyirungu. Les grains rouges se portent au cou. Ce Strychnos croît dans l’est du pays.

Un produit très actif est le Fagara Lemairei ou umusagwe. Cette essence se rencontre dans la vallée de la Kagera et dans la région du Bugesera. On emploie l’écorce et les feuillles ; le jus est bu chaud. Mais ce remède est très dangereux, les racines renfermant un poison mortel.

Paludisme chronique.

Le mot ubuganga pourrait signifier malaria. Les indigènes qui en sont atteints redoutent le voisinage des marécages ibishanga. Ils ne les traversent qu’avec crainte, et jamais, autant que possible, avant que le soleil ne soit déjà chaud. Les miasmes qui s’en dégagent, appelés également ubuganga, ne tardent pas à provoquer le guhindurwa, grelotter de fièvre.

On appelle donc ubuganga les rechutes qui se produisent après une période d’apyrexie suivant l’amaseke.Les deux formes de la maladie ont des remèdes communément employés.

On croit que l’ubuganga serait dû à la présence de bourses udusaho, c’est-à-dire de substances blanchâtres plus ou moins épaisses et agglomérées, vomies et souvent mélangées à de la bile.

Lorsqu’on n’a pu les évacuer par cette voie, on a recours aux purgatifs. Les émanations méphitiques des marais, en pénétrant dans l ’organisme, en sont à l ’origine… Elles sentent aussi mauvais qu’un champignon de la région du Bugesera, l’Umupfu w’ishyamba,le mort de la forêt (Ce champignon à odeur nauséabonde est muni d’une délicate dentelle blanche). Les udusaho peuvent durcir à tel point qu’ils sont alors perçus à travers la paroi abdominale : notre palper identifie aussitôt le gâteau splénique et l ’engorgement du foie.

Pour ce qui est des facteurs du paludisme, les Ruandais en connaissent un, c’est l ’influence des conditions de chaleur et d’humidité. En effet, ne voit-on pas les régions chaudes dites amayaga plus infestées que d’autres ? Le rôle des moustiques n’est pas envisagé et encore moins l ’existence de parasites quelconques.

Médication.

 Prendre trois feuilles séchées de tabac doux, les faire macérer dans une écuelle de lait cru et déposer sur le toit de la hutte pour la nuit. Boire le lendemain ; c’est là un vomitif.

Piler longtemps des haricots verts ; passer au tamis, puis boire. A cela, on peut ajouter du jus de feuilles d’umubirizi et d’ikizimyamuriro. Si l ’effet n’est pas assez prononcé, on prendra du jus d’umukarankuba dans du lait frais.

Jus de feuilles d’ichyumwa ; idem de nkurimwonga ; idem d’igichunshu. Pelures de racines d‘irarire bien pilées.

Racines de Rumex = igifumba ; piler, filtrer, allonger de bière chaude. Ces racines fournissent par ailleurs un produit tinctorial.

Feuilles écrasées d’umuvumo ; idem d‘ikinyankurwe. Une médication très active serait obtenue au moyen de feuilles d’umunyuragisaka auxquelles on ajoute de l ’urine de vache.

Feuilles et écorces d’umunyegenyege. Jus d’ikiziranyenzi, pris dans de la bière de bananes. Jus d’euphorbecandélabre pris dans du sang de vache. Jus de feuillesd’umutagara tiédi au soleil, allongé d’eau : sudorifique énergique, nausées, vomissements. On dit ce remède dangereux.

Cuire ensemble des racines d’ortie isusa et des racines de nyiramuko. En boire le liquide.

Dans la région du Bwishaza, on donne aussi du jus de feuilles d’umuhe dans du lait cru ou dans une bouillie légère de sorgho. Pour renforcer l ’action vomitive du remède, on peut y ajouter du jus de tabac.

Enfin, il est recommandé de boire le matin, de temps à autres, une tasse d’urine encore tiède, de vache ou de taurillon. On peut ajouter du jus d’orties isusa cuites.

Voici un médicament doux pour femmes et enfants. Piler des racines d’un arbre de la forêt appelé umukungwa.Au jus, ajouter de l ’eau et un peu de sel. A prendre deux fois par mois.

S ’il y a des douleurs lombaires, administrer deux ou trois gouttes de latex de Y Euphorbia Tirucalli = umuyenzi,dans du lait. Il s’agit là d’un drastique qui nettoie les reins.

A propos de l’Amaseke ou malaria.

Autrefois, les Ruandais entrevoyaient une certaine relation entrel’eau, la terre et l’amaseke. Les voyageurs avaient soind’emporter avec eux un morceau de terre de termitière spéciale igisindu (dont on se sert d’autre part pour construire l’âtre familial), ou autre terre provenant deleurs champs. Chemin faisant, ils en mélangeaient un peu à leur eau de boisson.

L ’indigène aime le coin de terre qui l ’a vu naître ou qui l’a adopté avec bienveillance. En terre étrangère, il exprime ce sentiment tellurique en ingurgitant de la terre de chez lui, de ses aïeux, croyant ainsi s’immuniser contre les atteintes de la malaria.

Rappelons, en passant, la coutume qui veut qu’en cas de déménagement, les conjoints boivent de la bière avec adjonction d’un peu de la nouvelle terre : celle-ci pourvoit à la transition entre les deux domiciles. Les nouveaux mariés agissent de même, après avoir retiré du milieu de la hutte où ils l ’avaient enterrée, la meule à grains qui a servi d’obstacle magique aux maléfices éventuels que les sorciers envoûteurs cherchent toujours à introduire dans une nouvelle installation.

Encore actuellement, on reconnaît qu’il vaut mieux ne pas manger des patates qui viennent d’être cuites dans la cendre, afin de ne pas devoir boire trop d’eau froide, car s’exposer ensuite à l’ardeur du soleil serait risquer une atteinte de la malaria. Le danger est d’autant plus sérieux qu’à ces tubercules mangés en robe des champs adhèrent encore des particules de terre ou de cendre.

Les montagnards allant travailler là où il fait chaud, vous répondront invariablement que c’est l ’eau du lieu amazi y’ino qui leur cause la malaria.

PANARIS

Fomenter à l ’eau chaude. Se procurer de petits coléoptères dont le nom mpaziminigo signifie: J ’en ai assez des panaris (minigo). Les écraser, écraser aussi des feuilles de Lantana salvifolia — umuhengeri. Bien mélanger, appliquer ce cataplasme sur le doigt ; envelopper dans une feuille de ricin.

Insectes à porter au poignet comme amulettes : Mpaziminigo : espèce de Tenebrionidae, le Gonocephalum simplex.

Senyamiganda : c ’est la chenille d’un lépidoptère Psychidae qui vit dans un fourreau de soie revêtu de brindillesdisposées parallèlement comme celles d’un fagot.La femelle, aptère, ne quitte pas son fourreau.

PARASITES INTESTINAUX

Disons d’abord quelques mots de Rugondo ,le roi des vers intestinaux. Son existence problématique se passe dans la cavité abdominale et ne donne lieu

à aucune réaction. Ce vers est congénital, sa présence ne gêne en rien, mais on affirme avec force que sa disparition serait pour son hôte comme un verdict mortel.

On explique donc que les humains naissent et meurent avec Rugondo. Cette opinion est dans la tradition et est admise par tous indistinctement.

Il n’est pas rare d’entendre dire que tous les enfants ont des vers. Leur présence coïncide avec le début de l’alimentation solide, ajoute-t-on. Mais Rugondo tout royal et inoffensif qu’il est, ne lègue pas ses vertus pacifiques à sa progéniture, car on croit qu’il donne naissance aux ascaris, reconnus si nuisibles.

Quels sont les vers connus des indigènes et les remèdes employés ?

Ascaris lombricoides.

Très fréquents, surtout chez les enfants. Certains prétendent que les adultes n’en sont que rarement atteints ; nous savons que cette assertion n’est que toute relative.

Umukoni. Cette euphorbe est encore appelée, mais par euphémisme, umurerabana (de kurera : élever et abana : enfants), ce qui indique qu’on en fait un usage fréquent malgré le danger qu’elle présente. Les feuilles sont d’abord ramollies à la flamme, puis écrasées, pressées ; on prélève environ une petite cuillerée à café de latex, puis on s’approche du bouvier qui envoie rapidement quelques jets de lait dans la tasse qui est aussitôt présentée à l’enfant. Umugosora. Froisser les folioles, tordre, ajouter du sel de marais ingezi provenant des régions volcaniques ; chauffer au soleil, boire le jus, un peu chaque matin.

Umwenya. Ficeler les feuilles dans une feuille verte de bananier, déposer dans les cendres chaudes, puisfroisser, presser et tordre. Le jus est donné à l’enfant

dans le creux de la main, au matin.

Umwisheke (Chenopodium procerum). A préparer comme ci-dessus. Le jus peut être administré dans du lait.

Igichyunshu. Idem, mais ajouter du sel ingezi.

Umususa. Cuire des feuilles de cette ortie ; décanter.

Ajouter du beurre rance et du sel à la purée à absorber L ’eau qui reste peut être prise également, mais chaude. Certains se servent seulement des feuilles vertes en frictions sur le ventre de l ’enfant.

Umugombe (Chenopodium oputijolium). Faire sécher les graines, les écraser ; mélanger avec un peu d’éleusine.

Préparer une bouillie que l ’enfant mange en deux fois, le matin.

Umubirizi (Vernonia arbustif). Le jus est mis au soleil vers neuf heures et est donné à l ’enfant durant un mois environ. On peut sauter un jour de temps en temps.

Umushishiro (Cucumis). Broyer la plante entière. Prendre le jus mélangé dans du lait.

Umuhati. Écraser les feuilles, le jus allongé de lait est versé dans un petit pot qu’on accroche pour la nuit dans le vestibule de la hutte. Boire le matin.

Indurwe. Bile fraîche de boeuf. On en avale le contenu entier à même la vésicule. Ne pas l ’administrer aux jeunes enfants.

Amaganga. Urine de vache. Une demi-tasse à une tasse, de préférence d’urine émise le matin, provoque de la diarrhée et  l’expulsion de vers.

Umuhondo. C ’est le lait des premiers jours du vêlage. En boire deux fois par jour, durant trois jours : il s’ensuit une forte diarrhée entraînant les vers.

Voici un autre médicament réputé comme étant très actif contre les ascaris. Attendu que ces vers n’attaquent pas les adultes, c ’est donc chez les enfants qu’il est employé. Mais on résout le problème d’une façon différente.

Préparer deux litres d’eau, plus deux poignées de l’écorce de l ’arbre umushabarara, croissant en région forestière. Gratter l ’écorce d’un gros tronc à l ’aide d’une faucille. La récolte se fera surtout le matin à jeun et de la façon suivante. Avoir soin de se dévêtir, sinon le remède resterait inopérant.

Si on désire traiter en même temps plusieurs enfants, il est indispensable de séparer les sexes. Les garçons boiront la préparation provenant d’un même arbre, les filles auront celle fournie par les écorces d’un autre arbre. Règles à observer : les pelures sont recueillies sur le vêtement de peau ou d’étoffe déposé au pied de l ’arbre.

Un brin de pelure est lancé au loin en disant :

N ’ah’inyoni !                 Voilà pour les oiseaux !

Un second est offert aux rats :

N ’ah’imbeda !               Voilà pour les rats !

Un troisième est jeté aux chiens :

N ’ah’imbwa !                Voilà pour les chiens !

Et un quatrième et dernier dont on se débarrasse encore, est pour le voyageur éventuel dont on pourrait faire la rencontre :

N ’ah’umugenzi w’inzira ! Voilà pour le compagnon de route !

Ainsi on pare aux mauvaises intentions des puissances contraires ! La provision faite, on se vêt ; les écorces sont ficelées dans des fougères, rapportées à la maison et mises à sécher à l ’abri des regards. Une bonne cachette, dit-on, est le toit du grenier, là où le mauvais oeil ne les atteindra pas.

Le troisième jour, la lune éclairant (ceci est indispensable), le guérisseur mettra les pelures dans l ’eau et les y laissera jusqu’au matin. Elles seront alors passées au mortier, pressées et tordues. Le jus, recueilli dans une petite marmite, sera mis à bouillir en incorporant un peu de farine d’éleusine. La bouillie légère sera administrée encore tiède. L ’après-midi, régime léger akavuno, composé de légumes cuits à l ’eau, mangés tièdes. Répéter trois jours de suite.

Voici encore un remède très actif, mais dangereux. Il provient d’un arbre vireux appelé umukaka. Il ne peut être employé qu’une fois. Les racines sont cuites le soir. Il importe beaucoup d’observer quelques précautions pour la cueillette :

1) Si l’enfant est un garçon, c’est le père qui s’en occupera ; ce soin incombera à la mère s’il s’agit d’une fille.

2) Il est recommandé de faire la récolte du remède la nuit. La conduite à tenir est fort singulière et c’est encore à l ’idée de transmission d’une force curative que répond le rite suivant.

 

D’abord, celui qui en est chargé emporte trois instruments: une houe en bon état umujyojyo ; une houe très usée uruhezi ; une sorte de bâton magique igihosho, armé d’une pointe en fer applatie. Arrivé au pied de l’arbre, il est indiqué de se dévêtir complètement. Le raisonnement symbolique est le suivant : l ’être humain, en se découvrant sans réticence, invite l ’arbre à se dépouiller en sa faveur.

Mais chacun sait, qu’au Ruanda, la femme ne peut se dévêtir en dehors de la hutte, aussi tourne-t-elle la difficulté en entrouvrant son vêtement de peau ou d’étoffe qui lui sert de robe, en s’adressant à l ’arbre :

Ubwo ntaguhisha,                   Puisque je ne me cache pas de toi,

Ntumpishe ubupfumu !  Ne me dérobe pas tes vertus !

La houe neuve sert à nettoyer et à désherber autour de l ’arbre ; la pioche usée soulève et arrache les racines, tandis que l ’outil pointu est employé pour les mettre à nu. L ’opération terminée, on reprend ses vêtements et l ’on rentre rapidement au logis en se détournant des sentiers fréquentés, afin d’éviter au remède toute influence contraire, une mauvaise rencontre étant toujours possible. Les racines sont pelées, puis mises à bouillir avec un peu d’eau.

D ’autre part, on aura préparé de la bière provenant d’une même espèce de bananes et qui aura subi la fermentation ; à défaut, faire une bouillie de sorgho d’une même espèce aussi. On attend le matin. Vers neuf heures, l’enfant qui est strictement à jeun, boira le jus avec la bouillie, puis prendra un peu de bière. A noter que le jeûne observé a pour but d’affamer les vers.

Une pratique en faveur veut que les mouvements de l ’enfant favorisent la pénétration du remède dans le ventre, aussi, quelqu’un se charge-t-il de l ’amuser tout en le faisant courir de-ci de-là. L ’enfant, très ballonné d’abord, finit par avoir la diarrhée et par expulser des ascaris. Dans l ’après-midi, on lui donnera du lait.

Les oiseaux, rats, chiens et le voyageur dont il a été parlé sont susceptibles d’influencer malencontreusement les propriétés médicinales de ces écorces ; aussi est-il indiqué de leur en abandonner une partie sur laquelle leur pouvoir maléfique pourra s’exercer sans nuire au tout.

Voici comment préparer une amulette contre les ascaris. Couper une branchette de l ’arbuste umutoryi w’umucurama (de gucurama : être placé en sens inverse).

Prélever un morceau de vêtement ayant appartenu à l ’aïeule. Retenir ces deux objets au moyen d’un tendon d’une vache abattue, sur le ventre de l’enfant, après le rite suivant.

D ’abord, fermer les yeux à l ’enfant, puis prononcer, en laissant tomber les objets sur le sol :

Ntaye inzoka hasi,                  Je laisse tomber les vers à terre,

Icyo ntataye,                 Ce que je ne jette pas,

N’amagara y ’uyu mwana.C’est la santé de cet enfant.

L’enfant ouvre les yeux et on continue en s’adressant à lui :

Urye, urire batanu,                 Mange, mange comme pour cinq,

Unnye, uzimare mu nda,         Défèque, débarrasse-toi de tous (lesvers),

Hasigare Rugondo gusa !        Que reste seulement Rugondo !

TENIA

Voici la conduite à tenir dans l’administration des ténifuges et des vermifuges en général.

1) Principe essentiel : pour que le remède soit efficace, il faut l’utiliser en période de lune dont l ’influence est considérable.

2) Craindre le contact de l ’eau et du froid. Le ver engourdi et déprimé sous l’effet des produits médicamenteux, affaibli par le jeûne, retrouverait son énergie et sa nocivité en absorbant, ne fût-ce qu’en minime quantité, l’eau bue par le malade. On sait que le froid fait contracter et se rompre le ver, aussi reste-t-on au chaud à l’intérieur, si la température est inclémente.

Du reste, les gens du Ruanda prennent moins de remèdes en saison de fortes pluies.

3) Ne pas oublier les jeteurs de sorts, le coup du mauvais oeil. Se mettre à l’abri en observant le mutisme le plus absolu. Si possible, préparer soi-même le nécessaire. Ne partager le remède avec quiconque.

Tretaitement.

Piler ensemble des feuilles amères d’ibishikashike ou d’igicumucumu ; filtrer. Le jus est versé dans un tesson ; on y ajoute un peu de sel et de noir de fumée, ainsi qu’une poignée de graines de courge.Laisser une heure en contact, puis déposer sur le feu jusqu’à éclatement des graines. D ’autre part, on aura préparé une pâte de vieux sorgho. On consommera alternativement graines et pâte, le plus souvent le soir venu.Comme dit déjà, ne pas faire usage d’eau, ni pour se laver les mains, ni pour se rincer la bouche.

Le lendemain, vers neuf heures, préparer une purée de légumes, feuilles de courges habituelles et de petites courges imbogeri, etc. Ce régime léger et végétarien permettra l ’évacuation du ver. En cas d’insuccès, attendre le retour de la lune, et recourir à la fougère irâba ;on la prépare de diverses façons.

La racine est séchée au-dessus de l ’âtre ou dans du fumier de vache. L’écraser finement, verser la poudre dans une grande tasse de bière de bananes fermentée. Boire la mixture chaude vers neuf heures. Si l ’on est tourmenté par la soif, on peut boire du lait encore tiède que l ’on vient de traire. Le lendemain, consommation de la purée ikivuno décrite plus haut. A défaut de purée, prendre des haricots et les cuire dans du très vieux beurre rance, nauséabond, dans l ’espoir que le ver, dégoûté, ne s’obstinera pas à rester là. Toute la médication poursuit ce but : jeûner pour affamer le ver, lequel se précipitera sur les remèdes toujours accompagnés d’un peu de nourriture comme appât, avec adjonction de choses désagréables, comme suie, beurre rance, pâte de vieux sorgho, plantes amères. La poudre de fougère irâba peut être mélangée à du lait encore chaud.

Le remède s’emploie aussi à l ’état frais. Écraser, piler la racine, filtrer. A une grosse tasse de jus, ajouter même quantité de bière de bananes encore chaude de fermentation.

Dans la journée, il est permis de boire de cette même bière, chaude toujours. Le lendemain, régime végétarien. Les gens du Ruanda pensent que la poudre de racines séchées de fougère irâba est plus active que le jus frais.

Autres ténifuges. Umucungwe (Celosia trigyna). Piler, écraser la plante entière ; faire macérer pendant quelques jours dans de la bière de bananes. En boire le matin et pendant la journée. Ou bien la plante est mise à macérer avec la pulpe de deux baies d’inshunshu ; passer, filtrer, ajouter du sel ingezi. Au matin, on ne tardera pas à ressentir de fortes coliques.

 Ubukûbo. Piler la plante entière avec les plantes suivantes : umuravumba, umufumbageshi, ibitagarasoryo.Le matin, saigner une vache dont le sang est mis à cuire aussitôt avec le jus des plantes allongé d’eau. Boire le liquide après la formation de ïikiremve (sang cuit). Dans la journée, consommer ce sang cuit avec du sel et du lait tiède. Si le résultat se fait attendre, le lendemain griller des graines de courge avec du sel ; écraser, moudre et verser la poudre obtenue dans de la bière de bananes chaude. On pourra, plus tard, faire un repas de légumes ou ikivuno, dont nous avons parlé.

Chez les adultes, la plante ubukûbo est souvent employée seule. On la prend sous forme de poudre de feuilles séchées et pilées, mélangée au lait frais ou à de la bière de bananes tiède.

 Urudatebwa ou urugozi. Le jus des racines est mélangé à de la bière. Laisser reposer quatre jours à la chaleur. Boire le cinquième jour. C ’est là un médicament doux servant aux femmes et aux enfants.

Oxyures.

Les gens du Ruanda les connaissent également, mais ils disent que ces vers sont les petits des ascaris. On ne leur accorde aucune attention spéciale.

On les dénomme parfois ururyi, sans doute à cause des douleurs qu’ils peuvent occasionner.

Autres parasites intestinaux.

Très redouté est l’imanika (de kumanika : suspendre ou accrocher). Il s’agit d’un ténia aux moeurs spéciales. Ainsi après l’emploi d’un ténifuge actif, si les malaises persistent, surtout gastro-intestinaux, et que l ’on ne constate plus l ’évacuation d’anneaux, on laisse entendre que le ver s’est suspendu ou accroché : namanitse. Les examens microscopiques décèlent très rapidement la présence d’autres parasites dangereux comme trichocéphales, ankylostomes, ignorés des indigènes et pour cause.

 L ’imanika se loge aussi dans le coeur ; il peut effectuer sa migration dans toute la poitrine et dans certains cas s’accrocher dans le dos entre les omoplates. On soigne cependant les porteurs de ce ver imaginaire.

 Igicunshu. Froisser, écraser les feuilles. Le jus est allongé d’eau et chauffé. On ajoute du sel et du vieux beurre rance. En boire chaque jour.

Umuravumba. A préparer comme au précédent.

Isusa. Piler l ’ortie entière. D ’autre part, éplucher des bananes d’un même régime et les broyer ; la pâte sera mélangée au jus d’ortie. Bien malaxer, ajouter une écuelle d’eau ordinaire et passer au tamis (simple bouquet d’herbes). La préparation est mise à fermenter au-dessus de l ’âtre. On peut y ajouter une poignée de farine de sorgho ayant germé. Cette bière est strictement réservée au malade et il n ’est même pas permis à un enfant de lécher les pelures des bananes broyées. En boire le matin durant trois ou quatre jours en prononçant chaque fois ces paroles :

Nasomye urumanura... J ’ai bu l’urumanura…

 Kumanura est le réversif du verbe kumanika, soit descendre ou décrocher. Si la chance sourit au patient, les anneaux réapparaîtront, le ver descendra et la guérison pourra être obtenue en traitant le ténia.

On peut remplacer l ’ortie isusa par l’urudatebwa. Piler les racines et préparer comme ci-dessus. L ’umucungwe est aussi employé.

Parlons de l’ikiryi. On dit que c’est un ver. D ’aucuns assurent que c’est un ténia ; beaucoup prétendent que dans bien des cas on n’aperçoit pas d’anneaux. La confusion et la fantaisie régnent à son sujet. Quelques vieillards ont affirmé devant nous qu’il était énorme. Quelle qu’en soit la forme, on ressent durement ses manifestations. Son nom ikiryi semble dériver du verbe kuryana, qui signifie : ronger, mordre. En effet, il ne dépose jamais les armes, on en est constamment incommodé. Les douleurs siègent à l ’épigastre et dans la région ombilicale en particulier, mais elles peuvent se répercuter dans tout le corps. Celui qui en est atteint présente après quelque temps un amaigrissement considérable, un aspect vraiment pitoyable. On peut avoir recours à tous les anthelminthiques, mais cela sans grand succès. Cependant nous avons découvert un spécialiste de l ’ikiryi dans la province du Bufundu, dont voici la prescription.

 Umukubanzoka (de gukuba : enrouler et inzoka : vers ou serpents). Sécher et pulvériser les racines. Un peu de poudre est mélangée à la pulpe de deux baies d‘inshunshu; ajouter une cuillerée de beurre rance. Chauffer sans bouillir avec un peu d’eau. A prendre trois fois par jour pendant un certain temps, en passant parfois un jour. Le malade expulse de grandes quantités de matières jaunâtres. La guérison peut survenir : tel est du moins l ’avis de ce spécialiste.

Mais la situation du malade devient parfois si intolérable que l ’on en appelle à un procédé qualifié de désespéré. Presque enivré par de la bière très fermentée et bue chaude, il s’allongera au soleil, le ventre couvert d’une peau de chèvre. Dès qu’il sentira que le ver se contorsionne, il le signalera à l ’assistant qui prendra son élan pour asséner un violent coup de bâton sur le ventre du malade qui s’évanouit aussitôt. Les cas mortels étaient loin d’être rares. Il arrivait aussi que le ver était sectionné, l’expulsion s’opérant en deux temps, et le malade reprenait lentement forces et courage. L ’opération susdite sera exécutée par un membre mâle de la famille, aucun étranger ne désirant courir le risque d ’une vendetta, vu le peu de chance d’une réussite.

L ’imagination étant souvent substituée au réel, on prétend que Yikiryi expulsé ressemblerait à une herbe fine et blanche, ne rappelant ni le ténia, ni les ascaris. Ajoutons que les microscopistes identifient, comme étant les compagnons de Yikiryi, de nombreux parasites associés, ankylostomes, trichocéphales, anguillules, amibes. Il paraît que certains clans du Ruanda, les Abasinga,Abagesera, sont les plus souvent frappés par l’ikiryi.

Et pour terminer, ajoutons que le porteur de vers intestinaux, lorsqu’il se voit recouvert d’éléments d’urticaire souvent dus aux toxines secrétées par ces parasites, déclare que les vers ont craché sur lui = Inzoka yanshiriye.

Il ne traversera pas une rivière le matin de crainte de voir paraître l ’urticaire aux parties exposées à l ’eau. Il craindra également un endroit recouvert d’une rosée abondante et il prendra en outre d’autres précautions : il ne boira pas de bière fraîche non fermentée, ni de lait frais, sinon le ventre gonfle parce que le ver « refuse » d’absorber ces liquides.

Enfin, pour prémunir l ’enfant contre les douleurs de l’ikiryi, on croit bon de lui faire porter au bras quelques graines de courge, ou un os de bouc sur le ventre s’il s’agit d’un garçon, ou de chèvre s’il s’agit d’une fille, ou encore au cou un petit sachet contenant des fourmis Dorylus = intozi.

PHYSIOLOGIE

Les gens du Ruanda possèdent quelques notions d’anatomie, avons-nous vu. Par contre, ils ne savent rien du système du corps humain. Ils résument leur ignorance à ce sujet par ces deux dictons :

Mu nda n ’ishyamba               Dans le ventre, c’est comme dans la forêt profonde, on ne peut s’y aventurer

Mu nda ni kure                       Dans le ventre, c’est si loin, on ne peut y aller

Certains phénomènes naturels paraissent contraires aux règles et de nature catastrophique. Les troubles trophiques et autres désordres physiologiques sont toujours imputés à des causes relevant du domaine de la magie et il est sans cesse fait appel aux devins.

 

{:}{:rw} 

{:}{:en} 

{:}